• Eléphants massacrés au Cameroun

     Cameroun : plus de 200 éléphants massacrés depuis mi-janvier et le carnage continue

    s17 février 2012     notre-planete.info

    elephanteau_ivoire_012012Les braconniers massacrent aussi des éléphanteaux dont les défenses sont naissantes
    © Boubandjida Safari Lodge

    Le bain de sang qui a débuté au milieu du mois de janvier se poursuit au nord-est du Cameroun et on dénombre désormais plus de 200 éléphants massacrés par les braconniers pour leur ivoire.

    D'après le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW), c'est l'œuvre d'une bande de braconniers armés venus du Soudan qui tuent les éléphants vivant en liberté dans le Parc National de Boubandjida, à proximité de la frontière avec le Tchad.

    Pas moins de 100 carcasses d'éléphants ont déjà été retrouvées dans le parc depuis janvier, mais les tirs actuels empêchant d'évaluer avec précision la situation, on s'attend à retrouver davantage d'éléphants morts dans les zones du parc qui n'ont pas encore pu être inspectées.

    De nombreux éléphanteaux orphelins ont été observés à la suite de ces massacres et pourraient rapidement mourir de faim ou de soif. Leur mort viendra s'ajouter au bilan déjà lourd de la vague de braconnage qui s'abat en ce moment-même sur les populations fragiles d'éléphants au Cameroun.

    Céline Sissler-Bienvenu, Directrice d'IFAW France et Afrique francophone, explique qu'il est habituel de voir ces groupes armés traverser le continent depuis le Soudan durant la saison sèche. Ils viennent abattre les éléphants afin de récupérer leurs défenses en ivoire.

    « L'ivoire est exporté illégalement hors d'Afrique centrale et d'Afrique de l'Ouest pour alimenter les marchés en Asie et en Europe. L'argent récolté finance ensuite l'achat d'armes qui serviront dans des conflits régionaux, tels que ceux qui ont cours au Darfour, au Soudan et en Centrafrique », détaille-t-elle.

    Le Parc National camerounais de Boubandjida se trouve à la frontière avec le Tchad, qui lui-même partage ses frontières est et sud avec le Soudan et la Centrafrique. Des insurgés armés traversent fréquemment ces frontières poreuses lors de raids destinés à braconner les éléphants au Cameroun et au Tchad.

    Le nombre exact d'éléphants vivant au Cameroun est inconnu, mais le Rapport d'État de l'Éléphant d'Afrique de 2007 publié par l'UICN (l'Union internationale pour la conservation de la nature), l'estime à 200. Cependant, le nombre réel d'éléphants oscillerait plus probablement entre 1 000 et 5 000 individus.

    Selon Céline Sissler-Bienvenu, le seul moyen de mettre fin aux sanglants massacres perpétrés au Cameroun et sur le continent africain dans son ensemble consiste à annihiler la demande en ivoire, notamment en Asie. Il faut par ailleurs s'assurer que les responsables de la protection de la faune sauvage dans les États de l'aire de répartition des éléphants disposent des compétences et de l'équipement nécessaires pour mettre au pas les bandes de braconniers professionnels.

    IFAW est sur le point de lancer un programme de soutien à destination des rangers et des forces de l'ordre du Parc National tchadien de Sena Oura. Ce dernier est frontalier avec celui de Boubandjida, et le but de ce programme est de mettre en place une stratégie coordonnée de sauvegarde des éléphants dans la région.

    « Depuis 2009, IFAW finance des projets d'appui à la lutte anti-braconnage pour les rangers et les autorités en charge de la conservation dans les pays d'Afrique centrale qui sont confrontés au grave défi de ce trafic sanglant et cruel », poursuit Céline Sissler-Bienvenu. « Ce dont ces pays ont désormais besoin, c'est de l'engagement de la communauté internationale pour soutenir financièrement des personnels entrainés, hautement qualifiés et motivés pour qu'ils puissent remplir leur mission de protection des éléphants. »

    La Chine et le Japon ont acheté 108 tonnes d'ivoire lors d'une vente unique en novembre 2008 au Botswana, à l'Afrique du Sud, à la Namibie et au Zimbabwe. Ces ventes légales fournissent toute la couverture nécessaire à l'expansion du commerce illégal de l'ivoire. IFAW dirige des projets d'appui à la lutte anti-braconnage pour protéger les éléphants là où ils vivent. C'est pourquoi, outre le travail réalisé pour améliorer les politiques et en sus du soutien apporté aux rangers et aux patrouilles de lutte contre le braconnage dans les parcs nationaux de Tsavo (Kenya) et de Liwonde (Malawi) entre autres, IFAW a mis sur pied une équipe anti-braconnage mobile d'évaluation et de formation.

    Nous nous concentrons sur les pays d'Afrique centrale et d'Afrique de l'Ouest soumis à une forte pression de braconnage contre laquelle ces Etats souhaitent lutter. Notre équipe d'experts en évaluation du braconnage entreprend d'abord une évaluation des besoins en matière de lutte contre le braconnage dans un lieu spécifique pour identifier les contraintes locales et les besoins en équipement. Avant d'envoyer son équipe sur le terrain, IFAW négocie un accord avec le gouvernement qui définit les termes de l'intervention d'IFAW et lui délivre son autorisation.

    Liens   Nous avons besoin de votre aide pour sauver les éléphants ! - IFAW

    Auteur   Fonds International pour la Protection des Animaux



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