• Avec l'Union européenne, mangez plus d'OGM !

    Laurent Pinsolle - Blogueur associé (Marianne2 ) Samedi 21 Janvier 2012 

    OGM un jour, OGM toujours : des cultures de maïs transgénique pourraient bien faire leur retour en France. Et ce malgré l'opposition du gouvernement. Récit par le blogueur Laurent Pinsolle, soutien de Dupont-Aignan, qui raconte ce « mauvais feuilleton ».

    (Plants de maïs OGM arrachés - Wikimedia - Jean-Marc Desfilhes - cc)
    (Plants de maïs OGM arrachés - Wikimedia - Jean-Marc Desfilhes - cc)
    Il y a quelques jours, l’émission Dimanche Plus de Canal Plus a fait un nouveau reportage sur le mauvais feuilleton de l’interdiction des OGM, puisqu’il semblerait que Monsanto pourrait bien lancer la culture de son maïs transgénique MON 810 malgré l’opposition du gouvernement. 

    Un mauvais feuilleton interminable

    Cela fait maintenant près de quatre ans que je parle de cette interminable affaire de la commercialisation du maïs Monsanto. Le gouvernement s’y est opposé. Puis, la Commission a cherché à interdire l’interdiction de quelques semences en ayant recours aux procédures ubuesques de Bruxelles, qui lui permettent de faire passer des décisions à moins qu’une majorité qualifiée ne s’y oppose (ce qui signifie qu’elle l’emporte sur une simple majorité, une monstruosité démocratique). Heureusement, une large majorité d’Etats s’est opposée à la décision, renvoyant les commissaires à leurs chers lobbys, comme le montrait bien le reportage de Canal Plus. Mais, devant son incapacité à faire plier les gouvernements, Monsanto a demandé l’avis de la Cour de Justice Européenne, qui a bien évidemment décidé de lui donner raison. C’est en s’appuyant sur cet avis que le Conseil d’Etat a décidé en début de semaine dernière d’autoriser la culture du fameux MON 810. Naturellement, la réaction du gouvernement ne s’est pas faite attendre. Devant l’opposition des Français, il a assuré que l’interdiction se poursuivrait en 2012. José Bové, sur Canal Plus, s’est étonné de cette décision étant donné que tous les partis sont d’accord pour s’y opposer. Aujourd’hui, un grand flou persiste et il est difficile de savoir ce qui va en sortir. La perspective des élections présidentielles devrait permettre d’éviter la mise en culture, mais tout reste très confus.
     
     La vraie cause des problèmes réside à Bruxelles et Luxembourg.

     il est pour le moins paradoxal de voir les hommes politiques s’agiter de la sorte pour dénoncer les conséquences des traités qu’ils ont pourtant ratifiés. Car c’est tout de même Nicolas Sarkozy qui a permis l’adoption du traité de Lisbonne, violant l’avis démocratique exprimé par les Français le 29 mai 2005. Rien ne l’empêchait alors de négocier un nouveau traité qui aurait permis à un gouvernement de protéger son principe de précaution pour éviter la culture d’OGM sur son sol.

    Mais non, il a capitulé à Lisbonne en acceptant un TCE (Traite communauté européenne) bis qui permet justement à Monsanto d’utiliser les rouages indéfinis offerts par les traités européens pour essayer de passer outre l’avis des peuples et des gouvernements en même temps ! Car cette histoire d’autorisation de culture et commercialisation du MON 810 démontre bien la monstruosité de cette construction européenne qui permet aux multinationales de passer outre l’avis des gouvernements élus.Bien sûr, Nicolas Sarkozy s’agite pour retarder une échéance qu’il a pourtant largement contribué à construire… Dans la réalité, le problème vient de cette construction européenne ubuesque. Si les Français ne veulent pas des OGM, de même que leurs représentants, leur culture devrait être interdite. Point barre, c’est comme cela que fonctionne la démocratie. Et cela est d’autant plus légitime que des scientifiques comme Gilles-Eric Séralini remettent en cause leur non-toxicité. A ce titre, la conversion européiste de José Bové, illustrée par son livre avec Jean Quatremer, démontre ici toutes ses limites. C’est bien le machin européen qui cherche à nous imposer des OGM dont presque personne ne veut en France.

    Retrouvez Laurent Pinsolle sur son blog 

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  • Les denrées alimentaires de plus en plus chères à cause des spéculations

    Sur un marché en Inde
    RBTF | vendredi 13 janvier 2012

    Les denrées alimentaires de plus en plus chères à cause des spéculations

    Après la crise des prix agricoles en 2008, un constat, en 2011, la spéculation reprend. De nombreux acteurs financiers placent massivement des moyens sur ces marchés, faisant monter les prix et aggravant ainsi la faim et la pauvreté dans le monde.

    C'est la conclusion d'une étude de plusieurs ONG européennes. Mais il y a aussi le problème des achats croissants et massifs de terres dans de nombreux pays, notamment du Sud. Là aussi les ONG stigmatisent l'attitude d'une série d'opérateurs. Stéphane Desgain, du CNCD, Centre National de Coopération au Développement: "Les acteurs financiers savent que l'achat de terre est un facteur qui sera très rentable, dans des endroits où la terre n'est pas chère mais est de très bonne qualité, pour pouvoir produire des cultures qui seront rentables, entre autre et bien souvent, malheureusement, des agro-carburants. Et nous avons donc des acteurs bancaires ici en Belgique, qui profitent de cet engouement qu'on peut acheter aujourd'hui des terres, des surfaces de terre phénoménales. Les deux banques piliers, c'est Dexia Belgique mais surtout la Banque KBC qui continue ce qu'elle avait déjà fait en 2008 d'investir massivement aussi bien dans les produits dérivés des produits agricoles mais aussi dans l'achat de terre, massif, des centaines de milliers d'hectares en Ukraine, en Russie. On est avec une banque qui est issue du milieu agricole et qui est un acteur qui, aujourd'hui, fait de la contre-réforme agraire. C'est quand même paradoxal, on est en Belgique avec des acteur de la coopération qui soutiennent les petits paysans, qui donnent l'accès aux petits paysans à des surfaces pour pouvoir cultiver et vivre décemment et on a des acteurs financiers aujourd'hui en Belgique qui reconcentrent les terres dans les mains de quelques-uns."

    Marc Molitor          Source: RTBF

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    niobium
    niobium

    Alors que l'Europe produit 3% des ressources minérales de la planète mais en consomme 20%, la question de l'approvisionnement devient cruciale, particulièrement pour les métaux dits stratégiques et utilisés dans les nouvelles technologies par exemple. Mais comment sécuriser cet approvisionnement sans que cela se fasse au détriment des pays producteurs ?

    Les terres rares, le cobalt, le tantale ou le niobium… Ces matières font partie de la liste des 14 groupes de métaux considérés comme « stratégiques » -ou « critiques »- par l’Union européenne. Car si l’UE consomme 20% de ces ressources mondiales indispensables au bon fonctionnement des technologies de pointe, notamment dans les énergies renouvelables, elle n’en produit que 3%...Pourtant « 30 millions d’emplois dépendent du secteur des matières premières minérales » (14% des emplois) selon José Manuel Barroso, président de la Commission européenne. Une grande et inquiétante vulnérabilité à laquelle l’Union –et la plupart de ses Etats membres pour leur propre compte - entend remédier en sécurisant ses approvisionnements importés principalement de Chine, de Russie, de République Démocratique du Congo (RDC) et du Brésil. Avec d’autant plus d’urgence qu’entre 2007 et 2012, les experts s’accordent sur une hausse de 50% de la demande globale… En mars dernier, lors d’une audition sur les terres rares à l’Assemblée nationale, le directeur de l’Ecole nationale supérieure de géologie de Nancy, Jean-Claude Samama, affirmait ainsi qu’un « pays qui aura sécurisé ses approvisionnements aura un temps d’avance sur les autres »

    La diplomatie du métal

    De fait, depuis 2008, l’Union européenne élabore son « initiative sur les matières premières ». Finalisée cet automne, elle est axée autour de 3 piliers : sécuriser l’accès aux matières premières sur les marchés mondiaux, encourager l’offre en provenance des pays européens et réduire la consommation de matière première. Depuis quelques mois, Bruxelles mène ainsi une campagne diplomatique afin de trouver de nouveaux marchés. L’objectif étant de développer des accords commerciaux multilatéraux par le biais de l’OMC et bilatéraux, pour éviter les restrictions (droits de douanes, réduction des quotas, taxes, etc) à l’exportation mises en place par les pays producteurs. Un dialogue a ainsi été entamé entre l’Union et le Brésil pour nouer des accords de coopération sur la question des matières premières, mais aussi avec l’Argentine ou le territoire autonome du Groenland. En cas de maintien de ces restrictions, l’Union envisagerait même de réduire ou de supprimer les accords préférentiels (Rapport annuel 2009 de l’initiative sur les matières premières).

    Une stratégie qui devrait être suivie par la France, si l’on se base sur les derniers travaux parlementaires sur le sujet. Dans un rapport sur la « gestion durable des matières premières minérales : assurer nos approvisionnements, promouvoir une écologie du métal » rendu public début novembre, les députés Christophe Bouillon (SRC) et Michel Havard (UMP) reprennent les grandes lignes de la stratégie européenne. En précisant, pour le député UMP qu’à « court terme, le meilleur garant de nos approvisionnements reste l’OMC pour qu’il n’y ait pas de restriction à l’exportation de la part des pays produisant des matières premières ». De son côté, l’Allemagne tente de signer des accords gouvernementaux comme celui d’octobre 2011 sur les techniques d’exploration du cuivre, de la métallurgie en général et des terres rares en particulier, avec la Mongolie -qui possède l’un des 10 sous-sols les plus riches du monde- ou le Kirghizstan. Et la Fédération des industries allemandes a récemment annoncé qu’elle allait aider une douzaine de conglomérats industriels à former une alliance destinée à sécuriser les approvisionnements en métaux « alliance pour la couverture des commodités » à laquelle doit appartenir BASF, ThyssenKrupp (source Bloomberg)…

    Cette démarche est loin d’être propre à l’Europe. En 2010, la Corée du sud a ainsi annoncé qu’elle allait puiser dans la caisse nationale des retraites et dans les fonds souverains pour garantir son approvisionnement en métaux rares et qu’elle réfléchissait à recentrer sa politique de développement sur les pays qui possèdent ces ressources. Le Japon a lui aussi publié dès 2008 ses « lignes directrices pour sécuriser ses ressources nationales », où le gouvernement explique qu’il va « soutenir des projets d’acquisition des ressources clés en ayant une diplomatie active et en aidant ces projets à être stratégiquement connectés à des mesures de coopération économique.»

    Quel impact pour les pays producteurs ?

    Cette volonté de contrôler les ressources n’est pas nouvelle, « ce qui l’est en revanche c’est que les pays producteurs de métal sont de plus en plus puissants et demandent de plus en plus de contreparties », estime ainsi Benoît de Guillebon, co-auteur du livre « Quel futur pour les métaux ? ». L’exemple le plus emblématique est bien sûr la Chine qui, détenant 95 % du marché des terres rares a pu suspendre, en septembre 2010, ses exportations en direction du Japon, puis quelques mois plus tard, réduire de 10 % ses exportations mondiales… En Amérique du Sud, la Bolivie qui détient une grande partie des réserves de lithium nécessaires aux batteries des véhicules électriques a nationalisé des compagnies minières étrangères opérant sur son sol…Et l’Afrique du Sud a décidé de revoir intégralement ses accords d’investissements pour que ceux-ci soient en conformité avec ses orientations en matière de développement.

    L’Union européenne recense ainsi dans son « Initiative pour les matières premières » près de 450 restrictions à l’exportation pour plus de 400 matières premières prises par les pays émergents. Et dans son rapport « Business risks facing mining & metals 2011-2012 », Ernst &Young estime qu’en 2011, 25 pays ont pris des mesures restrictives à l’exportation de leurs métaux (augmentation des taxes et royalties notamment) et que le « nationalisme des ressources » est le principal facteur de risque pour le secteur. Un phénomène qui pourrait s’intensifier et se compléter par des tentatives de relocalisation des activités aval, craint Michel Havard : « Auparavant les matières premières extraites étaient directement envoyées en France où elles étaient transformées en produit à haute valeur ajoutée. Aujourd’hui, les pays miniers exigent –à bon droit- une première transformation sur place : nous avons donc perdu une partie de la chaîne de valeur. Les chefs d’administration que nous avons rencontrés au Brésil ont calculé que le minerai de fer brésilien exporté au Japon crée 600 000 emplois dans la sidérurgie japonaise. Si ce calcul est bien compris, je ne donne pas longtemps avant que les Brésiliens essaient de créer de l’emploi chez eux plutôt que chez les autres… »

    « Des accords inéquitables »

    Mais tous les pays producteurs de métaux n’ont pas le poids de la Chine ou du Brésil et ne peuvent donc pas réellement décliner les accords proposés par les pays occidentaux. Difficile par exemple pour la RDC de jouer à armes égales avec les pays occidentaux quand le pays a été ravagé par une guerre civile en partie alimentée par le coltan, nécessaire à la fabrication des téléphones portables. Ou pour le Cameroun, de refuser l’inclusion de dispositions autorisant d’instaurer des droits de douane sur les exportations « qu’en cas de graves problèmes sur les finances publiques » ou de nécessité absolue de protéger l’environnement dans l’accord de partenariat économique avec l’Union européenne… Mais en 2009, les ministres du commerce des Pays les moins avancés (PMA) avaient d’ailleurs déjà demandé à ce qu’un accord soit conclu au sein de l’OMC pour qu’il ne soit pas permis d’ « imposer des sanctions sur les taxes à l’exportation, constituant des outils légitimes de développement ». En effet « ces mesures de restrictions aux exportations sont des instruments de régulation nécessaires auxquels ont recours les gouvernements du Sud pour mettre en place leur propre politique de développement et contrôler l’exploitation de leurs ressources », explique l’AITEC (association internationale de techniciens, experts et chercheurs) dans le rapport « Stop à l’accaparement des ressources du Sud par l’Union européenne » (voir document lié). Pour l’ONG européenne d’aide et de développement Concord, qui a publié début novembre un rapport sur la cohérence des politiques au service du développement (PCD) de l’Union, il ressort que l’Europe « cherche à satisfaire sa demande croissante de matières premières en signant des accords inéquitables avec les pays en développement riches en ressources naturelles »… En septembre dernier, le Parlement européen votait ainsi le rapport du député verts/ALE, Reinhard Bütikofer « sur une stratégie efficace des matières premières pour l'Europe » destiné à contrebalancer la vision très commerciale de la Commission sur le sujet. « L'accès pour l'UE à des matières premières sur les marchés internationaux de matières premières est indispensable, mais la diplomatie autour des matières premières ne doit pas ressembler à du néocolonialisme », affirmait alors le député.

    Béatrice Héraud                                                                                                                

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    OGM : la coexistence avec les autres cultures est-elle possible ? 18/01/2012

    Saisi par le ministère de l'Agriculture, le Haut Conseil des Biotechnologies a rendu son avis sur la question sensible de la coexistence entre OGM et non-OGM. Ce rapport intervient alors que la ministre de l'Ecologie a réaffirmé sa volonté de maintenir le moratoire français sur la culture d'OGM, contre l'avis du conseil d'Etat.

    Les agriculteurs conventionnels pourront-ils continuer leurs cultures sans qu’elles ne soient colonisées par les OGM ? La coexistence est-elle possible entre les deux cultures ? Les cultures non-OGM peuvent en effet être touchées par la dispersion de pollen, de graines, ou d’organes de multiplication végétative, mais également par des opérations de manutention si les filières ne sont pas suffisamment séparées. Le Haut Conseil des Biotechnologies a apporté deux réponses à cette question dans son avis rendu public le 17 janvier. Première réponse : si l’on fixe le seuil de contamination à 0,9% comme le prévoit la directive européenne sur les OGM, (seuil au-delà duquel les produits doivent être étiquettés comme OGM), le HCB estime qu’il est possible de respecter ce seuil « par des mesures techniques » sans complications nouvelles. Deuxième réponse : si le seuil est fixé à 0,1% comme le souhaite le gouvernement pour qualifier les cultures sans OGM (un projet de décret est en cours), les mesures à prendre seront « beaucoup plus contraignantes ». Il faudrait en effet établir un zonage des productions et prévoir la concertation entre les parties prenantes pour « optimiser l’organisation territoriale des productions, entre cultures GM et non GM », indique le HCB. Il ajoute que « le respect du seuil de 0,1% pourra nécessiter la révision des normes et des conditions actuelles de production de semences et de plants, pour garantir la pureté des semences de base ». Un processus très complexe donc.

    Voulant préserver une « liberté de choix » dans les cultures, le HCB se prononce par ailleurs contre l’adoption de distances fixées au préalable et prône la négociation sur le terrain entre les "usagers de la terre" concernés : agriculteurs, apiculteurs, représentants des filières, organismes collecteurs et stockeurs, le tout sous l’égide de la puissance publique. Il recommande ainsi « d’assurer le maintien d’une offre diversifiée de variétés, OGM et non OGM, au bénéfice des agriculteurs, de sorte que ces derniers conservent effectivement et durablement le libre choix de leur type de production ». En cas d'échec de la négociation, ce sont finalement « les distances définies par arrêté qui s'appliqueront ».

    Quelle indemnisation ?

    L’Association Française des Biotechnologies Végétales (AFBV ) a réagi à cet avis en indiquant que la « coexistence est impraticable si ce seuil de 0,1 % de présence fortuite d’OGM devenait la nouvelle norme pour définir les plantes non OGM, alors qu’elle ne poserait pas de difficultés particulières d’application au seuil de 0,9 %. C’est d’ailleurs pour cette raison que le taux politique de 0,9 % avait été décidé à Bruxelles » explique l’organisation dans un communiqué.  Par ailleurs, elle estime que non seulement maintenir ce seuil ne pourra pas être garanti sur toute la chaîne (semenciers, les agriculteurs, les organismes stockeurs, les transporteurs), mais qu’en outre il serait « très coûteux pour la filière non OGM » dans la mesure où on ignore encore qui « devra payer ce surcoût ».  A l’heure actuelle, c’est à l'agriculteur qui cultive des OGM d’assumer le coût des mesures pour éviter la présence d'OGM dans les productions conventionnelles et d’indemniser les exploitants dont les cultures ont été contaminées. De leur côté, les agriculteurs des filières non OGM prennent à leur charge les mesures de traçabilité et de ségrégation, les coûts des analyses et la certification de leurs produits. En revanche, le droit ne dit pas qui doit indemniser l’agriculteur voisin en cas de contamination, ou comment financer les fonds d’indemnisation à mettre en place.

    Pour l’AFBV en tout cas, le gouvernement doit mettre fin à une situation ambiguë : « Si le gouvernement refuse d’abandonner cette norme très  politique et impraticable du seuil de 0,1 % pour définir les plantes non OGM, autant qu’il dise clairement vouloir interdire la culture des plantes OGM ».

    "Pas de coexistence possible" pour les ONG

     
    Les ONG environnementales, la FNAB, l’UNAF et la Confédération paysanne « s’étonnent » quant à elles de l’avis du HCB, qui « refuse de fixer les distances demandées pour la culture du maïs ». Pour elles, il n’est pas question d’accepter ne serait-ce que le seuil de 0,1% de contamination : « Une semence re-contaminée chaque année à un taux de 0,1% dépassera très vite le seuil de 0,9 % déclenchant l'obligation d'étiquetage OGM et les agriculteurs devront abandonner leurs variétés locales "sans OGM". Cette addition des contaminations annuelles aurait en effet engendré des taux allant jusqu’à 30% d'ADN transgénique dans des produits d’agriculteurs bio en Espagne.

    Par ailleurs les ONG s’insurgent contre le nouveau mode de mesure des contaminations proposé  par le HCB. Il est basé sur la parcelle, en comptant les plantes contaminées, alors que jusqu’ici, c’est le pourcentage d'ADN transgénique dans l'ADN total de la plante qui permet d’évaluer la contamination. Un comptage qui permettrait de « faire baisser artificiellement les taux de contamination », selon elles. Enfin, elles reprochent au HCB de ne « pas dire un seul mot de l'apiculture, faisant comme s'il ne s'agissait que de problèmes d'étiquetage » alors qu’aucune étude sur la coexistence avec des ruches n’a pu être publiée aujourd’hui. Les apiculteurs, eux s’inquiètent : la contamination de leur miel par les cultures OGM risque d’entraîner une obligation d’autorisation de mise sur le marché, selon une décision de la Cour de justice de l’Union européenne de septembre 2011. La CEJ a en effet décidé qu’une autorisation de mise sur le marché devrait accompagner chaque pot de miel susceptible de contenir des OGM, même en quantité infime, que le présence d’OGM soit volontaire ou non.

    Si la question de la co-existence est donc loin d’être tranchée, celle, plus générale, de la culture des OGM en France, ne l’est pas non plus. La cause de sauvegarde porte en effet sur le maïs MON 810 et non sur d’autres variétés autorisées en Europe. Les consommateurs européens, eux, restent très opposés en majorité aux OGM. C’est ce qui a conduit la multinationale allemande de biotechnologies BASF à cesser ses activités en Europe. La firme a annoncé le 16 janvier qu’elle se concentrait désormais sur les marchés de l'Amérique du Nord et du Sud. « Nous sommes convaincus que les biotechnologies végétales sont des technologies clés pour le XXIe siècle. Toutefois, il y a encore un manque d'acceptation pour cette technologie dans une grande partie de l'Europe – de la part de la majorité des consommateurs, des agriculteurs et des responsables politiques. Cela n'a donc aucun sens de continuer à investir dans des projets exclusivement destinés à ce marché », a expliqué Stefan Marcinowski, membre du directoire de BASF, responsable des biotechnologies végétales.

    Véronique Smée
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  • Ecologie : la fin du monde expliquée aux politiques

    SuperNo - Blogueur associé |(Marianne2) Lundi 23 Janvier 2012

    « Un tableau apocalyptique » : voilà ce que nous offre le blogueur SuperNo à propos de sa vision de l'environnement. Grâce à la méthode des « pics » énergétiques qui déterminent la durée de vie des divers sources énergétiques (pétrole, électricité, gaz, ...), son constat accablant prévoit la pénurie de nombreuses ressources d'ici quelques décennies. Malheureusement, aucun politique en France ne semble prendre de telles problématiques au sérieux.    

    (Pollution au pétrole - Wikimedia - Julien Gomba - cc)
    (Pollution au pétrole - Wikimedia - Julien Gomba - cc)
    Je vous bassine depuis cinq ans avec le Peak Oil, qui devait entraîner à court ou à moyen terme la chute de l’économie mondiale et la fin de la doctrine croissanciste.
    Mais à y regarder de plus près, ce n’est pas la seule pénurie qui nous guette. Conséquence directe de la croissance mondiale infernale, d’autres ressources vont rapidement venir à manquer. Oh, pas forcément en même temps. Mais en l’espace de deux ou trois décennies, nombre de ressources indispensables à la conservation de notre niveau de vie vont devenir plus rares, et ne pourront plus être exploitées en quantité suffisante.

    Pour ceux qui auraient pris le train en marche, deux notions de base, niveau maternelle-moyenne section. On remarquera au passage que 99.9 % de nos politiciens, dont certains ont pourtant fait toutes les études que l’on peut faire (Normale Sup, l’ENA, Polytechnique…) n’ont toujours pas compris ces notions.

    1) Il n’y a pas de croissance infinie dans un monde fini.
    (les seuls à penser le contraires sont les fous, les économistes, mais aussi les politiciens et les médias qui leur servent la soupe). En maths, une exponentielle monte jusqu’au ciel. Sur terre, il y a un plafond avant, sur lequel la croissance est déjà en train de se fracasser.

    2) Toute consommation d’une ressource finie passe par un maximum, après lequel elle ne peut que décroître pour finalement tomber à 0.
    (C’est un peu plus dur, mettons niveau CE2). Dans un ancien billet, je prenais l’exemple de quelqu’un qui fait pipi : la capacité de sa vessie étant finie, il pourra s’efforcer tant qu’il peut d’augmenter le débit, à un moment le jet se mettra à décroître avant de s’arrêter inexorablement. Le maximum du débit, c’est ce qu’on appelle le « Pic » — en rosbif « Peak ».
    Le pic ne signifie évidemment pas la fin de la production. Simplement, les prix montent, et puisque toute la demande ne peut plus être honorée, toute croissance devient impossible.
    Les estimations des pics ne sont certes pas précises à la minute. Et elles varient en fonction des sources. Là encore, la malhonnêteté, la corruption et la propagande jouent un grand rôle. Une grande compagnie pétrolière ne va évidemment pas avouer que son business va décliner et s’arrêter dans quelques années : pour protéger ses actionnaires, elle va surestimer ses réserves et soudoyer des experts véreux pour accréditer ses bobards.
    Pour éviter ce piège, je me suis basé sur les travaux d’un groupe indépendant allemand, l’Energy Watch Group.     

    Les différents pics (peaks)

    Le Pic pétrolier (Peak Oil)

    J’en ai déjà beaucoup parlé, alors je vais faire bref. Selon les spécialistes indépendants, le pic a déjà été atteint, et nous sommes dans la phase de plateau qui précède la chute. La production mondiale plafonne à 82 millions de barils par jour. On a commencé à taper dans les stocks pour faire descendre un prix qui a repris le chemin inexorable de la hausse. Le pétrole le plus facile à pomper l’a déjà été. En 2030, la production mondiale devrait avoir diminué de moitié…
    En ce début d’année, on nous annonce que le record du prix de l’essence a été battu en France. Et ce n’est que le début…

    Le pic gazier (Peak Gas)

    Le gaz, auquel la pub de GDF-SUEZ accole systématiquement l’adjectif « naturel » pour lui donner une image dans l’air du temps, est, exactement comme le pétrole, une ressource fossile non renouvelable, qui a mis des millions d’années à se former, et que nous allons bouffer en l’espace de 200 ans.
    La consommation mondiale de gaz a doublé depuis 30 ans, et la courbe reste résolument à la hausse. Les corrompus des pays producteurs (Russie, Qatar…) s’en mettent actuellement plein les fouilles, étalant leur richesse écœurante dans le monde entier.
    Le gaz est notamment présenté comme la meilleure solution pour prendre la relève du nucléaire discrédité. C’est ce qui se passe par exemple au Japon, où la quasi-totalité des centrales nucléaire ont fermé depuis FuckUshima, et où le gaz importé a pris la relève.
    Aujourd’hui, les estimations de la date du Peak gas sont entre 2020 et 2030. Demain, donc.

    Le pic de charbon (Peak Coal)

    Là c’est la surprise. On croyait en avoir encore pour 100 ou 200 ans, mais selon l’Energy Watch Group, c’est vers 2025 que l’extraction de charbon atteindra son pic, 30 % au-dessus de la situation actuelle…

    Le pic d’uranium (Peak Uranium)

    Bien sûr, la « cata » de FuckUshima a provisoirement calmé les ardeurs atomiques. Mais ne vous y trompez pas : les affaires vont reprendre. Les centrales françaises ont été déclarées « sûres », malgré la démonstration de Greenpeace qu’un groupe de piétons même pas armé pouvait s’y introduire comme dans un moulin. Il est probable que toutes les autres affirmations (concernant par exemple une chute d’avion ou un tremblement de terre) soient tout aussi pipeautées, et qu’il faudra hélas attendre un accident majeur pour sortir les idéologues incapables et corrompus qui nous gouvernent (et ceux qui vont leur succéder dans quelques mois) de leur aveuglement.
    Selon le Energy Watch Group le pic d’uranium est prévu vers 2035. Une énergie d’avenir, assurément…

    Le Pic métallique (Peak Metal)

    Là aussi j’en ai déjà parlé. La « croissance » implique une consommation toujours plus forte de métaux. On croit qu’il s’agit là de ressources infinies. Comme pour le pétrole, on a commencé par extraire ce qui était le plus facile. La teneur en métal du minerai diminue irrémédiablement.
    Et pour bon nombre d’entre eux — y compris parmi les plus usuels (cuivre,nickel, zinc, plomb, étain…) — le pic est tout proche : vingt, trente ans. Demain, quoi. Même si le recyclage permet de réutiliser au lieu d’extraire, il est loin d’être total (à ce sujet le livre très documenté de Philippe Bihouix et Benoît de Guillebon, Quel futur pour les métaux ).

    Le pic électrique (Peak Electricity)

    C’est tout simplement la conséquence des pics précédents. L’électricité n’est pas une énergie primaire, et il faut la produire. Or, les quatre principaux moyens de production actuels (charbon, gaz, pétrole, uranium) vont commencer à manquer. Même si, un jour peut-être on arrivera à produire suffisamment d’électricité avec d’autres sources, cela prendra un temps énorme, et le mal sera fait.
    D’autant que certains misent sur l’électricité pour remplacer les autres énergies… Pour les voitures, par exemple. Ce qui là encore ne se fera probablement pas. À court terme, elles ne sont pas au point. À moyen terme, les capacités de production de lithium feront un goulot d’étranglement. Et à long terme il n’y aura plus assez d’électricité…
    Autre « détail » : le pétrole sert aussi à fabriquer une foule de choses, comme du plastique et des engrais, que l’électricité ne remplacera jamais.

    Le pic du sol (Peak Dirt)

    J’observe tous les jours avec effarement l’avancée de l’urbanisme stupide (garages, centres commerciaux) dans l’est de Metz. Et s’il n’y avait qu’à Metz… C’est partout pareil. On nous parle de récession, de chômage, mais de nouvelles surfaces commerciales continuent à s’installer à un rythme démentiel. Sans négliger les lotissements. On estime que tous les 10 ans, c’est l’équivalent de la surface d’un département qui disparaît en France.
    Saturés d’engrais, de pesticides, les sols s’appauvrissent. Alors on met plus d’engrais… Sauf que l’engrais est principalement dérivé du pétrole. On ne s’en sortira pas… Alors les pays qui disposent de pognon vont jusqu’à acheter des terres à l’étranger, notamment en Afrique, où l’on crève pourtant déjà de faim.

    Le pic de l’eau (Peak Water)

    Ah, de l’eau il y en a. Le problème, c’est qu’il va être de plus en plus difficile de trouver de l’eau en général, et de l’eau potable en particulier.
    La première conséquence de la « croissance » est d’augmenter les besoins en eau. Une autre est la quantité phénoménale de saloperies disséminées dans l’air et dans l’eau. Engrais, pesticides, médicaments, rejets industriels, métaux lourds…
    À titre d’exemple, le seul rejet dans le Rhône de quantités infimes de PCB (substance plus connue sous le nom de Pyralène, entrant dans la composition de vieux transformateurs électriques) a suffi pour rendre les poissons qui y vivent impropres à la consommation, et pour une durée indéterminée !
    Des phénomènes similaires guettent toutes les sources d’eau. On connaît le phénomène des algues vertes en Bretagne, mais ce qu’on sait moins, c’est que dans de nombreux cas, l’eau du robinet est tellement chargée en nitrates qu’elle n’est plus potable. Et depuis longtemps. Alors les Bretons boivent de l’eau en bouteille. Dont les taux de nitrates augmentent aussi…
    Enfin, conséquence du réchauffement climatique, des zones de plus en plus étendues, qui sont déjà parmi les plus déshéritées, vont souffrir de sécheresse. Avec son cortège d’enfants morts et d’émigration forcée.
    1.8 milliard de personnes souffriront en 2025 d’une insuffisance d’approvisionnement en eau.

    Le pic du maïs (Peak Corn) et le pic du riz (Peak Rice)

    Là encore ce sont d’abord des conséquences des pics précédents. Moins de terres cultivables, moins d’eau = moins de céréales, c’est mathématique.
    Autre problème, la tendance néfaste à utiliser des denrées alimentaires pour faire du carburant. On préfère gaspiller du maïs ou du blé pour faire de l’éthanol (avec un rendement minable) tout en sachant que des gens vont en crever.
    Autre effet pervers, on préfère désormais remplacer les cultures de céréales par du palmier à huile. Cette saleté ne sert pas seulement à créer la « matière grasse végétale », produit bon marché qui bouche les artères et qui est présent dans la quasi-totalité de la bouffe industrielle, base de l’alimentation occidentale, c’est aussi un « bio-carburant »…

    L'écologie, un mauvais slogan politique

    On pourrait faire des centaines de pages sur le sujet. Mais j’ai fait court, ce n’est qu’un billet de blog.
    Je suppose que comme moi vous écoutez d’un oreille consternée le simulacre désolant de « campagne électorale » que nous vivons actuellement. Un combat de coqs arrogants et ridicules, aussi ambitieux qu’incompétents. Avec la complicité des médias dominants, ils n’ont pas leur pareil pour mettre en lumière des problèmes ineptes, sans intérêt, ou parfaitement mineurs. Un sommet social grotesque, la suppression du quotient familial, le mariage homosexuel, la taxe sur le coca… J’en passe et des bien pires.

    Tous les candidats dits « principaux » sont d’accord sur tout, à commencer par deux choses : « La croissance® », et l’obligation de rembourser une dette indue contractée à taux usuraires, quitte à sacrifier les finances publiques et la vie de leurs électeurs. Des larbins.
    Enfermés avec nous dans la cage des financiers, n’envisageant à aucun moment d’en sortir, mais prétendant que, à condition de diminuer de moitié notre consommation de grain et de doubler notre production d’œufs, nous courrons bientôt libres dans les champs.

    Elle est où, l’écologie dans cette campagne de merde ? Nulle part ! Disparue ! La finance a tout bouffé. Le peu qui reste sera consacré à l’insécurité, aux promesses à crédibilité nulle sur l’emploi ou le pouvoir d’achat.
    Oh, il y a bien une candidate « écologiste » officielle, Eva Joly. Sauf que tout ce qu’elle pourrait dire est tourné en ridicule. D’ailleurs elle ne dit rien, où alors sur des sujets… euh… hors sujet. Des jours fériés pour d’autres religions… Passionnant… Il semble qu’on tente actuellement de la ramener à la raison et abandonner purement et simplement sa candidature, pour ne pas risquer la déroute financière au cas où elle ne dépasserait pas les 5%…

    Les électeurs zécolos seraient alors priés de voter Mimolette dès le premier tour, et de valider, outre la soumission absolue aux banksters, la poursuite dans la voie sans issue de la « croissance », le tout-nucléaire, sans oublier d’avaler la pilule de l’Ayraultport, symbole de la bêtise et de l’incompréhension de l’avenir du monde.
    Il y a aussi Mélenchon. Sauf que ses convictions écologiques sont à géométrie variable. Et je ne parle même pas du nucléaire… Il est bien entouré, mais qui écoute-t-il ?

    L’écologie, il en parle en meetings, ou en petit comité. Par contre, dans les grands médias, l’écologie disparaît. Pas un mot tout au long des deux heures de son émission sur France 2. Ce n’est pas un sujet porteur. Mélenchon, son truc, c’est le social. On dirait un peu un mélange de Mitterrand et de Marchais en 1980. Changer la vie, prendre aux riches pour donner aux pauvres, aux patrons pour donner aux ouvriers… On a vu le résultat. Des décennies de protestation dans le vide ont fait le lit du libéralisme et assuré son triomphe absolu.

    « L'environnement, ça commence à bien faire »

    Mais expliquer que le pouvoir d’achat a lui aussi atteint son pic, et qu’il vaudrait mieux s’adapter au monde qui vient en reprenant une vie plus sobre, c’est un coup à perdre des élections…
    Pas plus tard que l’an dernier, Sarkozy, ce dangereux guignol, avait bien résumé la situation : l’environnement, ça commence à bien faire

    Pourtant, le tableau est apocalyptique : il est désormais certain que les problèmes dus au tarissement de l’approvisionnement en pétrole se feront sentir bien avant la fin de cette décennie. Que de nouvelles guerres sont à prévoir pour se disputer les dernières gouttes. Que des tentatives désespérées pour pallier ce manque en tirant davantage sur le gaz ou le charbon auront pour résultat une nouvelle pénurie moins de 10 ans plus tard.

    Dans le même temps, la terre ne pourra plus nourrir ses 8 milliards d’humains, dont un quart manquera d’eau. Le manque de métaux sera alors une cerise sur le gâteau de la catastrophe intégrale.
    Il est hélas certain que d’ici là, l’économie, entièrement bâtie sur la possibilité de disposer d’énergie abondante et bon marché, et déjà mise à genoux par le racket de la finance, sera totalement par terre.
    Qui s’en préoccupe ? Personne ! Pourtant, des politiciens surdiplômés, entourés d’une armée de conseillers, n’auraient aucun mal à être mieux informés qu’un petit blogueur armé de sa seule jugeotte et de sa curiosité à farfouiller sur Internet…

    Nos (ir)responsables nous bassinent avec leur propagande libérale, réclament des baisses de charges, la suppression du code du travail… Ne parlent que de concurrence et de productivité. Nous poussent à con-so-mmer. Toujours plus. N’importe quoi. Continuent à implorer un chimérique « dieu croissance ».
    Des fous, des aveugles, des drogués.

    Retrouvez SuperNo sur son blog.

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  • Les agriculteurs allemands font leur retour en Russie
    Published: 16 Jan 2012
    Posted in:  Germany | Russia
     
       
    Stefan Dürr est propriétaire de plus de 170.000 hectares de terres agricoles en Russie

    par Jacques Hubert-Rodier   
    Editorialiste diplomatique Les Echos

    Au XVIII e siècle, la Grande Catherine avait décidé de faire appel à des agriculteurs allemands pour cultiver le sol de la Russie. A un moment, on a dénombré plusieurs milliers de colons. Quelque 250 ans après le règne de l'impératrice de toutes les Russies, selon le « Spiegel », l'histoire se répète. Car la Russie de Vladimir Poutine veut à nouveau attirer des paysans d'Europe de l'Ouest. Ainsi, le magazine raconte l'histoire de Stefan Dürr, âgé de quarante-sept ans, qui pensait reprendre la ferme de son grand-père, située près de Heidelberg. Mais, aujourd'hui, il est propriétaire de plus de 170.000 hectares de terres agricoles en Russie. A travers son holding EkoSem-Agrar, il emploie 2.800 personnes et possède un troupeau de 28.000 têtes. Son histoire russe commence en 1989 avec un premier séjour comme membre de la Fédération des jeunes agriculteurs allemands. Il avait expliqué aux experts agricoles russes qu'il ne fallait surtout pas privatiser à n'importe quel prix pour empêcher de faire tomber les terres agricoles dans quelques mains d'oligarques en échange d'un peu de vodka. D'autres Allemands se sont lancés depuis lors dans l'aventure. Clemens Tönnies, le « baron de la viande », va investir des millions d'euros pour développer une dizaine d'élevages de porcs en Russie. Eckart Hohmann, un ancien banquier, s'est associé avec un homme d'affaires pour se lancer dans l'agriculture en Russie. Dürr est en tout cas une personnalité en Russie. Une façon de surmonter l'histoire et le massacre de 370.000 Russes en 1942 par les troupes allemandes dans la région de Voronej où sa ferme est installée.
     
     
    Source: Les Echos

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  •  De la nécessité d’une internationalisation de la démondialisation à une anti-globalisation libérale mondialisée

        par Théodore Six lundi 26 septembre2011  (Agora Vox )

    Comme disait Proudhon, “la politique... c'est la science de la Liberté”, alors accordons aux mots et aux actions à venir la place qui leur revient, sous peine d'être que des “feux de paille” !

    Le nouveau concept de “démondialisation”, apparu récemment sur le terrain politique, et décrié aussitôt par les “archaïques et autres incrédules” d'un système pourtant aux abois, mais qui inquiète aussi d'autres, pourtant “alter-mondialistes” !, le considérant un peu trop vite comme, à la fois “superficiel, voire même simpliste” ! 

    Pourquoi ne pas prendre la peine d'y réfléchir un peu ?

      Et si comme le proclamait il y a de cela une quinzaine d'années, Bernard Cassen, du mouvement ATTAC, “il faut démondialiser...pour mieux internationaliser” ? Ne serait-ce pas une possible voie à suivre, en pensant aussi à ce que nous a enseignait Paulo Freire dans son concept de “conscientisation” ?

    Car l'éducation pratique des sociétés civile, grâce à une perception vécue tragiquement par les peuples, de la crise mondialisé du Capitalisme, qui n'est ni stable ni durable, conduit et conduira de fait les peuples, d'une “éducation-domination”, à une “éducation-libération” de transformation sociale. Là est la voie internationale, anti-globalisation Libérale à suivre, inéluctable, qui se produira, quoique nous fassions ou ne fassions pas ! 

    Autant se déterminer au bon moment et emprunter le chemin qui doit nous conduire tous si comme le pensait Jaurès, les acteurs politiques et les peuples d'aujourd'hui et de demain, considèrent la planète comme une “Patrie Humaine” ! Les enjeux colossaux à dépasser, peuvent, avec la force de la volonté et cette nécessité qui doit bien finir par faire loi, apparaître comme étant la seule et unique issue au Libéralisme.

    OUI à une démondialisation-anti-globalisation Libérale, avec le concours du mouvement “altermondialiste” et des mouvements sociaux de chaque Nation, pour une internationalisation de la mondialisation sociale et fraternelle, hors des concurrences spéculatives destructrices, mais pour des coopérations dans la paix, de réciprocité économique, avantageuse à tous, dans un esprit solidaire de sauvegarde fraternel des peuples et des Nations, sous l'égide de l'ONU et d'une dernière “déclaration universelle” à écrire !

      La France grâce à son Histoire, ne peut rester absente de cette lutte internationale, où s'inscrive ces fondamentaux républicains de résistance révolutionnaires, à un niveau jamais égalé. A nous tous républicains, citoyens-soldats de relever le défi.

    “De l'audace, encore de l'audace....toujours de l'audace !”

    A tous bonnes luttes à venir.


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    Certains paysans français sont attirés par les mirages agricoles de l'Est de l'Europe.France 5 | mardi 10 janvier 2012A l'Est, main basse sur les terres► 10/01/2012  sur France 5
    ► Ensuite, le vidéo intégrale sera disponible jusqu’au mardi 17 janvier 2012 sur le site de France 5

    Durée : 55min. ( 21H40 - 22H35 )
    Cryptage : En clair
    Genre : Docu-info - Découverte
    Année de réalisation : 2010
    Télétexte : Sourds et malentendants
    Réalisation : Agniezska Ziarek

    RÉSUMÉ

    La demande en terres agricoles disponibles augmente sans cesse. Elle active un marché dont s'est emparé le monde de la spéculation, avec des priorités de rendement souvent bien éloignées des préoccupations liées à la sécurité alimentaire. Le phénomène touche essentiellement les pays du Sud, d'Asie, d'Afrique ou d'Amérique du Sud.

    Mais le mécanisme concerne également l'Europe. En Ukraine, des fonds spéculatifs investissent en masse dans d'immenses surfaces qui sont parmi les plus fertiles de la planète.

    En Roumanie, entrée dans l'Union européenne il a y un peu plus de trois ans, des fermes de plusieurs milliers d'hectares sont achetées par des investisseurs, souvent agriculteurs eux-même. Certains paysans français sont désormais attirés par les mirages agricoles de l'Est de l'Europe.

    "A l'Est, qui sème le blé, récolte le pactole". Les terres deviennents sources de revenus et de bénéfices pour l'industrie de la finance. La déréglementation, la globalisation des échanges affectent tous les secteurs de l'économie mondiale et l'agriculture n'échappe pas à la délocalisation. Ce documentaire propose d'analyser les aspects économiques, sociaux et humains des bouleversements à venir.

    En suivant le parcours d'un agriculteur alsacien qui veut tenter sa chance dans les terres noires de Roumanie et des fonds d'investissement qui opèrent en Ukraine, l'enquête permet une réflexion sur la fin annoncée du monde paysan tel qu'il existe aujourd'hui, en Europe de l'Est mais aussi en France.

    Programme sous-titré par télétexte pour les sourds et les malentendants.

    Article de France 5

    Crise oblige, la globalisation des échanges touche désormais tous les secteurs de l'économie, matières premières alimentaires comprises. En suivant des investisseurs tentés par l'eldorado des pays de l'Est, ce documentaire propose une réflexion sur la fin annoncée du monde paysan tel qu'il existe aujourd'hui en Europe.

    Jean-Paul Schnoebelen ne se plaint pas de son sort. A 62 ans, il est à la tête d'une ferme de plus de deux cents hectares au coeur de la plaine alsacienne : "Ici, on a une bonne terre, riche et profonde, qu'on n'a pas besoin d'irriguer."

    Comme la plupart des grands céréaliers, il a les moyens d'investir dans du matériel et de nouveaux terrains. Des moyens qui tiennent à la taille de son exploitation, mais surtout aux subventions européennes. Ces dernières représentent en effet presque 40 % de son chiffre d'affaires.

    Sans les aides de la PAC, difficile de s'en sortir. Jean-Paul Schnoebelen dispose de pas mal de terres mais elles sont éparpillées, ce qui l'empêche de réduire les coûts et d'augmenter le rendement. Dans sa région, les surfaces disponibles sont devenues rares et onéreuses. Alors, à l'instar de bien d'autres agriculteurs, italiens, allemands, néerlandais ou français, il a décidé de se tourner vers l'est de l'Europe.

    Dans sa ligne de mire, la Roumanie, un pays où les terres bon marché et de grande qualité abondent. Selon l'économiste Marcel Mazoyer, spécialiste du monde paysan : "On est en plein dans une phase de délocalisation des formes d'agriculture les plus modernes et les plus productives, qui se sont développées au cours des cinquante dernières années aux Etats-Unis et en Europe de l'Ouest, vers des pays où il y a de la très bonne terre pas chère..."

    Un appétit grandissant

    Cette délocalisation intéresse également un autre type d'investisseurs bien éloignés du monde agricole. Jean Ziegler, ancien membre de la Commission du droit à l'alimentation des Nations unies, explique : "Durant la crise financière, les grands spéculateurs et les banques ont perdu des milliards de dollars dans les marchés financiers. Ils ont migré ensuite sur les Bourses des matières premières agricoles ; et, là, les mêmes font des fortunes astronomiques en spéculant sur le blé, le riz, le colza. Conséquence, le prix des aliments de base a explosé de manière tout à fait effrayante dans les deux dernières années."

    Agriculteurs des pays riches, fonds de placement, banques... tous sont en quête des moindres surfaces disponibles à rentabiliser rapidement. Après l'effondrement du bloc soviétique, les paysans de Roumanie ou d'Ukraine - le grenier à blé de l'Europe de l'Est - récupèrent une bonne partie des immenses fermes d'Etat, mais ils sont incapables de les exploiter faute de moyens financiers.

    Cette situation les pousse à céder leurs terres en fermage, le plus souvent à des étrangers. Le fossé entre agriculteurs venus d'ailleurs, capables d'investir, et autochtones contraints d'abandonner leurs petites propriétés ne cesse de s'accentuer au coeur même de l'UE. Une Europe à deux vitesses se met progressivement en place...

    Les multinationales de l'agroalimentaire ont d'ores et déjà jeté leur dévolu sur l'Ukraine, où elles sont reçues à bras ouverts par le gouvernement et où les terres sont encore moins chères et de meilleure qualité qu'en Roumanie.

    Des sociétés françaises, anglaises ou russes y louent des milliers d'hectares avec pour seul but de réaliser le maximum de profit. Mais comment faire pour éviter qu'elles ne finissent par affamer la moitié de la planète ?
     
    Pour Jean Ziegler, cela va de soi : "Il faut interdire radicalement la spéculation boursière sur les aliments de base. Le droit à l'alimentation est un droit de l'homme qui doit être respecté et protégé par chaque Etat membre des Nations unies."

    Beatriz Loiseau

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  •  La démondialisation en marche au Brésil et en Argentine

    Laurent Pinsolle -(Marianne2 )

    La crise apparue en 2008 et qui se poursuit actuellement semble pousser les nations à s'affranchir peu à peu du marché mondial. Le Brésil et l'Argentine ouvrent la voie à la démondialisation... pour leur plus grand bien, selon Laurent Pinsolle

    ( Dessin Louison )

    Les opposants à toute remise en cause ont vite fait d’évoquer le spectre de l’Albanie ou de la Corée du Nord pour refroidir toute velléité de remettre en cause la mondialisation. Mais dans la réalité, de nombreux pays prennent des libertés avec les dogmes libre-échangistes, pour leur plus grand bien.
     

    Quand le Brésil devient protectionniste

       Voici un pays confronté à une monnaie largement surévaluée. En effet, selon l’indice Big Mac de The Economist, le real serait la monnaie la plus chère du monde, surévaluée de 52% par rapport au dollar si on compare le prix du sandwich de Mac Donald’s. Et étant donné le niveau de développement du pays, l’hebdomadaire britannique estime qu’elle est même surévaluée de 149% ! Cela signifie que les produits brésiliens sont mécaniquement trois fois plus chers que les produits chinois.
        Comme le souligne The Economist, le Brésil a vu sa monnaie s’apprécier depuis deux ans et demi, après un plus bas à 2,4 real par dollar : elle a atteint 1,57 real par dollar. En cause, la forte croissance du pays, qui attire les capitaux mais aussi des taux d’intérêts à 12.5% pour lutter contre une inflation qui a atteint 6.7% en juin. Mais cette cherté de la monnaie nationale fait souffrir l’industrie du pays, dont la production a reculé de 1.6% sur le mois de juin, avec une baisse de l’emploi industriel.

    Le Brésil a donc décidé de taxer toute entrée de capital dans le pays ainsi que tous les contrats qui parient sur une hausse du real. Le pays veut privilégier les produits locaux dans les appels d’offre (qui pourront être jusqu’à 25% plus chers que les importations) et se lance dans une expérimentation proche de la TVA sociale (remplacement des cotisations patronales par une taxe sur le chiffre d’affaire) sur quatre marchés : vêtements, chaussures, meubles et logiciels.

    Le précédent argentin

    Je profite de l’occasion pour revenir sur un très bon article de Yann du blog Le bon dosage, où il détaillait la politique suivie par l’Argentine. Le cas de ce pays est un peu atypique depuis 2002 puisque le défaut de Buenos Aires l’a coupé des marchés financiers internationaux, imposant au pays un équilibre de son commerce extérieur pour rester indépendant et éviter d’avoir à vendre des actifs ou utiliser ses réserves pour équilibrer ses comptes avec l’étranger.

    Le gouvernement argentin veut en effet mettre fin à la dépendance excessive à l’égard de l’extérieur dans certains domaines, notamment le jouet, le textile et l’électroménager. Dans le premier secteur, la production locale est passée de 5% de la consommation en 2003 à 30% aujourd’hui. Et le gouvernement souhaite encore diminuer les importations de 45%. Outre une taxation des importations, le gouvernement a décidé d’interdire les poupées Barbie produites en Chine.

    Outre les aspects positifs pour l’environnement, la relocalisation des activités productives est une nécessité absolue qui sert un triple objectif : l’emploi, l’indépendance et la lutte contre les monopoles. En effet, les délocalisations massives d’activités productives ont bien un impact très négatif sur l’emploi, comme nous le voyons en France. Mais en plus, la concentration massive de la production en Chine est extrêmement malsaine du fait de la dépendance qu’elle crée.

    D’ailleurs, les pays asiatiques l’ont bien compris, eux qui ont également adopté des politiques protectionnistes pour développer leur industrie. L’Europe sera-t-elle le dernier continent à comprendre l’intérêt de protéger son industrie ? 

    Retrouvez Laurent Pinsolle sur son blog

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  • Fuite de pétrole à Ikarama, Etat de Bayelsa au Nigeria  

    Les activités de la compagnie pétrolière Shell ont des répercussions désastreuses sur les droits humains de la population du delta du Niger, au Nigeria, a déclaré Amnesty International alors que l’ONU vient de rendre public un rapport sur l’impact de la pollution par hydrocarbures dans le pays ogoni, dans la région du delta.

    S’appuyant sur deux années de recherche scientifique approfondie, le rapport du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) est sans précédent au Nigeria. Il conclut que la contamination par hydrocarbures est grave et généralisée, et que les habitants du delta du Niger y sont exposés depuis des décennies.

    Adressez un message au président de la république du Nigéria Signez 

    « Ce rapport prouve que les activités de Shell ont eu des répercussions désastreuses au Nigeria, mais que l’entreprise s’en est sortie en niant cet état de fait pendant des dizaines d’années, prétendant travailler dans le respect des normes internationales les plus élevées », a déclaré Audrey Gaughran, en charge des questions relatives aux enjeux internationaux à Amnesty International, qui a fait des recherches sur les conséquences de la pollution du delta en termes de droits humains.

    Établi à la demande du gouvernement nigérian et financé par Shell, ce rapport fournit la preuve irréfutable que la pollution par hydrocarbures a des effets dévastateurs sur la vie des habitants du delta du Niger, l’une des régions d’Afrique les plus riches en termes de biodiversité. Il passe en revue les dommages causés à l’agriculture et à la pêche, qui se traduisent par la destruction des moyens de subsistance et des sources de nourriture. L’un des faits les plus graves qu’il met en lumière concerne l’ampleur de la contamination de l’eau potable, qui expose la population à de graves risques sanitaires. Dans l’un des cas étudiés, l’eau contenait une substance cancérigène reconnue à des taux 900 fois supérieurs à la limite préconisée par l’Organisation mondiale de la santé. Le PNUE recommande la mise en œuvre de mesures d'urgence pour alerter la population du danger.

    En outre, le rapport dénonce l’absence de volonté dont Shell fait preuve pour réparer les fuites de pétrole signalées depuis de nombreuses années. Le PNUE explique que ses experts ont détecté des pollutions sur des sites que Shell avait pourtant affirmé avoir nettoyés.

    « Shell ne doit pas se défiler, mais faire face à la réalité et gérer les dommages qu’elle a occasionnés. Tenter de se dédouaner en montrant du doigt les agissements d’autrui, alors que Shell est l’acteur principal dans cette affaire, ne dupera personne, a indiqué Audrey Gaughran. Aucune solution ne pourra être trouvée à la pollution du delta du Niger tant que Shell cherchera avant tout à protéger son image aux dépens de la vérité, et aux dépens de la justice. »

     Par ailleurs, le rapport du PNUE dénonce l’incapacité criante du gouvernement nigérian à réguler et contrôler des entreprises telles que Shell. Il met le doigt sur la faiblesse des organismes de surveillance au Nigeria et déplore que l’organisme chargé d’enquêter sur les fuites dépende trop souvent des compagnies pétrolières pour accomplir sa mission.

     Le gouvernement nigérian, les compagnies pétrolières et les gouvernements des pays où se trouvent leurs sièges, tels que le Royaume-Uni et les Pays-bas, ont tous tiré profit de l’extraction pétrolière dans le delta du Niger et doivent désormais financer un processus de restauration environnementale et sociale, a affirmé Amnesty International.
     « Ce rapport doit aussi alerter les investisseurs institutionnels. Par le passé, ils ont laissé Shell les duper à grand renfort d’opérations de relations publiques, mais ils attendront désormais de l’entreprise qu’elle assainisse ses activités dans le delta du Niger – aussi doivent-ils soumettre Shell à de fortes pressions afin qu’elle en finisse avec les déversements d’hydrocarbures, publie des informations plus précises sur leurs répercussions et indemnise les personnes déjà touchées », a estimé Audrey Gaughran.

    Dans son rapport, le PNUE note qu’il existe dans le pays ogoni d’autres sources de pollution, relativement nouvelles, telles que le raffinage clandestin. Cependant, il ne fait aucun doute que les pratiques douteuses mises en œuvre par Shell depuis des dizaines d’années constituent un facteur majeur de contamination de la région.

    Le 3 août, les médias ont largement relayé l’information selon laquelle Shell avait endossé la responsabilité de deux marées noires importantes dans le pays ogoni en 2008. Près de trois ans plus tard, les fuites qui ont eu lieu à Bodo – et ont gravement nui aux moyens de subsistance de la communauté – n’ont toujours pas été nettoyées.

    Complément d’information 
    L’industrie pétrolière dans le delta du Niger a démarré une production commerciale en 1958, lorsque la Shell British Petroleum (devenue la Royal Dutch Shell) a découvert du pétrole brut à Oloibiri. Aujourd’hui, l’industrie pétrolière est très visible dans le delta et a la mainmise sur une grande partie des terres. Shell exploite à elle seule plus de 31 000 kilomètres carrés.

    Le secteur du pétrole et du gaz représente 97 % des revenus en devises du Nigeria et contribue à hauteur de 79,5 % aux recettes du gouvernement. Selon certaines estimations, le pétrole a rapporté 600 milliards de dollars (environ 430 milliards d’euro) depuis les années 1960.

    L’industrie pétrolière dans le delta du Niger regroupe à la fois l’État nigérian, des filiales de multinationales telles que Shell, Eni, Chevron, Total et ExxonMobil, et quelques sociétés nigérianes. 

    D’après le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), plus de 60 % des habitants de la région dépendent de leur milieu naturel pour vivre.

    Le PNUD ajoute que plus de 6 800 déversements ont été signalés entre 1976 et 2001, ce qui représente une perte d’environ trois millions de barils de pétrole. De nombreux experts estiment qu’en raison du faible taux de signalement, ces chiffres seraient bien en deçà de la réalité.

    Aux termes de la réglementation nigériane, les compagnies pétrolières doivent nettoyer tous les déversements d’hydrocarbures. Force est de constater qu’elle n’est guère appliquée.

    Nigeriaacteurs économiques

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