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    Le pétrolier et gazier américain ExxonMobil a décidé de se retirer de Pologne, où il a exploré des gisements de gaz de schiste mais n'en a pas trouvé en quantités commercialement exploitables, a rapporté samedi le quotidien Gazeta Wyborcza.

    La fin de l'exploration du gaz de schiste égale l'abandon d'autres travaux d'exploration en Pologne, a indiqué Adam Kopysc, un porte-parole d'ExxonMobil Exploration and Production, cité par le journal.

    Nous n'avons pas identifié de flux constant et commercialement justifié d'hydrocarbures dans nos deux sites de forage près de Krasnystaw, dans le bassin de Lublin (sud-est) et près de Siennica, dans le bassin de Podlasie (est), a-t-il précisé.

    Il était impossible samedi de confirmer ces informations auprès du groupe en Pologne.

    La Pologne dispose de gisements de gaz de schiste exploitables évalués à 1.920 milliards de mètres cube au maximum, selon un rapport officiel de l'Institut national de Géologie (PIG) publié en mars.

    Selon PIG, ces gisements placeraient la Pologne en 3e position parmi les pays européens riches en gaz, derrière la Norvège et les Pays-Bas. Leur exploitation pourrait lui assurer une indépendance énergétique par rapport à la Russie.

    La Pologne consomme environ 14 milliards de mètres cubes de gaz par an, dont les 2/3 lui sont fournis par la Russie.

    Selon le gouvernement polonais, l'exploitation commerciale de ces gisements pourrait commencer à partir de 2014.


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  •    Dans notre combat pour informer et diffuser un maximum d'information sur les contributions positives de la Luzerne à l'environnement, nous serions enchantés que vous suiviez notre page Facebook Sauvons la Luzerne !


    Plus nous serons nombreux et forcement notre voix sera audible ce qui fera avancer notre cause pour une agriculture respectueuse de l'environnement et répondant aux défis de l'alimentation.



    A nouveau un grand merci du fond du cœur pour votre mobilisation et n'hésitez pas à diffuser cette information sur vos réseaux.


    Jean-Pol Verseaux
    Animateur du Collectif « Sauvons la Luzerne »


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  •   Appel à l'aide de l'île Bangka en Indonésie : sauvez notre corail !

    22 493 signatures à ce jour (sur le site "Sauvons la Forêt" )

    Début de l'action: 15 mars 2012

    « La démocratie est morte, comme l'est votre conscience, Bupati* ! » Les femmes de Bangka, furieuses, agitent leurs pancartes dans les airs. La foule réunie devant la résidence officielle du préfet n'obtient aucune réponse. Elle est méprisée comme l'ont été les lois indonésiennes lorsque ce personnage sans scrupules a donné son accord pour la destruction de leur île.

    L'île Bangka est située au large de la pointe nord de Sulawesi dans l'archipel indonésien. Les îles font partie d'une des régions les plus riches en espèces marines du globe : le Triangle du corail dans l'océan Pacifique. Cette zone, grande comme 10 fois la France métropolitaine, abrite un monde des superlatifs maritimes. On y trouve : les trois-quart des espèces de corail de la planète, 3.000 espèces de poissons allant du petit poisson clown au requin-baleine (le plus grand poisson existant), lamantins, baleines à bosse, dauphins. C'est aussi le site de nidification de six des sept espèces restantes de tortues marines.

    « Si cette mine voit le jour, l'île sera dévastée et toute la vie dans les récifs coralliens disparaitra », explique Revoldi Koleangan du « Forum Save Bangka Island » dans lequel insulaires, organisations écologistes et centres de plongée sous-marine se sont réunis.

    Le forum a porté plainte contre le bupati pour corruption et violation de la loi devant la commission nationale indonésienne des droits de l'homme. Il est encore possible de sauver l'île Bangka et ses ressources marines naturelles. Ses habitants appellent aussi à un soutien au niveau mondial : veuillez signer la lettre de pétition adressée par le forum au ministre de l'Energie et des Mines de la République d'Indonésie.

    * préfet chargé de l'administration d'un kabupaten (département) en Indonésie.


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  • La sortie du nucléaire n'intéresse pas que les Verts !

    Mardi 21 Février 2012 
    Observateur de la vie politique française, il passe au crible les interventions de nos...

    François Bayrou a dit de l'énergie nucléaire qu'elle était une énergie de transition. L'Hérétique partage cet avis. Mais la transition vers quoi ? Nous savons désormais qu'une catastrophe nucléaire n'est pas impossible en France. Nous n'y sommes absolument pas préparés. Aucun plan d'évacuation n'existe pour les zones les plus nucléarisées. Que faire le jour où il faudrait évacuer la moitié de la population de la Manche en cas d'accident à La Hague ? Selon le blogueur, personne n'en sait fichtre rien.

    (Benoit Deniaud - Flickr - cc)
                             (Benoit Deniaud - Flickr - cc)
    Éric Besson et EDF ont choisi avec détermination la fuite en avant : nos centrales arrivent bientôt au terme de leur existence prévisionnelle. La réponse à ce coût ? Doubler le temps d'utilisation des centrales ! Il y a une floppée d'experts pour assurer que le risque est proche de zéro, mais, pour ma part, je tends naturellement à penser qu'utiliser un produit au-delà de sa date de péremption expose à des risques d'autant plus majeurs que le délai de grâce aura été dépassé.
     
    Les Verts n'ont pas tort de faire du nucléaire un casus belli : le problème, c'est qu'ils ont mêlé à leurs considérations écologiques une espèce de bouillabaisse marxiste et morale qui les rend tout sauf crédibles. Ils ne savent que promettre de la sueur - à défaut de sang et de larmes - et de la décroissance. Ils ne veulent pas intégrer la gourmandise énergétique de notre société.
     
    De ce point de vue, Corine Lepage offre un visage nettement plus raisonnable, mais ses louvoiements, ses atermoiements et ses retournements indignes m'ont rendu le personnage définitivement antipathique en dépit d'idées pourtant intéressantes.

    Une cause majeure

    La transition énergétique devrait être une cause nationale majeure, au même titre que la réindustrialisation de la France. François Bayrou a conscience de cette urgence. Mais comme toute la classe politique et même les experts en énergie, il ne sait pas comment faire. Il a, face à la gauche et à la droite, le mérite de ne pas se lancer dans des projections qu'il sait intenables.
     
    Il n'en reste pas moins qu'à elle seule, cette question mériterait un forum. Dans son Vivre autrement, Corine Lepage avait imaginé un tel scénario, mais il demeurait entièrement à la charge de l'État. La question est à reposer de manière correcte : comment accomplir un tel objectif dans nos sociétés marchandes, démocratiques et libérales en un temps où les États sont à bout de ressources ?
     
    Une électricité sans nucléaire coûterait trois fois plus cher  d'après les calculs de l'OCDE que ce que nous payons à l'heure actuelle. Économiquement dévastateur.
      La sortie du nucléaire n'intéresse pas que les Verts !
    Les écologistes ont tout de même le mérite d'avoir commencé à y réfléchir et il faudra certainement les associer à une grande réflexion nationale sur le sujet ; ainsi, l'auteur du blog J'arrête le nucléaire a procédé à quelques calculs plutôt intéressants : pour un individu isolé, on peut envisager le passage à l'énergie verte, avec par exemple une fournisseur comme Planète Oui . Je ne sais pas comment ils se débrouillent, mais ils parviennent à une offre plus intéressante que celle d'EDF. Le problème, c'est de pouvoir alimenter toute l'industrie, et sur ce point, je ne vois pas d'offre de masse verte capable de répondre à une telle demande. 

    Retrouvez L'hérétique sur son blog. 

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  • Tribune Énergie « Le nucléaire est un pari perdant »Stéphane Hessel est l’auteur de l’essai  Indignez-vous! Photo archives DNA

    Stéphane Hessel est l’auteur de l’essai Indignez-vous! Photo archives DNA

    Stéphane Hessel, diplomate, ambassadeur et ancien résistant français, exprime ici sa position, peu connue, sur le nucléaire.

    Enfin, enfin le sujet est mis sur la table. Enfin il est sorti de sa cache, tiré de son tabou, porté à la lumière. « Il » ? Le nucléaire. Pourquoi est-il si important que le nucléaire soit une thématique débattue, un enjeu clairement compris ? Parce qu’il ne s’agit pas d’une énergie anodine.

    Une menace pour nous tous

    Il représente bien au contraire une menace pour nous tous, citoyens, citoyennes, qui vivons – sans en avoir le choix – au contact de ces installations potentiellement mortifères. Parce que le nucléaire est aussi un pari perdant sur l’enjeu majeur de notre siècle : les changements climatiques. S’abriter derrière la fausse idée que l’atome a la capacité d’entraver la course folle vers les bouleversements climatiques, c’est vivre dans une dangereuse illusion.

    En faisant le choix du nucléaire, nos dirigeants nationaux ont engagé notre avenir pour des décennies entières – sans nous consulter. Ils ont réquisitionné une thématique cruciale et se permettent de prendre les décisions seuls.

    Chers amis, aujourd’hui, reprenons notre voix ! N’abandonnons plus cette question capitale entre les mains de quelques dizaines de représentants de l’État ou décideurs privés. Il faut se réapproprier cette question et, au-delà du simple débat, exiger de nos dirigeants, élus pour nous représenter, qu’ils nous représentent effectivement.

    L’insurrection démocratique est un devoir inscrit dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et du citoyen, et affirmé dans notre Constitution. Aujourd’hui, insurgeons-nous, mobilisons-nous, exigeons ensemble et publiquement la sortie du nucléaire, cette énergie qui nous condamne. Réclamons à notre prochain président de nous mener vers la voie de demain : celle de la transition énergétique. Pour que chacun d’entre nous ait accès à l’énergie, et pour que cette énergie soit respectueuse de l’Homme comme de l’environnement dans lequel il vit. »


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    Hausse de la TVA sur les phytosanitaires : une mesure plus politique qu'efficace

     16-01-2012



    istockphoto

    Après un revirement du gouvernement, la hausse de la TVA sur les produits phytosanitaires a finalement été votée dans le cadre de la loi de finances 2012. Mais tous les acteurs qu'ils soient utilisateurs ou écologistes regrettent un effet d'annonce peu efficace pour réellement diminuer la consommation de ces produits en France.

    Passée presque inaperçue avant les fêtes de fin d’année, la hausse de la TVA de 5,5 à 19,6% sur les produits phytosanitaires a été actée par le Sénat en novembre puis par l’Assemblée Nationale le 21 décembre. Une demande formulée de longue date par les organisations écologistes mais qui s’est longtemps heurtée à l’opposition du gouvernement. « Ce taux de TVA (à 5,5 ndlr) classe la France en seconde position des taux les plus bas d’Europe alors que la plupart des grands pays européens sont aux alentours de 19% », dénonçait François Veillerette, porte-parole de Générations Futures fin novembre suite au vote du Sénat. La France consomme pourtant près de 78 000 tonnes de matière active par an (chiffres 2008) se classant au premier rang européen et au 4eme rang mondial en termes de volume.

    Des agriculteurs peu touchés…

    Le gouvernement, d’abord opposé à l’amendement et qui souhaitait une hausse naturelle à 7%, a finalement poussé en dernière minute pour son adoption. Il la justifie par le fait que le taux de 5,5% « réduit le coût de la consommation finale de ces produits (par rapport au taux normal) et favorise donc leur consommation, qui est pourtant à l’origine de dommages environnementaux. ». Mais tous les acteurs concernés, qu’ils soient agriculteurs ou écologistes dénoncent une mesure essentiellement politique. D’un côté l’ORAMA -qui fédère les syndicats de producteurs de blé, de maïs, d’oléagineux et de protéagineux au sein de la FNSEA- regrette le fait que le gouvernement relaye « la propagande des écologistes » et dénonce une mesure qui n’aura que très peu d’impacts sur la consommation des agriculteurs car ceux-ci bénéficient presque tous d’une récupération de la TVA en fin d’année. Ils seront donc essentiellement touchés par un amortissement de cette hausse sur leur trésorerie de l’année. De l’autre, Générations Futures dresse le même constat. « Cette mesure est certes symbolique mais elle n’est pas suffisante », explique ainsi Nadine Lauvergeat. « Il y en a d’autres à prendre notamment sur la redevance pour pollution diffuse qui est actuellement excessivement basse et que nous aimerions voir augmenter de manière régulière ». Cette redevance, payée par tous les utilisateurs de ces produits est actuellement fixée entre environ 2 et 5€/kg de matière active selon sa dangerosité.

    …Et des particuliers qui payeront le prix fort

    Pour le gouvernement cependant « cette augmentation de la TVA constitue un signal important car le produit phytosanitaire n’est pas un produit neutre du point de vue de la santé. Je pense en particulier aux jardiniers amateurs qui parfois en usent et en abusent » a souligné Nathalie Kosciusko-Morizet sur France Inter le 2 janvier dernier. Mais une fois de plus l’argumentaire laissent les acteurs du secteur plus que sceptiques et ce sont peut-être même les  17 millions de particuliers jardiniers amateurs qui risquent d’être les grands perdants de l’affaire malgré le fait qu’ils ne consomment que 5% des volumes produits,  estime l’Union des entreprises pour la protection des jardins et des espaces publics (UPJ).

    Jacques My, directeur général de l’UPJ voit dans cette mesure l’occasion de récupérer des recettes supplémentaires en se cachant derrière l’argument environnement. «  Il aurait pourtant été facile de mettre en place une fiscalité incitative taxant plus les produits de synthèse utilisés en agriculture qui sont globalement plus impactants que les produits utilisés par les particuliers. ». En effet, les produits utilisables par les jardiniers amateurs portent la mention EAJ (emploi autorisé dans les jardins) excluant certains produits jugés trop toxiques.

    Aucune distinction entre produits naturels et  de synthèse

    Mais la mesure est d’autant plus critiquée qu’elle ne différencie pas non plus les produits d’origine naturelle, de plus en plus plébiscités par les jardiniers amateurs. Ces produits, le plus souvent classés UAB (utilisable en agriculture bio) représentent près de 20% du marché d’après l’UPJ et sont en progression. « Traiter de la même façon les produits UAB et les produits conventionnels est contraire au Grenelle 2 », s’insurge Stéphane d’Halluin, directeur développement durable de la jardinerie Botanic. « Si on favorisait ces produits naturels, peut-être que les industriels seraient plus motivés pour les développer », ajoute-t-il, même s’il reste assez pessimiste sur la suite des évènements. Le gouvernement ne semble en effet pas avoir l’intention de revenir en arrière.

    Qui profitera des 15 millions d’euros collectés ?

    Mais il subsiste une inconnue : à quoi servira ensuite l’argent collecté ? D’après la ministre du Budget, Valérie Pécresse, cela pourrait rapporter 15 millions d’euros. Le 21 décembre à l’Assemblée Nationale, Nathalie Kosciusko-Morizet a évoqué la création d’un fonds pour la biodiversité doté de 30 millions d’euros qui serait en partie abondé par les recettes de cette hausse de TVA mais rien n’est confirmé à l’heure actuelle. Et le ministère de l’Ecologie avoue ne pas en savoir davantage. « On n’y croit pas vraiment, il s’agit juste d’un effet d’annonce politique » se désole Jacques My. « Il serait plus logique que l’argent collecté aille vers des mesures pour des agriculteurs qui s’engagent dans des pratiques durables », insiste Nadine Lauvergeat. Quant au plan Ecophyto 2018, issu du Grenelle, qui vise à réduire « si possible » de 50% l’utilisation des produits phytosanitaires d’ici à 2018, il ne devrait pas, lui non plus, bénéficier de l’argent collecté.

      Pauline Rey-Brahmi    © 2012 Novethic - Tous droits réservés 


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  • L'avis du Comité Scientifique du HCB sur la coexistence rendu public malgré l'obligation de confidentialité

    par Christophe NOISETTE

    Inf'OGM  a été surpris de découvrir, le 3 janvier 2012, sur le blog de Marcel Kuntz [1], l'avis du Comité scientifique (CS) du Haut conseil sur les biotechnologies (HCB) à propos de la coexistence des filières de plantes génétiquement modifiées (PGM) et non GM. En effet, cet avis était censé être confidentiel, jusqu'à la conférence de presse prévue pour le 17 janvier par le HCB pour présenter son avis global sur la coexistence, avis composé d'un avis du CS et d'une recommandation du Comité éthique, économique et social (CEES). Interrogé par Inf'OGM, Marcel Kuntz nous a précisé qu'il pensait que « c'était la version finale de l'avis », mais est resté discret quant à l'origine de cette fuite...
    Autre surprise : cet avis nous interroge quant à sa teneur. De nombreux points sont des prises de position qui vont bien au-delà des prérogatives des membres du CS.

    Premièrement, selon cet avis, pour que la coexistence des filières de maïs et de betterave GM et non GM soit possible, il faut certes imposer des conditions draconiennes, mais le CS estime aussi qu'il faut accepter « une présence fortuite », ce qui signifie en langage clair, des contaminations des champs non GM par des PGM : « Le CS du HCB reconnaît que la coexistence implique per se l'idée de la présence fortuite d'OGM en fonction des conditions locales (paysage, météorologie, climat) » (cf. page 16) . La question en suspens est donc de savoir qui payera pour ces contaminations. Ce n'est pas au CS de se prononcer sur cet aspect là, et nous attendons donc de connaître la recommandation du CEES. Cependant, le CS évoque le cas de « conditions météorologiques exceptionnelles, coup de vent ou tempêtes, qui perturberont les prévisions [qui] pourraient ainsi faire l'objet de clauses particulières », et dans ce cas, pour le CS, « il sera donc du ressort de l'État de mettre en œuvre des mesures d'encadrement adaptées ». Or si l'État est responsable, c'est à l'État de payer. Ainsi, ce sont les contribuables qui seront amenés à payer pour compenser des contaminations liées à la présence de PGM alors qu'ils ont majoritairement dit à plusieurs reprises qu'ils ne souhaitaient pas de PGM, « ni dans les champs, ni dans les assiettes ».

    Deuxièmement, la loi française sur les OGM affirme, dans son article 2, que « les organismes génétiquement modifiés ne peuvent être cultivés, commercialisés ou utilisés que dans le respect de l'environnement et de la santé publique, des structures agricoles, des écosystèmes locaux et des filières de production et commerciales qualifiées de 'sans organismes génétiquement modifiés' ». La loi précise même : « La liberté de consommer et de produire avec ou sans organismes génétiquement modifiés, sans que cela nuise à l'intégrité de l'environnement et à la spécificité des cultures traditionnelles et de qualité, est garantie dans le respect des principes de précaution, de prévention, d'information, de participation et de responsabilité inscrits dans la Charte de l'environnement de 2004 et dans le respect des dispositions communautaires ». Or, l'avis du CS donne son interprétation très partiale de cette exigence de la loi en soulignant que « Le CS du HCB propose en conséquence de s'appuyer sur la loi, qui met en avant la liberté de produire et consommer avec ou sans OGM » (p. 16). La loi n'est certes pas totalement limpide sur cet aspect, mais la simplification proposée par le CS est une interprétation, qui ne s'impose pas et qui, une fois de plus, ne découle pas des données scientifiques. En tout cas, cette position prise par le CS est significative d'un certain parti pris.

    Troisièmement, le CS du HCB demande rien de moins que de changer d'unité de mesure dans le cadre de la coexistence des filières OGM et non OGM. Actuellement, la présence d'OGM est évaluée en « mesure ADN », c'est-à-dire en pourcentage de transgènes par rapport au nombre de gènes de référence de l'espèce. Le CS du HCB propose de passer à une « mesure grain/racine/tubercule ». En effet, les OGM à empilement de gènes (comme par exemple ceux autorisés à la veille de Noël [2]) gênent les partisans de la coexistence. Avec comme unité de mesure, celle de l'ADN, les OGM à empilement font que le seuil de 0,9% devient quasiment impossible à tenir. Pour que la coexistence reste éventuellement possible, il suffirait donc d'utiliser des unités qui ne tiennent pas compte des empilements. Il fallait y penser. On peut donc lire : « le CS du HCB propose d'utiliser une mesure de la présence relative de grains/racines/tubercules GM dans d'autres productions, calculée en utilisant l'unité de mesure en vigueur affectée d'un facteur de correction qui prendrait en compte l'identité des OGM cultivés dans le voisinage de la parcelle testée ». Le CS précise sa vision des choses : « la nature de leur modification génétique (notamment le nombre d'inserts transgéniques) ne les rendra pas plus ou moins GM » (page 10). Ce dernier point n'est rien d'autre qu'un jugement de valeur dont le CS aurait pu se garder. Ce n'est pas à lui de juger qu'une PGM à plusieurs transgènes a la même valeur pour la société qu'une PGM à un seul transgène. Ce jugement ne découle en tout cas d'aucune donnée scientifique et c'est donc à la société de se prononcer sur cet aspect. Une fois de plus, la prise de position politique du CS est significative.

    Quatrièmement, le CS demande à « considérer la parcelle agricole comme unité de lot ». Cette demande nous renseigne sur le cadre pris en compte pour la rédaction de cet avis : les grandes productions agricoles conventionnelles. Concrètement, les éventuels dommages provoqués par la coexistence ne concernent pas la culture, mais la commercialisation des produits de cette culture. Ils concernent donc les lots commercialisés et non la parcelle. Dans les cas de commercialisation de la récolte en vrac à destination du silo, le taux moyens de présence fortuite dans la parcelle est une bonne unité de mesure. Mais dans les cas de commercialisation à l'unité (maïs doux vendu par épis) ou par petits lots (pomme de terres, betterave ou blettes - pouvant être contaminées par des betteraves GM - en vente directe, maïs doux conservé en épis avant la mise en boîte - chaque boîte ne contenant que deux ou trois épis -), le taux moyen dans la parcelle doit être beaucoup plus bas que le taux moyen garanti dans chaque lot commercialisé. Les « précautions » (distances....) doivent donc être supérieures. Les producteurs de maïs doux en Alsace l'ont compris : la filière maïs doux de consommation humaine alsacienne a en effet imposé en 2006 et 2007 une concertation aboutissant à une région entière sans culture de maïs OGM pour ne pas prendre le risque de retrouver des contaminations fortuites dans ses produits. Par contre, les filières maïs grain conventionnel du Sud-ouest se sont contentées du protocole de « coexistence » d'Arvalis/AGPM « garantissant » le 0,9% au niveau de la parcelle (bordures + quelques mètres de distances entre les parcelles).

    Cinquièmement, comment se fait-il qu'en plein débat européen sur le miel contaminé par du pollen de plantes transgéniques, la question de la présence de ruches ou d'autres butineurs sauvages ou non entre deux champs n'ait pas été abordée par le CS ?

    Enfin, nous tenons à souligner que cet avis est censé éclairer le gouvernement. Or, il comporte de nombreuses phrases absconses, qui laissent perplexe un lecteur même attentif... Voici une de ces perles sibyllines : « ne pas prendre en compte les incertitudes de mesure liées aux opérations de contrôle, car elles dépendent de choix méthodologiques et de l'interprétation des tests qui ne sont pas directement liés aux facteurs affectant directement la présence fortuite ». Nous souhaitons bien du courage aux responsables politiques qui devront décrypter cet avis.

    Ces « surprises » ne sont en fait pas si surprenantes que cela : on connaît la position du Président du CS du HCB, Jean-Christophe Pagès, ainsi que celle du Vice Président, Jean-Jacques Leguay, depuis la publication dans Les Échos (19 décembre 2012) d'un article intitulé : « OGM, un sigle, des réalités » [3]. Cet article appelle notamment les pouvoirs publics à ne pas trop en faire en matière d'évaluation des risques : « la pierre angulaire de l'évaluation des risques doit rester la proportionnalité des mesures qui cadrent les autorisations. Ayant écarté les dossiers qui comportaient des risques objectifs, deux pièges doivent être évités. Une surévaluation des risques, en se basant sur des hypothèses scientifiques avant tout théoriques, bloquerait une production utile. La multiplication des exigences de certitudes comme préalable à toute utilisation stériliserait les initiatives de recherche avant même leur développement ».

    La neutralité du CS apparaît de plus en plus relative... Comme la neutralité affichée de Marcel Kuntz sur son blog. Il affirme en effet que « Ce site n'est pas militant, car il ne dit pas si les OGM c'est bien ou mal, s'il faut en manger ou pas. Ce site présente de manière simple les faits et études scientifiques ». Or, dans ce même blog, Marcel Kuntz écrit : « je ne prétends aucunement à l'objectivité entre les arguments pour ou contre les OGM. Je n'éprouve pas le besoin d'être ‘politiquement correct' en exposant les positions des uns et des autres ». C'est quand même plus clair comme ça.

     [1] Marcel Kuntz est biologiste, directeur de recherche au CNRS dans le laboratoire de Physiologie Cellulaire Végétale et enseignant à l'Université Joseph Fourier, Grenoble. Son blog : http://www.marcel-kuntz-ogm.fr/ 

     [2]   UNION EUROPEENNE – Quatre autorisations d'OGM données la veille de Noël 

     [3]   http://www.lesechos.fr/opinions


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  • Les rizières de Camargue pourraient utiliser des canards pour une recette 100% bio  06 janvier 2012

    riz_bio_canards_CamargueBertrand Poujol, installé sur son exploitation depuis 2006, teste différents itinéraires techniques agroécologiques pour le désherbage de ses cultures de riz. L'infestation des rizières par les mauvaises herbes est le premier facteur qui impacte les rendements de riz tant en culture biologique qu'en culture conventionnelle.
    © Sylvie Curty pour Jardin Bio

    Les canards, friands de jeunes pousses de mauvaises herbes, pourraient être une solution alternative à la lutte chimique dans les rizières de Camargue !

    La panisse (Echinochloa crus galli) et le triangle (Cypéracées) sont deux bêtes noires des riziculteurs camarguais. Ces mauvaises herbes infestent les rizières, rendant très difficile la culture de riz bio deux années successives : elles peuvent faire chuter jusqu'à 80% les rendements. Jean-Claude Mouret, chercheur à l'UMR Innovation de Montpellier précise : « pour être rentable, une production de riz biologique doit atteindre un rendement minimum qui se situe, compte tenu du prix actuel, autour de 4 tonnes/ha soit 8 t/ha sur deux années consécutives. Mais cet objectif est difficile à atteindre la deuxième année du fait d'une trop forte infestation par les adventices. Malgré la rotation, le stock de graines de mauvaises herbes peut compromettre durablement la production de riz. ».

    S'inspirant de pratiques observées en Asie et expérimentées au Japon, l'UMR Innovation a testé sur une exploitation rizicole biologique, l'association de canards à la culture du riz. Consommant les graines et les jeunes pousses d'adventices, les canards pourraient contrôler l'infestation des mauvaises herbes dans les rizières. 

    L'expérimentation a démarré en 2011 avec l'appui de FranceAgriMer dans le cadre du plan d'adaptation de la filière rizicole.

       Ça cancane en Camargue

    Sur sept hectares de riz de « deuxième année », le riziculteur Bernard Poujol a fait pâturer 300 canettes mulardes pendant un mois et demi, de mi-juin à fin juillet, lors du tallage du riz : « les canards ont été achetés à l'âge de trois jours et élevés dans une serre aménagée avant leur introduction dans les rizières. J'ai apprivoisé les canards et les ai habitués à pénétrer dans les rizières, à se familiariser avec les clôtures électriques... ». L'agriculteur a réalisé un semis enfoui en lignes en remplacement d'un semis à la volée, pour permettre aux canards de se frayer un passage plus facilement. « Je les accompagne dans la rizière et les change de parcelles quand il le faut. Ce sont des bêtes très faciles à manoeuvrer, des partenaires très intelligents,
    c'est un plaisir ! Les canards font peu de dégâts sur le riz, circulent et nettoient l'inter-ligne : ils fouillent la terre et étêtent panisses, triangles et autres herbes, leur faisant ainsi perdre l'effet de concurrence sur le riz. Ils ont une réelle efficacité de désherbage ».

    Un herbicide qui a déjà ses palmes

    Les premiers résultats, collectés suite à la récolte d'octobre 2011, sont concluants : en consommant les jeunes plantules de mauvaises herbes, les canards ont réduit la biomasse des adventices de l'ordre de 20 % et permis une augmentation du rendement de 26 % par rapport à une parcelle sans désherbage. Le riziculteur est très satisfait et compte renouveler l'expérience : « Grâce au broutage des canards, il est possible de cultiver du riz deux années de suite en atteignant une moyenne annuelle de 5 t/ha ! Cela sécurise les revenus de l'exploitation. D'autant plus que les coûts du désherbage sont absorbés par la vente des canards : j'ai prévu de vendre 75 % des canards, le reste servant à l'éducation des jeunes : c'est un désherbant qui me permettra au final de gagner de l'argent ! ». L'expérimentation sera poursuivie en 2012, pour affiner l'itinérairet echnique.

    Des flamants roses en adjuvant

    Déjà, dans les rizières, les canards s'affairent. Ils assainissent la rizière des graines d'adventices et leurs déjections fertilisent le sol avant les prochains semis. L'agriculteur les a réintroduits une fois la récolte finie, s'inspirant de l'activité des flamants roses qu'il avait observée un an auparavant. Pendant leur séjour de quelques semaines sur l'une de ses parcelles en eau, les oiseaux avaient consommé des graines d'adventices et aéré la terre par leurs piétinements et coups de becs. Les mesures de l'UMR Innovation semblent confirmer ces observations : les stocks de graines d'adventices du sol sont plus faibles sur les deux parcelles mises en eau pendant l'interculture que sur les autres.

    L'Unité étudie d'autres techniques alternatives pour lutter contre l'apparition de mauvaises herbes dans les rizières de Camargue. Tester des techniques de « faux semis », augmenter la densité de semis, introduire des légumineuses dans la rotation, étudier l'influence du surpâturage des brebis dans les parcelles en rotation avec le riz... Jean-Claude Mouret a d'ores et déjà discuté du protocole pour réaliser un nouveau prototype avec l'ensemble des riziculteurs biologiques intéressés par la démarche en 2012.

      Situation de la riziculture française en 2010/2011

       La France produit un quart de sa consommation annuelle de riz. Principalement située en Camargue, la production annuelle française s'élève à 120 000 tonnes de riz paddy, le riz « brut » enveloppé de sa coque. Blanchi, le riz est ensuite commercialisé sous le label IGP « riz de Camargue » créé en 2000. La culture de riz permet dans ce delta du Rhône de valoriser les sols exposés aux remontées de sel de la nappe phréatique et autorise ainsi l'introduction d'autres cultures dans la rotation.

    En 2010, deux cents riziculteurs cultivaient sur ce territoire 21 204 ha de riz. Une trentaine de riziculteurs se sont récemment convertis à l'agriculture biologique. Aujourd'hui 5 % des surfaces sont cultivées en agriculture biologique. Les rendements moyens obtenus en riziculture conventionnelle s'élèvent à 5,7 t/ha oscillant entre 2 et 10 t/ha. En mode de conduite biologique, la moyenne des rendements en riz paddy s'établit à 4 t/ha avec une variabilité de 0,5 t à 8 t/ha.

    Auteur   Cécile Poulain / INRA

    Source   INRA MAGAZINE • N°19 • DÉCEMBRE 2011

    Référence

    Jean-Claude Mouret, Roy Hammond, Gatien Falconnier et al. Conception et évaluation participatives d'itinéraires techniques alternatifs à la lutte chimique pour contrôler les mauvaises herbes dans les rizières de Camargue. Compte rendu d'étude scientifique : convention Inra/FranceAgriMer (à paraître).

    Auteur   Institut National de la Recherche Agronomique


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