•  Une nouvelle génération de penseurs innovants redessine un monde commun et égalitaire.

     Si les idées formaient un paysage, il évoquerait un terrain vague, presque trop vaste pour s'y retrouver totalement, et où surgiraient pourtant quelques pics au sommet desquels notre vision du monde pourrait s'éclaircir. Ce paysage se ferait l'écho du tumulte et de l'inquiétude qui traversent les sociétés.

    Le spectre des anciens.

    "Penser autrement les systèmes de pensée qui contraignent notre vision du monde" : l'héritage de Michel Foucault, dont on publia le premier cours inédit au Collège de France (Leçon sur la volonté de savoir), infuse plus que jamais dans l'esprit du temps, comme le soulignèrent ses nombreux héritiers (Bert, Artières, Eribon...). Avec Pierre Bourdieu, disparu il y a bientôt dix ans, mais aussi avec Jacques Derrida et Claude Lévi-Strauss, dont on découvrit de beaux textes inédits sur le Japon, Foucault irradie le monde de la pensée, surtout lorsque la domination et l'émancipation en sont les objets.

    Dans un essai nerveux, Logique de la création, le jeune sociologue Geoffroy de Lagasnerie regrette l'âge d'or de la pensée des années 60-70 où s'inventèrent et circulèrent des théories en rupture avec l'ordre universitaire et disciplinaire. Mais il faut prendre acte d'un regain actuel de la pensée critique. Le livre collectif Penser à gauche - Figures de la pensée critique aujourd'hui, en dessine les contours multiples et féconds.

    Le bien commun, une nouvelle utopie.

    Par-delà les horizons dispersés de cette gauche critique, se profile une obsession : le souci du bien commun. Confrontés aux périls du monde, la majorité des penseurs réenvisagent la question du lien social. Contre la cupidité et l'effacement des protections collectives, beaucoup tentent de"libérer pleinement la puissance du commun" (Toni Negri). De la morale au droit, de l'écologie à la convivialité, surgit une "cosmopolitique" qui vise à recomposer un monde partagé. Sous des airs utopiques, cette voie dessine un horizon réaliste puisqu'elle est "notre seule chance de survie" (Mireille Delmas-Marty). Les "sentiers de l'utopie", empruntés dans leur livre par Isabelle Fremeaux et John Jordan, forment le chemin des penseurs d'aujourd'hui.

    L'égalité.

    Au coeur de cette utopie, l'égalité s'impose comme l'urgence absolue. De Pierre Rosanvallon (La Société des égaux) à Thierry Pech (Le Temps des riches), une "façon de faire société" devient la préoccupation majeure. Recréer une société de semblables, mettre fin à la sécession des riches et au séparatisme social en défendant l'égalité de position, l'égalité d'interaction et l'égalité de participation : ce chantier transforme une perplexité diffuse en un questionnement organisé, politiquement décisif.

    Les progrès de l'histoire postcoloniale.

    De La France noire, retraçant trois siècles d'histoire des Noirs en France, à Zoos humains et exhibitions coloniales, 150 ans d'inventions de l'Autre, les travaux pilotés par Pascal Blanchard mettent l'histoire postcoloniale, longtemps minorée, au coeur de la recherche française. En déconstruisant nos stéréotypes culturels et en "décolonisant nos imaginaires", ce nouveau courant déploie enfin les fondements de la critique postcoloniale théorisée par Edward Saïd. Une nouvelle génération d'historiens français se situe aussi dans l'héritage de l'anthropologue Jack Goody pour, comme s'y essaie Romain Bertrand dans L'Histoire à parts égales, "rendre l'histoire" au reste du monde et refonder une "histoire symétrique" entre l'Orient et l'Occident. Une nouvelle histoire, transnationale, globale et "connectée" se construit ici.

    L'animalité obsédante.

    Penser philosophiquement l'animalité : ce fut aussi une obsession largement partagée dans le champ de la pensée. D'Elisabeth de Fontenay à Tristan Garcia, des auteurs notent que tout a changé dans la sensibilité des humains face aux animaux. Ce que nous ne supportons plus de leur faire subir n'est que "le reflet inversé de ce que nous ne souffrons plus de nous être infligé".Le savoir, déployé sous des formes multiples, nous renvoie à notre condition humaine fébrile : la figure réinvestie de l'animal est aussi une réaction à une crise du "nous" humain.

    Jean-Marie Durand (Les InRocks )


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  •  A l’écoute de sa voix, de son corps et de la planète, la jeune artiste a fait du développement durable un de ses chevaux de bataille. Une préoccupation à l’œuvre dans sa vie comme dans son dernier disque. La chanson française respire. 

    Camille, l’écolo à travers chant

     "Le plus beau bisphénol », du « plomb », des « OGM », du « dioxyde de carbone »… C’est le cocktail offert par Camille dès la première chanson de son nouvel album, Ilo Veyou, sorti en octobre dernier. « Vous voulez que je mette votre téléphone en “mode avion” ? Je n’en ai pas à cause des ondes mais ça, je sais le faire. » Ça, c’est l’une des premières phrases prononcées par la chanteuse, lorsque l’interview commence, dans un café près de la Maison de la Radio, à Paris. On était venu voir la jeune mère, intrigué par quelques déclarations estampillées « développement durable ». La voilà qui se présente sous son versant « principe de précaution ». Une démarche calculée ? Un créneau porteur quand les actrices investissent le champ des robes en coton bio et les sportifs celui des « vagues qui rendent humble » ? Raté. La chanteuse n’a rien de ces people qui s’affichent en vert mais prennent des jets privés comme d’autres le TER, qui sont prêts à tout pour « sauver le planète »… du moment que ça ne change pas leur vie.

    Non, Camille, indéniablement, maîtrise son sujet écolo sur le bout des doigts. Même si elle le nie : « Tout le monde s’y connaît à partir du moment où on est des organismes vivants. On fait partie d’un microcosme, d’un écosystème. Il faut commencer par soi. » Jeremiah, ami et réalisateur de ses vidéos depuis quatre ans, ne dit pas autre chose : « Elle est très à l’écoute d’elle-même. Elle est originale au sens premier : elle revient aux origines. »

    Son abandon du téléphone est symptomatique : « Jusqu’à 20-25 ans, j’avais mal à à la tête, à l’oreille. Je me suis interrogée, renseignée et j’ai arrêté le portable. » Depuis, elle s’est penchée sur l’influence des micros HF qu’elle utilise sur scène. D’elle-même jusqu’au monde, elle fonctionne par cercles concentriques. Alimentation bio, emballages, circuits courts : « Il s’agit de voir quelle portée ont les choses, de connaître son environnement. » Elle cherche désormais à organiser ses prochaines tournées – des « catastrophes écologiques » – de manière différente : prendre le train, éviter les grandes chaînes hôtelières et leur « faux luxe ».

    Le souffle au corps

    Mais après dix ans de carrière et quatre albums studio, Camille ne s’est pas muée en militante. D’ailleurs, même si elle apprécierait que « les écolos gagnent les élections », elle estime que « ce sont les industriels qui ont le pouvoir ». Elle est une fois pour toutes chanteuse. Une de celles qui se souviennent que la voix est le tout premier instrument. Alors elle expérimente : onomatopées, plongeons dans les graves, décollages vers les aigus. Sur disque comme sur scène, Camille, c’est surtout un souffle au corps, chevillé. Inimaginable dans une production grand public toujours plus aseptisée, ses chansons font exister les respirations. On entend sa bouche, ses lèvres, sa glotte, sa gorge. La redécouverte de sa voix date de ses – brillantes – études : hypokhâgne au lycée Henri-IV, Sciences-po.

    « Il y a quelque chose de très compétitif, il y a une violence dans cette scolarité à la française, très cérébrale. » Le chant, lui, remplit tout autant l’esprit et parle au corps, explique celle qui, comédienne aussi, n’hésite pas, entre deux réponses, à faire quelques étirements calculés, à tordre son cou pour le reposer. En 2002, son premier album la met sur orbite mais c’est le suivant, Le Fil, qui l’installe, trois ans après, comme une artiste qui compte. Près de 500 000 exemplaires vendus et un concept limpide : des chansons presque a cappella, posées sur un long bourdonnement, qui s’étend pendant plus de trente minutes. Un disque aérien et aéré.

    « Aujourd’hui, à la radio, le son est décentré, compressé. On peut faire une analogie avec le compost. Comme la musique, il a besoin d’air, sinon la terre devient stérile. » Camille n’a pas peur de taper sur l’industrie du disque – « masculine » – quand son art serait, lui, féminin, « comme la terre », dit-elle, faisant siennes les positions de Coline Serreau dans son dernier film, Solutions locales pour un désordre global, qu’elle a vu et apprécié. Pour autant, elle accepte et assure, bon an mal an, ses obligations professionnelles de promo.

    Elle flirte aussi avec un rien de cabotinage, quand elle se lance, sous l’œil complice d’une caméra, dans un petit numéro du duettistes avec le chanteur Charlie Winston, passé par hasard en pleine interview. Elle assume ses contradictions car « le paradoxe est vital ». Après tout, « les villes ou les aires d’autoroute sont parmi les lieux où il y a le plus de biodiversité ! »

    Chorale d’enfants rigolards

    Mais attention, dans Ilo Veyou, il n’y a pas que de l’air. Il y a aussi des ballades poignantes – « Wet Boy » et ses échos de Joni Mitchell –, du R’nB minimaliste… et beaucoup d’humour. Chorale d’enfants rigolards, tordante parodie de chanteuse réaliste : on peut franchement rire à écouter Camille. « Sur disque, je m’amuse à en faire plus avec moins. » Elle souhaiterait d’ailleurs que l’aspect épicurien, jubilatoire ne soit pas oublié par les écologistes. Une dernière anecdote racontée par Jeremiah : « En ce moment, je suis en train de monter une vidéo d’un concert dans une Fnac, où elle essaye de convaincre les gens de ne pas prendre de sacs plastique à la caisse… Et ça ne marche pas du tout ! », se marre-t-il franchement. Dans ses chansons, comme dans ses combats, Camille ne manque pas d’air. Tant mieux.

      Le rédacteur :  François Meurisse

        Chef d’édition  terraeco.net

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  • Communiqué de presse du 24 janvier 2012

    Vaccins avec aluminium

    L’industrie méprise les chercheurs indépendants et insulte les malades

    Dimanche soir, sur France 5, a été diffusé le documentaire de Valérie Rouvière « Aluminium, notre poison 

    quotidien ». Il est toujours visible  sur le web (http://www.pluzz.fr/aluminium-notre-poison-quotidien.html). 

    Une rediffusion est également programmée le 29 janvier 2012 à 15h45 sur France 5.

    Plus de 1000 personnes en France sont atteintes de Myofasciite à Macrophages, maladie déclenchée par 

    l’aluminium utilisé comme adjuvant des vaccins. Sachant que cette maladie est inconnue d’une grande 

    partie du monde médical, ce chiffre de 1000 malades  ne reflète qu’une partie de la réalité et  doit être 

    assorti d’un bon coefficient multiplicateur.

    Dans ce documentaire, les scientifiques manifestent clairement leurs inquiétudes. Ils alertent public 

    et autorités sanitaires sur les risques liés à l’utilisation des sels d’aluminium dans les vaccins. Les 

    démonstrations sont convaincantes… Les publications actuelles du Pr Ghérardi et du Pr Authier (INSERM 

    -Hopital H Mondor - Créteil), des canadiens Christopher Shaw et Lucija Tomljenovic, du Pr Christopher 

    Exley (l’un des plus éminents chercheurs sur l’aluminium - Angleterre), du Pr Shoenfeld (l’un des plus 

    éminents spécialistes de l’immunité - Israël) sont présentés. Leurs travaux sont maintenant repris dans de 

    nombreuses publications internationales.

    Le Pr Relyveld (membre de l’Institut Pasteur en 1984) rappelle qu’il s’est battu, avec son collègue le Pr 

    Léry, contre l’abandon du phosphate de calcium. Les publications portant sur les effets toxiques ou les 

    effets indésirables de l’aluminium et de l’hydroxyde d’alumine étaient déjà de plus en plus nombreuses, 

    d’années en  années. Ils avaient prédit les conséquences  désastreuses  liées à l’utilisation des sels 

    d’aluminium dans les vaccins, alors qu’eux-mêmes les avaient retirés des vaccins de l’Institut Pasteur…

    Face à ces travaux de chercheurs indépendants, que découvre t-on ?

    Des industriels qui ne sont préoccupés que par la rentabilité de leurs produits (extrait de l’interview 

    de Marc Girard, directeur scientifique en 1984 de Pasteur Vaccins - fruit de la fusion Pasteur / Mérieux. 

    Ancien directeur général de la Fondation Mérieux, il est actuellement professeur à l’Institut Pasteur) :

    « Avec l’arrivée de Mérieux, si vous voulez, les choses sont devenues beaucoup plus 

    professionnelles. (…) c’était des industriels, c’est là où dans un souci de rationalisation l’Institut 

    Mérieux a dit « écoutez, on laisse tomber le phosphate de calcium, tout le monde fait de 

    l’hydroxyde d’aluminium. » (…) Dans une industrie, c’est toujours plus compliqué d’avoir différents 

    produits qu’il faut mélanger, pas mélanger, éviter de mélanger, etc. C’est plus simple d’avoir une 

    ligne unique. »

    Des industriels qui méprisent les travaux des chercheurs indépendants (Marc Girard):

    « Soyons clairs ! Par rapport aux milliers de millions de doses de vaccins qui sont utilisées dans le 

    monde, ça représente un nombre infime, c’est 3 patients à Créteil ou j’sais pas quoi… »

    Des industriels qui insultent les malades de Myofasciite à Macrophages (Marc Girard) :

    « Je suis en train d’essayer de vous montrer que le tout n’est pas de se concentrer sur le pauvre 

    clochard qui est malheureux, mais que il y a aussi le reste de la communauté. »  

    Des industriels irresponsables qui suppriment sans  conscience ni  état d’âme le seul vaccin  ne 

    comportant pas d’aluminium répondant à l’obligation vaccinale (Yann Léocmach - Actuel directeur 

    scientifique de Sanofi-Pasteur) :

    « Je n’ai pas connaissance de vaccins DTPolio, par exemple, sans aluminium dedans.(..) y’a, 

    alors y’a, y’a un vaccin qui était avec de l’aluminium qui a été retiré en 2008, mais il contenait de 

    l’aluminium aussi. (…) j’suis désolé, j’peux pas, euh…(…) le DTP de Sanofi Pasteur MSD, il est 

    avec aluminium, aussi. »

    Quelques jours plus tard … « Après vérification, je vous confirme que le vaccin DTPolio ne 

    contient pas d’aluminium. »

    Commentaires de Valérie Rouvière : Sanofi a bien fabriqué un DTP sans aluminium, mais nous 

    ne saurons pas pourquoi il a été supprimé.

    Des autorités sanitaires qui éludent le problème et masquent leur inertie (JH Trouvin - Afssaps):

    « Les 500 cas, encore une fois, sont aujourd’hui analysés, nous alertent, ça c’est tout à fait 

    évident, parce que nous continuons à travailler, nous cherchons à mettre en évidence une relation 

    possible entre le vaccin et la pathologie qui nous est déclarée, et nous avons, depuis 20 ans, 30 

    ans que ces vaccins existent, un excellent ce que l’on appelle profil de sécurité au regard de ces 

    vaccins. »

    500 cas, d’après l’Afssaps… Nouvelle défaillance du système de pharmacovigilance…

    Vigilance sur la Myofasciite à Macrophages? Nous avons la preuve que l’Afssaps ne mène aucune veille 

    ne serait-ce que bibliographique sur la toxicité des sels d’aluminium et leurs effets indésirables (voir les

    dossiers E3M sur www.myofasciite.fr ).

    Face à ces attitudes  de mépris, d’incompétence,  de déontologie bafouée, l’association E3M 

    rappelle que, jusqu’à preuve du contraire, les malades  (notamment  atteints de Myofasciite à 

    Macrophages) sont encore des êtres dignes de respect.

    Ces propos indignes relèvent de la justice. L’association E3M  se réserve  donc le droit de mener toute 

    action appropriée.

    Contacts: 

    Didier LAMBERT   Tél : 05 56 21 47 96    Port : 06 72 41 20 21

    Sophie CHEVRY   Tél : 05 16 81 03 07   Port : 06 03 47 59 78  

    Pour nos enfants, pas d'aluminium dans les vaccins !

    Les vaccinations contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite (DTP) sont obligatoires (art L. 3111-2 et L. 3111-3 du code de la Santé Publique). Elles sont à réaliser avant la scolarisation.

    La grande majorité des vaccins contient un adjuvant à base d'aluminium. Or cet aluminium est un produit dont la toxicité pour le système nerveux est établie.

    Pour répondre à l'obligation vaccinale (Diphtérie/Tétanos/Polio), il n'existe qu'un seul vaccin sans aluminium : le DTPolio® de Sanofi Pasteur MSD. Mais sa distribution est actuellement suspendue.

    Cette pétition (à destination des autorités sanitaires françaises) a pour but d'obtenir que le DTPolio®, vaccin sans aluminium, soit de nouveau disponible. (www.myofasciite.fr)


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  • Grenelle : la Cour des comptes épingle l'Etat

    Alternatives Economiques n° 310 - février 2012
    couverture
    Pourquoi la France fait fausse route
    — février 2012 —

    La Cour des comptes vient de publier son rapport sur l'impact budgétaire et fiscal du Grenelle de l'environnement. Coût net pour les finances publiques de 2009 à 2011 ? 5 milliards d'euros sur trois ans. A rapprocher des 17 milliards annuels de manque à gagner pour l'Etat imputables aux cadeaux fiscaux accordés à la consommation de carburant : 1,3 milliard en ce qui concerne la détaxe du kérosène aérien brûlé sur les vols intérieurs, 6,9 milliards pour le gazole (avantagé par rapport à l'essence) et 8,8 milliards pour le fioul domestique. Une sacrée subvention aux émissions de CO2, alors que la loi Grenelle prévoit la révision des niches fiscales nuisibles à l'environnement.

    Sur 26 de ces niches qui ont été identifiées, 2 seulement ont été éliminées, pour un montant de 300 millions d'euros, rappelle la Cour des comptes. Qui critique également le bonus-malus automobile : la mesure coûte plus cher qu'elle ne rapporte (1,25 milliard d'euros sur trois ans) et serait même contre-productive en termes d'émissions de CO2. L'institution pointe, enfin, l'absence de mise en oeuvre des taxes prévues par le Grenelle : l'écotaxe sur les poids lourds a été reportée à 2013 et la taxe carbone a été abandonnée, alors que le Conseil constitutionnel en avait condamné fin 2009 non le principe mais les nombreuses exemptions dont les industriels étaient les principaux bénéficiaires. Rien d'étonnant alors si un grand nombre d'objectifs clés du Grenelle, en particulier dans les transports et l'habitat, ne sont pas atteints.

    En savoir plus

    "Impact budgétaire et fiscal du Grenelle de l'environnement " (www.ccomptes.fr/fr/CC/documents/Referes/Refere_grenelle_environn.pdf).


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  • Drogue du pauvre 21/02/2012 

    La sisa, « drogue de la crise » qui ravage les rues d'Athènes

    Léa Lescure | Journaliste Rue 89

    Mis à jour le mardi 21 février 2012 à 14h47
    La régulation de Dublin ne s'applique qu'aux demandeurs l'asile, pas aux migrants irréguliers.
     
     Alors que la Grèce, en pleine crise, a drastiquement réduit le budget de la santé, les toxicos se tournent vers une drogue bon marché et inédite en Europe.

    Un policier s'approche d'un toxicomane dans le centre d'Athènes, le 13 janvier 2012 (Yannis Behrakis/Reuters)

    (D'Athènes) « Tout le monde en prend dans la rue : le shoot d'héro a augmenté de 3 à 20 euros, contre 2 ou 3 euros pour la sisa », raconte Nikos, 37 ans dont dix-sept ans d'héroïne et quelques mois de sisa (Σίσα, prononcer « chicha »).

    Tanos Panopoulos, chef de mission à l'Organisation anti-drogue confirme :

    « Dans les rues dédiées, 99% des héroïnomanes consomment la sisa. »

    Depuis les années 80, il est banal de voir des toxicomanes consommer aux yeux de tous dans les rues du centre d'Athènes, point d'entrée privilégié des drogues venues d'Orient.

    Liquide de batterie et détergent

    Débarquée à Athènes il y a dix-huit mois, la sisa est encore mal connue des pouvoirs publics, qui ne disposent que d'estimations. Selon Tanos Panopoulos, qui travaille en partenariat avec l'Observatoire européen des drogues, la sisa, ou tout produit réunissant les mêmes caractéristiques, n'a été détectée nulle part ailleurs en Europe.

    Personne n'est d'accord ni sur son origine exacte, ni sur la nationalité des détenteurs du marché. Les consommateurs parlent de Pakistanais et de Kurdes, les différentes organisations évoquent tour à tour les Iraniens, les Afghans et les Irakiens.

    Très facile à fabriquer, extrêmement toxique, la sisa est principalement composée de liquide de batterie et de détergent. Elle se fume à la pipe sous forme de cailloux blancs.

    Particulièrement abrasive et réputée « pire que le Krokodil » dans la rue, les conséquences physiques et psychiques de sa consommation en trois mois seraient comparables, selon l'Observatoire national des drogues, à dix-huit mois très intensifs d'héroïne par intraveineuse.

    Dans la rue, on dit qu'on n'y survit pas plus d'un an.

    Un produit « spécial crise » pour junkies à l'héro

    A 3 euros la dose, la sisa est un excitant qui provoque un flash violent de quelques minutes, suivi d'une accélération cardiaque vaguement similaire à la prise de cocaïne. Ses effets secondaires notoires :

    • insomnies de plusieurs semaines ;
    • crises obsessionnelles ;
    • extrêmes pulsions de violence.

    L'héroïne, à l'inverse, fait piquer du nez dans un état de somnolence. Or, parce qu'elle y ressemble, les dealers présentent la sisa comme de la méthadone, un traitement de substitution à l'héroïne, à très bas prix.

    Dimitra, 19 ans, polytoxicomane, raconte :

    « Au début, j'ai cru que c'était de la méthadone, et une fois accro, c'était foutu. On trouve la sisa partout, bien plus facilement que l'héroïne. »

    Angelos, 27 ans, ex-héroïnomane, explique :

    « Quand tu intègres enfin un centre de désintoxication – les délais d'attente sont au minimum de sept ans –, tu subis des tests réguliers pour vérifier que tu ne consommes rien. Contrairement à l'héroïne, la sisa est indétectable aux tests d'urine. Beaucoup de junkies passent à la sisa. »

    Les immigrants encore plus stigmatisés

    Depuis quelques années, l'Observatoire national des drogues constate une corrélation entre une immigration massive, notamment afghane, et l'augmentation de la consommation d'héroïne.

    Christina Psarra de Médecins du Monde mène chaque semaine des actions de terrain. Elle est alarmée :

    « La majorité des consommateurs que je rencontre depuis deux ans sont migrants, principalement Afghans, et ont entre 15 et 17 ans. Ils ne parlent pas la langue et ne savent souvent pas ce qu'ils consomment. »

    Extrêmement précaires, ces jeunes migrants constituent une cible de choix pour les dealers de sisa.

    La Grèce, point d'entrée privilégié des migrants en Europe, est aussi tenue d'accueillir ceux dont les autres pays membres ne veulent pas : la régulation de Dublin stipule qu'un Etat membre peut renvoyer un demandeur d'asile au pays par lequel il est entré en Europe.

    Malgré les inquiétudes de la Cour européenne de justice concernant les conditions d'accueil des demandeurs d'asile en Grèce et les déclarations de quelques pays, la régulation de Dublin risque d'être maintenue.

    Dans un contexte déjà tendu, la toxicomanie de jeunes migrants, exposée dans les rues, active dans l'opinion publique le levier des sentiments nationalistes et des stigmatisations racistes.

    Une tragédie sanitaire

    Depuis octobre 2010, il faut s'acquitter de 5 euros pour être admis à l'hôpital en urgence, alors que les taux d'hospitalisation ont augmenté de 24% en deux ans.

    Amira, 26 ans, vit dans la rue. Consommatrice de Sisa, elle a récemment été hospitalisée à cause d'une infection de la peau et d'une embolie pulmonaire. Elle raconte :

    « J'étais à moitié consciente. On m'a changé quatre fois d'établissement : il manquait de place, il n'y avait pas le bon traitement. Avant les frais médicaux, ça me coûtait déjà quatre fois 5 euros. C'est une fortune quand tu vis dehors. »

    Maintes fois dénoncés, les effets ultra-pervers de la « tragédie sanitaire grecque » sont affolants.

    52% de hausse du HIV

    En 2009, l'Observatoire national des drogues faisait état d'une augmentation de 20% des consommateurs d'héroïne, à prévision exponentielle. Médecins du Monde a observé une nette augmentation des consommateurs de drogues dures sans domicile ces deux dernières années. Tout le monde les constate, mais personne ne peut chiffrer les ravages de la Sisa.

    Pourtant, dans sa course à la réduction de la dette, l'Etat a fermé un tiers des centres de prévention et de désintoxication.

    « Il n'y a plus de campagne anti-drogue »

    Selon Christina Psarra :

    « Dans un effort de centraliser les services sanitaires et sociaux, le nombre de travailleurs sociaux, notamment liés à la réduction des risques en toxicomanie, a dramatiquement diminué.

    En ce contexte de crise, il n'y a plus de campagne anti-drogue. »

    Concernant les drogues par injection, les infections HIV ont augmenté de 52% [PDF] de 2011 à 2010. Loukia, volontaire sur le terrain d'une association de prévention, se désole :

    « Même si on pense uniquement en termes de management financier, compromettre aujourd'hui la santé publique, c'est se préparer à des coûts inimaginables dans quelques années. C'est un désastre. »


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  • le 24 janvier 2012 sortie du quadruple album pour l’anniversaire d’Amnesty International

    Les artistes se mobilisent pour les 50 ans d’Amnesty International

    jeudi 26 janvier 2012, par Laura Leprêtre

    Johnny Cash, Adele, Queens of the Stone Age, Patti Smith, Sting, Diana Krall, Mark Knopfler, Lenny Kravitz, Miley Cyrus, Joan Baez, Marianne Faithfull, Pete Seeger, Bryan Ferry, Cage the Elephant, Maroon 5, Seal et plein d’autres se sont retrouvés pour honorer les 50 ans d’Amnesty International !

    Les artistes du monde entier se mobilisent pour Amnesty International ! Au total 80 chanteurs du monde entier interprètent dans un coffret de 4 disques des reprises de Bob Dylan sous le titre Chimes of Freedom : Songs of Bob Dylan Honoring 50 Years of Amnesty International.

    Ce quadruple album est sorti le 24 janvier 2012, tous les bénéfices de cet album seront reversés à Amnesty International. Cet opus est aussi un bel hommage au grand Bob Dylan.


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  •  

    2012, 187 p., 15 euros.

    L'accord européen du 9 décembre 2011 introduit un début de gouvernance commune mais reste prisonnier d'un carcan de règles sans véritable action collective. Cet accord ne trace pas la voie d'une sortie de la crise par la croissance. Car la dérive des finances publiques traduit une crise beaucoup plus profonde, qui trouve son origine dans les choix opérés lors de la création de la monnaie unique. Incapable de contrer la polarisation des économies entre un centre industriel toujours plus compétitif et une périphérie dopée au crédit, la zone euro reste minée par les divergences politiques sur la finalité de la construction européenne. L'avenir de l'euro demeure incertain.

    Partant d'une analyse sans concession des erreurs qui ont abouti à la panique actuelle, Michel Aglietta ouvre le débat : comment sortir de cette spirale descendante ? Car il n'est pas possible de consolider les dettes sans se créer un avenir commun. La voie de la croissance reste ouverte. Mais elle exige des choix forts.
      
    Michel Aglietta est professeur de sciences économiques à l'université de Paris Ouest Nanterre et conseiller scientifique au CEPII et à Groupama-Asset management. Il a publié, chez le même éditeur,
      -La Crise (2008), qui a obtenu le prix de l'Excellence économique. 
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    Dans un style direct et tranchant, Michel Aglietta décortique les ressorts économiques profonds de la crise européenne, dénonce les erreurs de ses dirigeants actuels et propose des voies de sortie innovantes. Malheureusement pour le Vieux Continent, celles-ci sont à des milliers de kilomètres du consensus politique actuel. En conséquence, l'année 2012 risque de rester dans l'histoire comme celle où la zone euro a éclaté.

    Mauvais diagnostic

    Sous l'impulsion de l'Allemagne, relayée par la France, le diagnostic de la crise fait par les dirigeants européens est celui d'un laxisme budgétaire qui doit être combattu par des règles instituant une rigueur des comptes publics. Faux, rétorque Michel Aglietta, avec les mêmes arguments que ceux de Standard & Poor's pour dégrader les pays européens ! La création de la zone euro a suscité deux mouvements complémentaires : une divergence des économies dû à une polarisation accrue des activités économiques au détriment de la compétitivité du Sud, et une convergence des taux d'intérêt vers les bas niveaux allemands qui, associée à l'absence de régulation, a suscité une bulle financière dont la gestion a contribué à plomber les budgets des Etats.

    La solution est donc claire : il faut réguler la finance (thème abordé dans le dernier chapitre), redonner de la compétitivité au Sud autrement que par l'effondrement des salaires, source de récession, et mettre en oeuvre un mix de politique monétaire et de politique budgétaire européennes procroissance.

    Mauvais remèdes

    Malheureusement, les dirigeants politiques européens n'ont pas choisi cette voie. La Banque centrale européenne (BCE) reste une institution hors sol, qui ne doit pas parler aux Etats, ne surtout pas les aider et qui fait de la monnaie unique une monnaie externe pour tous les pays de la zone. Il n'y a pas non plus de politique budgétaire européenne. Et on demande à la Grèce et aux autres pays en difficulté de s'enfoncer dans la récession, ce qui, loin de rassurer les marchés, les fait plonger. Combien de temps reste-t-il avant qu'une révolte sociale ne ramène au pouvoir à Athènes une droite populiste qui sortira unilatéralement le pays de la zone euro et fera éclater celle-ci ?

    Les Européens devraient organiser un plan Marshall pour la Grèce afin de doper sa compétitivité en y finançant de l'investissement. D'une manière générale, un scénario de sortie de crise par le haut est possible, explique Michel Aglietta. Avec une BCE ayant pour objectif des taux d'intérêt à long terme bas, des politiques budgétaires définies sur plusieurs années et orientées vers la croissance sur le cycle, avec possibilité d'une règle d'or si elle exclut les dépenses d'investissement public. Et enfin, une politique industrielle environnementale à l'échelle européenne.

    L'environnement est désormais la clé des innovations de demain, celles qui peuvent lancer une nouvelle phase de transformation des économies après plusieurs décennies de crises. Il peut accoucher d'un nouveau régime de croissance. Michel Aglietta détaille les conditions financières qui rendraient possible cette relance de l'économie européenne, avec un Fonds vert dont le capital serait nourri par une taxe carbone européenne et une taxe sur les transactions financières, ce qui lui donnerait une base pour emprunter et de quoi payer une nouvelle jeunesse au Vieux Continent. Mais nos dirigeants sont loin de tout cela. On dit que l'Europe s'est construite par ses crises. Encore faut-il que ses leaders soient à la hauteur pour en saisir l'opportunité. Ça paraît mal parti.

    Christian Chavagneux 
    Alternatives Economiques n° 310 - février 2012

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  • Le Perchloroéthylène, un cancérigène dans la ville; conférence de presse 16/02 Paris

    La journée mondiale contre le cancer du 4 février est l’occasion pour le Réseau Environnement Santé, l’association Génération Futures et l’association de défense des victimes d’émanations de perchloroéthylène des pressings (ADVEPP) d’attirer l’attention sur le cas du perchloroéthylène solvant utilisé dans les pressings, comme symbole de l’absence de politique sérieuse de lutte contre les causes environnementales du cancer.

    Conférence de presse: « Le Perchloroéthylène, un cancérigène dans la ville » Jeudi 16 février 2012 à 10h30

    Mairie du 2e, 8 rue de la banque 75002 Paris – Salle d’exposition

    Le cancer constitue la première cause de mortalité en France. Le nombre de nouveaux cas a doublé en 25 ans, dont 1/3 seulement sont liés au changement démographique.

    Or, aujourd’hui la question des causes environnementales du cancer n’est pas prise au sérieux par les pouvoirs publics dans notre pays. Le cas du perchloroéthylène en est le triste exemple. Solvant toxique encore utilisé dans plus de 90% des pressings (cancérogène, mais aussi neurotoxique, hépatotoxique et néphrotoxique), il intoxique les travailleurs et les riverains. 

    Les preuves de sa dangerosité ne sont désormais plus à démontrer, au vu des données épidémiologiques chez les travailleurs et les riverains, données cohérentes avec les très nombreuses données expérimentales sur le sujet. Le Centre International de Recherche contre le Cancer (CIRC) a classé le perchloroéthylène cancérogène probable chez l’homme.

    Il est inacceptable qu’une telle substance continue d’être utilisée alors même que des alternatives existent. Le gouvernement doit agir au plus vite en interdisant le perchloroéthylène dans les nouvelles installations de nettoyage à sec au lieu de croire à un usage contrôlé. Les cas d’intoxication, y compris mortels, comme celui de Mme Bernard à Nice en 2009 pour lequel le gérant du pressing vient d’être mis en examen, montrent qu’il n’y a pas d’usage contrôlé possible.

    Les Etats Unis ont interdit les nouvelles installations en 2006. La France ne doit pas être en retrait par rapport aux Etats Unis de George Bush.

    Programme

    Introduction
    • André Cicolella (Porte-parole du RES) – « Le perchloroéthylène, toxique pour les travailleurs, toxique pour les riverains. »

    Interventions
    • Frédéric Bernard – « Le perchloroéthylène : Un scandale sanitaire, un drame personnel ».
    • Thierry Drouin (Président de l’A.D.V.E.P.P.) – « Les Victimes du perchloroéthylène : Intoxications chroniques ».

    Conclusion
    • François Veillerette (Porte-parole de Générations Futures) – « Environnement et cancer : le perchloroéthylène comme cas emblématique de l’inaction des pouvoirs publics ».

    Contacts

    • André Cicolella – Porte-parole du RES – 06.35.57.16.82

    • Frédéric Bernard – 06.19.64.90.92

    • Thierry Drouin – Président de l’A.D.V.E.P.P. – 02.99.50.86.56

    • François Veillerette – Porte-parole de Générations Futures – 06.81.64.65.58


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  •    Le Brésil veut mécaniser l’agriculture mozambicaine

    Publié: 30 jan 2012
    Publié dans: Brésil | Mozambique 

    Le Brésil veut mécaniser l’agriculture mozambicaine

    (Agence Ecofin) - Le Mozambique vient de bénéficier d’une assistance technique et d’une ligne de crédit de 97,59 millions $ du Brésil pour l’acquisition d’équipements et de machines dédiés au secteur agricole.

    Les fonds proviendront du Foreign Trade Board (CAMEX), et prendra la forme de prêts concessionnels à un taux de 2%. La maturité du prêt est de 17 ans avec une période de grâce de 5 ans.

    Le Brésil vise des concessions de terres agricoles au Mozambique. De nombreuses ONG alertent l’opinion sur les risques que ces cessions de terres peuvent faire peser sur les populations locales et dénoncent un « néocolonialisme brésilien » au Mozambique.

     

     
    Source: Ecofin

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  •  12 questions et réponses sur le thème Or 

    1- Au fait, d’où vient l’or ?

    L’or fait partie des éléments les plus rares au monde. Il se trouve sous forme de filon dans certaines fissures de la croûte terrestre, ou bien sous forme de paillettes ou pépites dans des placers (plages de graviers situées dans les rivières et qui sont fortement concentrées en or). La part d’or présente dans la croute terrestre représente environ 4 milligrammes par tonne. Pour obtenir quelques grammes d’or, les roches de gigantesques massifs montagneux doivent donc être extraites, concassées et tamisées. Pour une seule tonne d’or, trois millions de tonnes de matière rocheuse doivent être déplacées.

    2- Comment l’or est-il est extrait ?

    À ce jour, l’or est généralement exploité dans d’immenses mines à ciel ouvert. Une mine d’or est une usine chimique au milieu de la nature. Le processus d’extraction est le suivant : la roche est d’abord cassée à la dynamite, avant d’être broyée. La pierre moulue est ensuite déposée en tas à l’extérieur sur des bâches en plastique et arrosée pendant des semaines d’une solution à base de cyanure, qui en extrait les minuscules particules d’or. Elles ne représentent souvent qu’un à deux grammes par tonne. Cette faible teneur en or implique l’utilisation d’une grande quantité de cyanure, qu’on estime annuellement à 182.000 tonnes dans les mines d’or à travers le monde. Certaines mines procèdent à l’extraction dans des cuves fermées. Cette méthode est préférable à celle en plein air, où des liquides hautement toxiques sont stockés dans des bassins non couverts et dont les digues peuvent se briser. Cependant, même avec la méthode « fermée », d’énormes quantités de déchets sont produites et collectées dans des bassins de stockage, ou pire, dans des pays comme l’Indonésie, simplement déversées dans les cours d’eau et l’océan. Les conséquences sur l’environnement et les moyens de subsistance des populations sont en outre les mêmes : la méthode d’extraction moderne viole aussi les droits humains et laisse derrière elle des paysages lunaires sans vie, des dégâts environnementaux persistants, et des problèmes sociaux. De plus, l’exploitation aurifère amorce une bombe à retardement : au contact de l’air, la roche traitée au cyanure émet des acidités qui s’infiltrent à terme dans les sous-sols. Les nappes phréatiques sont ainsi menacées d’une contamination plus ou moins imminente. Un autre procédé est d’extraire l’or contenu dans le sable de rivière, principalement à l’aide de mercure. Ce métal lourd s’amalgame avec les poussières d’or et constitue ainsi un alliage. Afin d’obtenir l’or pur, ces agglomérats sont chauffés pour que le mercure s’évapore. Les vapeurs toxiques non filtrées s’échappent dans l’atmosphère et contaminent l’air et les cours d’eau. Du mercure et autres métaux – arsenic, plomb, cadmium- sont aussi directement déversés dans la nature. Rien qu’en Amazonie, on estime à 100 tonnes la quantité de mercure annuellement répandue.

    3- Quel est le rapport entre l’or et la forêt tropicale ?

    Afin de satisfaire la demande croissante de ce métal précieux, les chercheurs d’or pénètrent aujourd’hui les territoires les plus reculés. Le prix de l’or est si élevé que même l’extraction de minerai avec une teneur d’un gramme d’or par tonne est une entreprise rentable. La majorité de l’or est extraite en Afrique du Sud, en Australie, aux Etats-Unis, en Russie et en Chine, mais l’exploitation aurifère a tendance à s’étendre à d’autres pays. De nombreuses forêts au Venezuela, en Equateur, au Guatemala, au Pérou, en Indonésie, au Ghana et dans d’autres pays tropicaux sont donc également menacées par les mines d’or. La mine de Grasberg en Indonésie est à ce jour la plus grande mine d’or et la troisième plus grande mine de cuivre du monde. Les territoires où se situent les exploitations minières sont souvent des régions du monde habitées par des peuples indigènes qui y trouvent leurs moyens de subsistance. Plus de 70 Etats ont déjà changé leur législation minière afin d’attirer les entreprises étrangères. Du Ghana aux Philippines, les taxes et impôts sont revus à la baisse et les exigences environnementales sont abrogées.

    4- Pourquoi a-t-on besoin d’or ?

    On assiste actuellement à une nouvelle ruée mondiale vers l’or, imputable en partie à la forte augmentation de sons prix dont le cours en bourse a dépassé les 1.000 dollars américains par once en mars 2008 et a atteint les 1.600 dollars en 2012, contre seulement 250 dollars en 2002. En dix ans, le prix de l’or a donc été multiplié par six. En l’an 2003, 2.600 tonnes d’or ont été extraites, soit environ cent fois plus qu’au 19ème siècle. La même année, 78% de l’or a été dévolu au secteur de la bijouterie selon le World Gold Council. Les quantités d’or employées pour la fabrication de colliers et de bagues se sont multipliées par 4 ces 30 dernières années. Seuls 15% de la production est utilisée dans l’industrie électronique et la technique dentaire.

    5- Est-ce vrai que l'on peut tomber malade et même mourir des suites de l’activité minière ?

    L’exploitation moderne de l’or est une catastrophe pour l’homme et l’environnement. L’industrie polluante de l’or est loin de l'image romantique que l’on se fait du chercheur d’or avec sa battée. L’extraction d’or détruit en réalité les moyens de subsistance de nombreuses personnes. Pollutions environnementales et empoisonnements humains ne sont pas l’exception, mais la règle. Des vapeurs toxiques sont inhalées par les hommes et les animaux, des matières polluantes se déversent dans les lacs, cours d’eau et océans, et finissent par s’incruster dans la chaine alimentaire. Dans les exploitations à ciel ouvert, les minerais sont traités avec des produits chimiques hautement toxiques, principalement du cyanure. Les cyanures, aussi appelées sels de l'acide cyanhydrique, empêchent le transport d’oxygène dans le sang et conduisent à la mort, même s’ils sont ingérés à très faible dose. Le mercure est un métal lourd qui lèse surtout le système nerveux central et les fonctions rénales.

    6- Qui est responsable pour l’exploitation des mines d’or ?

    L’exploitation aurifère est dominée par une poignée d'entreprises transnationales d’Afrique du Sud, Canada, États-Unis et Australie. Plusieurs Etats ont ouvert leurs portes aux multinationales de l’or, la plupart du temps sous la pression de la Banque mondiale ou du Fonds monétaire international (FMI). Les victimes sont en majorité les indigènes, les petits paysans ou les pêcheurs, qui ne sont généralement pas consultés, et souvent même pas informés du projet de mine sur leur territoire. Les sanctuaires et lieux de cultes de ces populations ne sont pas non plus pris en compte dans les plans des multinationales. Il n’est pas rare que celles-ci obtiennent le consentement des populations par la menace, l’intimidation, des fausses promesses ou des mensonges. A l’arrivée des grandes compagnies minières, les autochtones sont systématiquement expulsés de leurs terres, et l’usage de la violence n’est pas rare. Ce fut par exemple le sort de 10.000 Ghanéen, chassés de chez eux pour une concession d’or.

    7- L’extraction d’or n'amène-t-elle pas emplois et devises précieuses dans les pays pauvres ?

    Les améliorations apportées par les entreprises minières sur le marché du travail et le secteur de l’exportation ne sont que superficielles. Dans les mines actuelles s’étendant sur plusieurs kilomètres carrés, il n’y a en général que peu d’employés. Bien que les mines soient souvent réellement rentables, le profit n’est partagé ni avec les indigènes, ni avec le pays d’implantation. De piètres conditions de travail dans les mines et des salaires très bas viennent compléter le tableau. En Afrique du Sud, il a été estimé en 1996 que chaque tonne d'or produite provoque la mort d'un mineur et douze blessés graves. Une étude menée au Venezuela a montré que l’Etat de Bolivar n’a gagné que deux millions de dollars en quatre ans grâce aux mines d’or. La tendance est aux profits de plus en plus bas pour les Etats, et de plus en plus élevés pour les entreprises. Comme les taxes sont toujours plus faibles, les entreprises enregistrent de « scandaleux bénéfices », comme le disent les défenseurs de l’environnement vénézuéliens. En comptabilisant les coûts écologiques et sociaux, les pauvres pays miniers font en fait un « profit » largement négatif, ce qui signifie pour les habitants des régions concernées: pollution des ressources vitales comme l’eau et les sols par des matières toxiques (matières utilisées pour l’obtention du minerai et résidus du processus de production), problèmes sociaux à la suite de conflits sur les terres et les ressources, mépris des droits fondamentaux par l’Etat et les compagnies minières. Bien qu’il paraisse censé et nécessaire d’améliorer la sécurité dans les mines industrielles et d’y employer des personnes plus qualifiées, seules les méthodes protégeant le moins les travailleurs permettent aux entreprises de faire des profits aussi élevés. Si les compagnies minières devaient payer pour les dégâts qu’elles causent, l’activité de la plupart d’entre elles ne serait pas rentable, et ce selon leur propres dires. En outre, les projets d’exploitations minières compromettent les structures économiques en fonctionnement comme l’agriculture, sans proposer d’alternative sur le long terme. Ils détruisent aussi les alternatives économiques possibles pour l’avenir, comme par exemple l’éco-tourisme.

    8- Existe-t-il des méthodes plus douces pour obtenir de l’or ?

    Le métal est assez facilement récupérable à partir des vieux bijoux, prothèses dentaires et autres résidus industriels qui en contiennent. Certains établissements spécialisés parviennent à regagner de l’or pur. Les orfèvres peuvent même faire fondre certains alliages et en extraire l’or. Des bijoux d’héritage, démodés ou sans attachement personnel, peuvent être retravaillés afin d’utiliser leur or pour faire de nouveaux bijoux.

    9- Mais les banques d’État n'ont-elles pas dans leurs réserves de grandes quantités d’or?

    Les détracteurs pensent qu’il ne faudrait en principe plus extraire d’or du tout. Des milliers de tonnes d’or sont stockées dans les coffres des banques d’Etat. Si l’on remettait ces réserves sur le marché, on pourrait considérablement réduire l’exploitation de l’or, ou même le faire cesser pendant des années. Les leaders absolus du stockage d’or sont en 2007 les Etats-Unis avec 8133 tonnes. Le FMI en détient 3217 tonnes. La France, pour sa part, stocke 2.658 tonnes d'or dans la chambre forte de la Banque de France.

    10- Quel est le lien entre mon alliance et les dégâts écologiques et sociaux des mines d’or ?

    Quiconque achète de l’or devrait avoir conscience du prix réel du collier, du bracelet ou de la bague qu’il choisit: des millions de tonnes de terre retournée, des paysages dévastés, des milliards de litres d’eau empoisonnée, et des hommes vivant dans la misère et la maladie ou chassés de leurs terres. Le poids de l’objet en or indique la quantité de déchets toxiques, de sols et de roche nécessaires pour le confectionner. Pour une alliance: 20 tonnes !

    11- Que fait Sauvons la Forêt pour les victimes humaines et animales des mines d'or ?

    Dans de nombreux pays, les populations expulsées à cause de la recherche à tout prix de l’or s’opposent de plus en plus contre les destructions environnementales. Sauvons la Forêt soutient par exemple des organisations écologistes, des victimes de l’or au Guatemala, au Ghana et en Equateur, ainsi que des campagnes contre « l’or sale ». Nous offrons de l’aide financière, organisons des actions de protestation par e-mail et informons en France et dans d’autres pays d’Europe sur les conséquences de l’extraction minière de l’or. La sensibilisation du citoyen européen a pour but de montrer à chacun ce qu’il peut faire personnellement contre les problèmes liés à l’or.

    12- Que pouvez vous faire ?

    • Faites retravailler ou recycler vos anciens bijoux ou objets contenant de l’or.
    • Renoncez à l’achat de bijoux en or massif fabriqués industriellement.
    • Parlez des conséquences de l’extraction d’or dans les bijouteries et envoyez un courrier racontant votre conversation à Sauvons la Forêt. Conseillez sur la possibilité d’utiliser de l’or certifié à la place de l’ « or sale », car il est produit selon des standards sociaux et environnementaux plus élevés.
    • Ecrivez à des journaux ou des magazines en confrontant l’image pure que l’on se fait de l’or à son horrible réalité. Vous serez peut-être publié dans le « courrier des lecteurs ».
    • Renoncez aux « cadeaux en or » sous le sapin de Noël ou à d’autres occasions.
    • Diffusez l’information autour de vous à l’aide du site internet de Sauvons la Forêt.
    • Parlez avec le député de votre circonscription et demandez-lui de prendre des mesures actives à ce sujet. Soutenez les réclamations des organisations pour le développement qui demandent au gouvernement de se prononcer contre des crédits supplémentaires de la Banque Mondiale pour les mines d’or.
    • Soutenez Sauvons la Forêt par un don, afin que nous puissions renforcer notre aide aux victimes des mines d’or dans les pays tropicaux.

    Sources: FIAN, archives Sauvons la Forêt - www.earthworksaction.de - www.spiegel.de - http://nodirtygold.org - MineralData - www.finanz.net

    Sauvons la Forêt (Rettet den Regenwald e.V.) / 2008


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