•   Jean-Claude Jaillette    Journaliste à Marianne.

     

    On connaissait les arrière-cuisines spécial bactéries et la « vue sur mer » donnant sur le local poubelle. Au point de faire tiquer les autorités chinoises ! Enquête.

     


    SEL AHMET/SIPA
    SEL AHMET/SIPA
     

    La mozza... à l'emmenthal !

    Dans la catégorie faussaires de la restauration, certains sont de vrais artistes ! Ainsi la DGCCRF a-t-elle épinglé, en Midi-Pyrénées, un restaurant italien low cost qui roulait sa clientèle (surtout des touristes) dans la farine à pizza. Le menu annonçait du foie gras entier ; il ne s'agissait, en fait, que de pépites de foie gras. La carte promettait une préparation de cèpes ; cette dernière n'en contenait que 50 %. La crème fraîche, elle, n'était qu'une banale crème UHT, et ce qui était vendu pour de la pure mozzarella s'avérait être un mélange à base d'emmenthal aromatisé. Et, cerise sur le tiramisu, la carte s'ornait d'un label « fabriqué maison », alors qu'on ne servait que... des plats cuisinés et des desserts surgelés industriels !

    Ce dernier forfait, cependant, ne risque pas de coûter très cher à notre pizzaiolo de pacotille puisque, à l'occasion de la récente loi sur la consommation, les députés ont décidé que la mention mensongère ne serait pas assimilée à une fraude. Contrairement à ce que les restaurateurs vertueux réclamaient.

    Un autre exemple de tromperie sur les ingrédients : dans le Limousin, où les bovins ont une réputation à défendre, il s'est trouvé un restaurateur rétif au «patriotisme» régional qui faisait passer de la viande allemande pour du steak du cru. Un contrôle a fini par mettre fin à l'embrouille, mais cette dernière a tout de même permis à l'indélicat d'empocher 3 € de plus par steak vendu, soit 3 000 € durant la saison !

    Boui-boui spécial tourista

    Et encore les touristes bernés sur les ingrédients peuvent-ils s'estimer heureux s'ils ne repartent pas avec une intoxication alimentaire ! Car l'hygiène n'est pas le fort de certains établissements saisonniers. Ainsi, en Bretagne, un de ces restaurants estivaux s'était-il transformé en véritable paradis des bactéries : la hotte était « inefficace et suintante de graisse » (dixit le PV de la DGCCRF), les étagères « recouvertes d'éclaboussures de viande nauséabondes et de souillures diverses », et les portes « maculées de saletés et leurs poignées encrassées »... Comble de la cochonnerie, même le lave-main était souillé ! « Un PV a été établi et une injonction de nettoyage a été notifiée », commentent les inspecteurs dans leur procès-verbal. Voilà qui paraît bien léger...

    Dans la catégorie « menace sur les intestins », les stands de restauration sur le pouce installés à l'occasion de manifestations festives (ou même sportives) obtiennent sans doute le premier prix. Un exemple ? Lors d'une descente dans une friterie éphémère du Nord - Pas-de-Calais, la répression des fraudes a saisi 16 kg de denrées périmées et découvert 234 kg de sandwichs, cartons de frites, burgers et merguez stockés à température ambiante alors qu'ils auraient dû se trouver dans des frigos. A la demande de l'administration, le stand a été fermé sur-le-champ.

    Pour traquer les crêperies spécial tourista et les pizzerias sponsorisées Imodium, les inspecteurs de la répression des fraudes ont repéré des techniques à la dernière mode. « A peine ces bouis-bouis démarrent-ils leur activité qu'ils ouvrent un site Internet. Et - surprise ! - alors qu'ils sont encore totalement inconnus, des commentaires les plus élogieux s'accumulent à leur sujet sur les forums », explique Benoît Hass. Une telle malhonnêteté originelle met forcément les limiers sur leurs gardes.

    « Mais, de toute façon, un fraudeur finit toujours par se faire remarquer par ses collègues. Souvent il pratique des prix anormalement bas pour la qualité des produits qu'il prétend vendre, poursuit l'enquêteur des Bouches-du-Rhône. Et ça, ça énerve beaucoup les concurrents qui nous alertent. » Dès lors, plus besoin d'analyses en laboratoire longues et coûteuses quand un simple contrôle des factures suffit.

    C'est ce qui se passe souvent dans le secteur du vin, où la tentation est grande de faire passer le rosé de l'été dépourvu de label pour une AOC (appellation d'origine contrôlée), sous prétexte qu'il est vendu «en vrac», ce qui les rend authentiques. Véniel ? « Pas tant que cela, rappelle Benoît Hass, car c'est toute une filière de qualité qui en pâtit. » Là encore, une simple vérification des factures suffit à démasquer la magouille.

    Ah, nos petits marchés provençaux si charmants et si pittoresques ! Leurs étals débordent parfois de véritables... attrape-gogos en goguette. L'été dernier, un commerçant d'un marché du Sud a ainsi eu l'idée, pour doper ses ventes, d'attribuer de fausses vertus curatives à des fruits déshydratés : notre petit malin a accroché sur son stand la mention « Fruits mangés par les astronautes ».

    Intrigués, les inspecteurs des fraudes en ont prélevé une petite quantité qu'ils ont expédiée dans un laboratoire. Verdict : les fruits de l'espace étaient bourrés de pesticides ! De quoi faire redescendre sur Terre le client sous le charme. 

    CHIFFRES REPÈRES

    Avec 81 millions de touristes par an (soit 10 fois plus qu'il y a quarante ans), notre pays demeure la première destination dans le monde (1).

    137,6 milliards d'euros, soit 7,12 % du PIB (1), c'est ce que pèse la consommation touristique intérieure (69 % générés par les Français, 31 % par les étrangers).

    7e rang des pays jugés les plus attractifs par les touristes du monde entier (2), soit une dégringolade de quatre rangs en un an. En cause : l'arrogance des Français, et l'insécurité qui traumatise particulièrement les Asiatiques.

    (1) Sources : Insee et Direction générale de la compétitivité de l'industrie et des services. (2) Source : Forum économique mondial.

    LES PROMESSES NON TENUES DE LA FRANCE

    La première des arnaques au tourisme, c'est la trahison du rêve. Les formations bâclées et la précarité de nombreux emplois sont trop souvent à l'origine de l'image parfois mitigée que les visiteurs gardent de la France.

    Ce qui choque le plus, c'est la non-cohérence du statut accordé à un établissement avec la réalité de sa prestation. Cela concerne notamment les hôtels français classés en trois et en quatre étoiles. Cette distinction impose avant tout un minimum de service au niveau de l'accueil, de la prise de bagages, des besoins de la clientèle en chambre, de la restauration. De plus en plus souvent, pour préserver leurs marges, les chaînes hôtelières réduisent leurs effectifs au strict minimum. Même dans les quatre-étoiles, il est devenu courant de monter ses bagages soi-même dans la chambre. Le pire se produit dans certains établissements du groupe Accor où le réceptionniste se retrouve seul pour tout gérer, les arrivées, les départs, les réservations, l'installation et les demandes particulières. Résultat, on attend une plombe à la réception, le temps que le malheureux employé, débordé, satisfasse ses obligations. A 150, 200, voire 300 € la chambre, le voyageur est en droit d'exiger d'être traité comme un client et non comme un usager.

    Il faut avoir de l'audace pour appeler chambres de véritables clapiers à lapins. Afin de récupérer de la surface et d'augmenter le nombre de chambres, on n'hésite plus à en choisir une confortable et à la couper en deux. D'autres, sur plan, réduisent drastiquement les volumes pour multiplier les cellules. Résultat, la porte des WC se retrouve à 20 cm de la lunette des toilettes, la paroi vitrée mobile de la douche cogne dans la porte de la salle de bains, la fenêtre ouverte cache le téléviseur mural et il faut marcher de travers entre le mur et le sommier pour gagner son lit. C'est ce que les brochures et guides appellent le «grand confort moderne».

    Si la France reçoit globalement bien mieux qu'avant, les exceptions sont, elles, plus insupportables.

    "IP TRACKING" : VRAIE FRAUDE OU LÉGENDE URBAINE ?

    L'expression est barbare, mais les petits génies du clavier la connaissent bien : l'IP tracking est une fraude qui consiste, pour les sites Internet des compagnies de transport, à utiliser l'adresse IP de leur client (autant dire : la carte d'identité de leur ordinateur) pour faire varier le prix du billet. Ainsi, un Paris-Montpellier à 80 € passerait à 90 € si l'internaute hésite plus d'une dizaine de minutes - histoire de le faire se dépêcher un peu, de peur d'avoir à payer plus cher encore !

    Commune dans les compagnies du monde entier, cette pratique n'aurait pas cours en France, à en croire les démentis outrés des entreprises concernées. Pourtant, les témoignages sont si abondants sur les blogs spécialisés comme «SOS Conso» ou «SOS Voyages» que la députée européenne Françoise Castex (PS) a saisi la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) pour utilisation abusive des données personnelles, et la répression des fraudes, pour pratiques déloyales. Rendez-vous en septembre, date à laquelle la Cnil a promis de donner une réponse.

    LA MAGOUILLE LA PLUS HORRIPILANTE

    Plus c'est gros, mieux ça marche. Proposer de fausses locations de vacances sur un site de location ayant pignon sur rue, réclamer des arrhes ou même la totalité de la location en inspirant confiance à force d'échanges courtois sans jamais donner la moindre preuve de l'existence de la villa, puis disparaître. Voilà la martingale, tellement facile à mettre en œuvre qu'elle réapparaît tous les ans pour plumer de nouveaux pigeons. En 2009, près de 200 personnes avaient cédé à un mirage espagnol.

    Préjudice, 2 millions d'euros. Cette année, la police judiciaire de Nantes a démantelé un réseau proposant des villas à Pornichet, à La Baule, à Saint-Tropez et à Vallauris. Soixante-huit victimes ont été recensées pour un préjudice de 46 000 €. Les chèques arrivaient dans des boîtes aux lettres inutilisées sur la presqu'île de Guérande. Comment y échapper ? Ne jamais envoyer plus de 30 % de la location, se servir de Google Maps, traquer les fautes d'orthographe dans l'annonce et prendre contact téléphoniquement avec le propriétaire.

    QUI RANÇONNE LES TOURISTES ?

    Selon la Préfecture de police, au cours de la dernière semaine de juin, 59 personnes ont été interpellées dans le métro, dont 34 ont été placées en garde à vue. Cinquante-cinq pour cent des interpellés étaient mineurs, dont une partie importante ne dépassait pas les 11 ans. Les touristes chinois représentent la première nationalité visée. Dix-sept pour cent des faits aboutissant à une plainte les concernent.

     


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  •   Little Duck : des tenues d'été made in France pour protéger les bébés
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    ANA Productions Artscope® valorise le travail d'artistes peintres français, grâce à l'organisation d'expositions notamment. La création et la fabrication — en France — de cartes postales et de cartes de vœux permet de financer en partie ses activités.

    Sneakers AtelierPM made in France : encore un petit effort…
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    Les précommandes des baskets AteliersPM se poursuivent jusqu'au 25 juillet prochain. Pour inciter les internautes à franchir le pas, les fondateurs de la marque proposent une personnalisation complète de leurs sneakers en cuir, intégralement fabriqués en France, à Romans. Certes, il vous en coûtera alors 230 euros, mais non seulement vous aurez aux pieds des [...]

    Lingerie Lemahieu : c'est frais, ça sent bon et c'est fabriqué en France !
    http://www.lafabriquehexagonale.com/2013/07/lingerie-lemahieu-cest-frais-ca-sent-bon-et-cest-fabrique-en-france/

    La chaleur est enfin là ! Ça tombe bien, Lemahieu propose quatre « journées rafraîchissantes ». Spécialiste du micro-encapsulage, l'entreprise nordiste a en effet mis au point des textiles qui contiennent différents actifs cosmétiques, en l'occurrence du menthol pur que complètent de la menthe poivrée aux vertus stimulantes et de la menthe arvensis, qui paraît-il tonifie. A [...]

    Orijns : des basiques made in France, pour la femme et pour l'homme
    http://www.lafabriquehexagonale.com/2013/07/orijns-des-basiques-made-in-france-pour-la-femme-et-pour-lhomme/

    Simples, doux et confortables… Ces trois adjectifs définissent parfaitement les vêtements homme et femme créés et commercialisés par Orijns, une toute nouvelle marque parisienne. Des tenues qui sont en outre intégralement fabriquées en France.

    Voici les quelques informations parues sur La Fabrique hexagonale au cours de la semaine passée
    Bonne lecture,
    La Fabrique hexagonale
    contact@lafabriquehexagonale.fr


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  •   à lire sur NYTimes.com (en anglais) 23/08/2013 

    Une étude révèle l’ampleur du dopage en athlétisme. Affolante... et censurée

    • Signalé par   Clément Guillou  (Rue 89 )

    Moins d’une semaine après les championnats du monde d’athlétisme de Moscou, le New York Times révèle l’existence d’une étude scientifique estimant à un tiers la proportion d’athlètes dopés. Un chiffre alarmant, bien supérieur aux estimations données jusqu’ici, et qui fait dire à Don Catlin, expert renommé de l’antidopage :

    « Ces chiffres sont révélateurs. C’est perturbant mais je ne suis pas surpris. »

    Cette étude embarrasse l’Agence mondiale antidopage (AMA) et la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) depuis plus d’un an et n’aurait sans doute jamais été connue sans l’enquête du New York Times.

    L’AMA sait que les contrôles n’attrapent pas la plupart des tricheurs – moins de 2% de positifs – mais a du mal à évaluer leur proportion dans les différents sports. En 2011, elle charge une équipe de scientifiques de répondre à cette question. Cette année-là, les chercheurs interrogent donc, selon un protocole garantissant l’anonymat des sportifs, quelque 2000 athlètes participant aux Mondiaux de Daegu et aux Jeux panarabes de Doha.

    Les résultats font bondir les autorités : à Daegu, 29% des athlètes disent avoir utilisé « un produit ou une méthode dopante, en connaissance de cause, ces 12 derniers mois ». La proportion grimpe à 45% aux Jeux panarabes.

    Les scientifiques estiment qu’il s’agit d’un minimum et que la proportion réelle de dopés est sans doute plus élevée, pour trois raisons :

    • tous les athlètes n’ont pas accepté de répondre ;
    • ceux qui ont accepté avaient encore la possibilité de répondre à une question triviale – leur date de naissance – plutôt que celle sur le dopage ;
    • ceux qui ont répondu à la question sur le dopage peuvent avoir menti malgré la garantie de l’anonymat.

    Au printemps 2012, l’étude scientifique est prête. Elle est remise à l’AMA, qui demande qu’elle ne soit pas publiée : elle aimerait mener l’expérience sur un autre évènement, pour une raison qui échappe aux trois chercheurs.

    En janvier 2013, l’AMA accepte finalement la publication dans un journal scientifique mais la revue Science refuse l’article, en raison du sujet selon les chercheurs. En mars, l’AMA, qui était d’accord pour que l’étude soit soumise à d’autres revues, change d’avis et demande à la mission que l’IAAF puisse d’abord étudier les résultats.

    Interrogé par le New York Times, l’IAAF déclare aujourd’hui que l’étude n’est pas prête à être publiée et relativise sa valeur scientifique : « Elle ne repose que sur un protocole de sciences sociales, une sorte de sondage des opinions (sic) des athlètes. » La fédération aimerait la compléter avec les résultats des contrôles sanguins effectués aux Mondiaux de Moscou pour aboutir à une enquête selon elle plus complète. Un raisonnement qui laisse pantois les chercheurs.

    Pour l’universitaire John Hoberman, spécialiste du dopage, cette étude démonte le discours commun voulant que les sportifs dopés sont des déviants au sein de leur communauté.

    « Soit le sport attire une forte proportion de déviants, soit [le dopage] est une pratique habituelle, adoptée par des individus plus ou moins normaux. »


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  •  19/06/2013

    La Norvège reconnaît que son saumon peut être dangereux pour la santé

    Sophie Caillat | Journaliste   Rue 89

                        Du saumon grillé (Steven Depolo/Flickr/CC) 

    Femmes enceintes et jeunes, ne mangez pas de saumon plus de deux fois par semaine. Telle est la nouvelle recommandation du gouvernement norvégien, forcé de reconnaître – tardivement – que ce poisson gras est aussi bourré de produits toxiques.

    Le gouvernement aimerait surtout que la nouvelle ne traverse pas la frontière. Pensez : la Norvège a été en 2012 à l’origine de 60% de la production mondiale de saumon atlantique, le pays a produit près d’1,2 million de tonne de ce poisson. Et les 29 milliards de dollars annuels générés par les exportations de ce secteur-clé de l’économie pourraient s’en trouver affectés.

    France

    Un Français consomme environ 2,3 kilos de saumon norvégien en moyenne par an. La France a importé, en 2012, quelque 161 175 tonnes de saumon norvégien, soit environ 15% de la production du pays nordique. C’est le premier marché d’export, devant la Russie.

    En 2011, Rue89 vous avait alerté sur ce sujet, et trouvé étonnant que le ministère de la Santé recommande de manger du poisson gras deux à trois fois par semaine au nom de ses nombreuses vertus supposées pour la santé (ils sont bons pour le cœur, la circulation et la lutte contre certaines maladies inflammatoires, voire contre certains cancers).

    Est-il bien raisonnable de manger autant de poissons nourris aux farines animales, aux antibiotiques et même aux pesticides ? La pharmacologue Claudette Béthune, qui a travaillé pour l’organisme norvégien de sécurité alimentaire (le Nifes), avait clairement tranché :

    « La présence de polluants tels que les dioxines et le PCB dans le saumon génère un risque de cancer, qui, pour les personnes jeunes, dépasse les bénéfices attendus du saumon sur la santé. »

    Des polluants organiques persistants dans le saumon

    Ce n’est qu’à la suite d’une grosse pression médiatique que les autorités sanitaires ont fini par reconnaître qu’elles avaient trop poussé à la consommation. L’alerte lancée par le journal VG est très claire :

    « Les médecins appellent à ne pas manger de saumon d’élevage. »

    Le journal fait parler une équipe indépendante du laboratoire de biochimie de Bergen, qui estime que ce poisson est tout simplement dangereux pour les jeunes enfants, adolescents et femmes enceintes en raison des polluants organiques persistants qu’il contient.

    En vertu du principe de précaution, ces groupes de populations ne devraient pas en consommer.

    Le Dr Anne-Lise Bjorke Monsen, membre de ce labo, précise :

    « Les polluants retrouvés dans le saumon d’élevage ont une mauvaise influence sur le développement du cerveau, et sont associé à l’autisme, à l’hyperactivité et à la baisse de QI.

    On sait aussi qu’ils peuvent avoir un effet négatif sur les défenses immunitaires, le système hormonal et le métabolisme. Ils se transmettent aussi par allaitement. Si l’on a besoin d’oméga-3 provenant du poisson, le maquereau et le hareng sont très bien. »

    De surcroît, le toxicologue Jérôme Ruzzin avait établi un lien, chez les souris entre une nourriture exclusive au saumon d’élevage pendant huit semaines et le développement de l’obésité et du diabète de type 2.

    Des avis pas écoutés

    La recommandation
    « Il est recommandé que les jeunes femmes et les femmes enceintes consomment deux à trois repas à base de poisson par semaine, dont la moitié de poissons gras. Nous précisons que la consommation de poissons gras, tels le saumon, la truite, le maquereau, le hareng, devrait rester inférieure à deux repas par semaine », dit le gouvernement norvégien.

    Face à ces révélations en série, les autorités ont été obligées de revoir leur discours en urgence. Quatre jours après les articles de VG, largement relayés par le reste de la presse, le ministre de la Santé a ordonné que soient revus les conseils de santé concernant le saumon d’élevage.

    Il était temps. La Russie avait stoppé toute importation de saumon norvégien en 2006 et des chercheurs américains avaient déjà prévenu qu’il ne fallait pas manger de saumon norvégien d’élevage plus de trois fois par an.

    En Norvège, déplore le journal Dagbladet, le Comité scientifique pour la sécurité alimentaire avait recommandé en 2006 de ne pas dépasser plus de deux repas par semaine contenant du poisson gras. Mais l’agence norvégienne de la Santé n’avait jamais suivi ces recommandations.

    Les Norvégiens auraient pu éviter d’être abreuvés pendant toutes ces années d’un message erroné diffusé à tous : « Il faut manger au moins deux repas par semaine contenant du poisson gras ».

    Et les exportations ?

    Si ces nouvelles pouvaient ne pas traverser les frontières, cela ferait les affaires des autorités. L’organisme de promotion des produits de la mer de Norvège n’a toujours pas communiqué sur le changement de recommandation.

    Dans un article intitulé « Vend du saumon norvégien comme si rien ne s’était passé », Dagbladet révèle que le Centre des produits de la mer de Norvège, et la ministre de la Pêche ne comptaient pas informer les consommateurs à l’étranger. « Ce sont les recommandations de chaque pays qui comptent », précise Christian Chramer, directeur de la communication de cet organisme.

    Le site français des Produits de la mer de Norvège vient d’intégrer la nouvelle recommandation de consommation. Mais, jointe par Rue89, la directrice du Centre des produits de la mer de Norvège en France minimise totalement le changement de recommandation :

    « La recommandation précédente est in fine la même qu’aujourd’hui, la version actualisée est seulement plus précise sur les jeunes femmes et les femmes enceintes.

    La Direction norvégienne de la santé précise dans la même publication que le challenge le plus important reste le fait que la population, y compris les jeunes femmes et les femmes enceintes, ne consomme pas assez de poisson. Il est aussi clairement expliqué que pour les femmes enceintes, la vitamine D, la vitamine B12, les oméga-3, l’iode et le sélénium contenus dans les poissons gras sont particulièrement bénéfiques. »

    L’industrie du saumon et les pouvoirs publics ont décidément du mal à se remettre en question et feront tout pour protéger leur business aussi longtemps que possible.

    Avec Diane Berbain


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  •  Blé moderne : une sorte de plastique

     Nous avons récemment expliqué que les céréales sont un aliment ultramoderne, que l'humanité n'a pas consommé pendant 99,5 % de son existence. Ce n'est qu'il y a 5000 ans que nos ancêtres chasseurs-cueilleurs se sont mis à en cultiver massivement, alors que l'espèce humaine vit sur Terre depuis 8 millions d'années.

    Notre système digestif n'est donc pas habitué à consommer du blé. L'entrée massive du blé dans l'alimentation ne nous a pas fait de bien sur le plan individuel. La taille, la longévité et l'état de santé de nos ancêtres ont régressé et ce n'est qu'au début du 20e Siècle que nous avons retrouvé la taille de nos ancêtres chasseurs-cueilleurs.

    Cependant, le blé, qui fut la première céréale à être cultivée, a aussi des avantages qui expliquent que la population humaine se soit mise à augmenter fortement : c'est un aliment très riche en calories ; il est très productif, et permet donc à une population nombreuse de vivre regroupée. Il oblige les nomades à se sédentariser, ce qui permet aux femmes d'avoir plus d'enfants : c'est donc grâce au blé que sont nées les premières grandes villes, avec une division du travail permettant le progrès technique, intellectuel, artistique et scientifique.

    Globalement, le blé a donc été une bénédiction pour l'humanité. Les hommes s'en sont vite aperçus et ils ont pris grand soin de sélectionner les meilleures espèces, c'est-à-dire celle qui résistaient le mieux aux intempéries, et qui produisaient les plus beaux épis.

    Des espèces sélectionnées pour mieux gonfler

    Mais un autre élément entra en ligne de compte dans la sélection des espèces de blé : les Egyptiens découvrirent que, réduit en farine et mélangé à de l'eau et à du sel, certaines sortes de blé hybride pouvaient fermenter, gonfler, et être cuites pour produire du pain, plus agréable à manger que les bouillies et les galettes.

    Les espèces primitives de céréales cultivées par l'homme ne permettaient pas de faire du pain. Comme la farine de riz, de maïs, ou de sarrasin, vous pouviez toujours les mélanger avec de l'eau et mettre de la levure, la pâte ne gonflait pas.

    Pour passer de simple bouillie à l'aspect de pâte élastique et gonflée, il faut que la farine contienne certaines protéines capables de former des liaisons avec l'amidon. Ces protéines, que les chimistes ont appelées les prolamines et les gluténines, forment le gluten. Plus les céréales sont riches en gluten, plus la pâte à tendance à lever, plus votre pain (ou votre brioche, vos gâteaux) seront gonflés et croustillants.

    Le gluten était peu abondant dans la première forme de blé cultivée par l'homme, appelée « engrain sauvage ». L'engrain permettait de faire des galettes qui levaient légèrement, mais non du pain. Mais les Egyptiens réussirent à croiser l'engrain avec une autre plante, pour fabriquer une nouvelle sorte de blé beaucoup plus riche en gluten, dont le nom scientifique est le triticum dicoccum.

    Tout au long de l'histoire, les hommes s'appliquèrent à faire des croisements et à sélectionner les variétés de blé les plus riches en gluten, pour faire les plus beaux pains.

    Plus de gluten dans le blé = consommateurs heureux

    Aujourd'hui, les céréales comme le blé, le kamut, l'orge, le seigle et l'épeautre contiennent jusqu'à 69 % de prolamines parmi leurs protéines, ce qui est énorme.

    Le résultat est que la clientèle des boulangeries est ravie : on peut pour un euro ou deux acheter un pain énorme. Il n'y a qu'une fois qu'on le coupe qu'on s'aperçoit que sa mie a la texture d'une balle de tennis en mousse. Dans la vitrine, il semblait vraiment consistant ! Et les mères de famille sont surprises de constater que leurs enfants, au goûter, ont mangé « un pain entier ». En réalité, c'est que ce pain, malgré sa taille, ne contenait pratiquement que de l'air.

    Autre avantage : l'extraordinaire richesse en gluten des nouvelles farines a permis l'explosion du commerce des viennoiseries, qui prospèrent dans tous les centre-villes, zones commerciales, gares, et jusque sur les quais des RER, dans les souterrains les plus profonds et les plus malodorants de Paris, là où aucun autre commerce ne survit que les distributeurs automatiques de sucreries « Sélecta ».

    C'est qu'il n'y a rien de plus facile que de transformer une minuscule boulette de pâte surgelée en une magnifique brioche dorée, un croissant rebondi, un pain au chocolat luisant. Il suffit d'un four électrique bon marché et d'un salarié sans qualification. On peut revendre une boulette qui a coûté 5 centimes à produire 1 €, voire 1,20 €, aux cadres qui passent et qui ont sauté leur dernier repas.

    Ces mêmes boulettes de pâte se vendent d'ailleurs maintenant également en supermarché et dans les magasins de produits surgelés. Sur les emballages en plastique, les photos sont si appétissantes que vous en croyez à peine vos yeux lorsque vous ouvrez le paquet et que vous en sortez des petits croissants et pain au chocolat en pâte crue, surgelés sous cellophane, désespérément petits et pâles.

    Mais quand vous les mettez au four... miracle ! Ce qui en ressort ressemble en effet, peu ou prou, à ce qu'il y avait sur l'emballage !

    Vous souvenez-vous du film « Retour vers le futur 2 », sorti en 1989, où le héros montait dans une machine à voyager dans le temps l'emmenant en 2015 ? Une scène m'avait marqué, où une grand-mère mettait dans son four une petite pastille ressemblant à du plastique, et en ressortait au bout de quelques secondes une énorme pizza fumante et gratinée, sous les cris d'approbation de ses petits-enfants. Hé bien, nous y sommes. Tous ces prodiges, nous les devons à l'extraordinaire richesse en gluten des "blés" modernes.

    Les nouvelles boulangeries traditionnelles

    Une partie du public s'étant lassée des pains blancs trop peu nourrissants et des pains de mie industriels, certains boulangers dans les années 90 se tournèrent vers des formes plus compliquées de farines, souvent présentées comme « complètes », semi-complètes ou « multicéréales », parce qu'on y avait rajouté du son (l'enveloppe des grains) et/ou des graines.

    Ces pains sont vendus bien plus chers que le pain blanc. Mais ils ne sont pas plus traditionnels, car les variétés de blé avec lesquels ils sont faits sont les mêmes et n'ont tout simplement plus rien à voir avec ce que nos arrières-grands-parents appelaient du blé.

    Des dizaines de chromosomes en plus !

    A la fin du 19e siècle, puis dans les années 60, la recherche agronomique fit de rapides « progrès » pour développer des céréales plus résistantes, plus productives, et plus riches en gluten.

    Hybridations et rétro-croisements aboutirent à l'apparition d'espèces totalement nouvelles, que l'on appelle encore « blé » mais qui sont aussi éloignées du blé naturel qu'un éléphant d'une souris, pour ne pas dire qu'une banane en plastique d'une vraie banane.

    Le « blé » moderne créé dans les années 1970, qui s'appelle Lerma Rojo 64, Siete Cerros, Sonora 64 ou Super X a en effet quarante-deux chromosomes là où l'engrain de nos ancêtres n'en avait que quatorze !! Chez l'être humain, le fait d'avoir un seul chromosome en trop provoque des handicaps (comme dans la trisomie 21) ou la mort.

    De nouvelles protéines que l'homme ne peut pas digérer

    Nos lecteurs qui connaissent la biologie savent que les chromosomes sont des brins d'ADN qui servent à coder des protéines, les « briques » de base qui servent à construire un organisme. Le fait que le blé moderne ait des dizaines de chromosomes supplémentaires implique nécessairement qu'il contient d'innombrables protéines nouvelles, dont beaucoup ne sont pas digérables par l'homme.

    En effet, pour qu'une protéine soit digérée, encore faut-il que le tube digestif fabrique les enzymes adaptées, c'est-à-dire les produits chimiques qui seront capables de les dissoudre. Ce n'est pas toujours le cas, loin de là. C'est parce que vous n'avez pas les mêmes enzymes que la vache qu'elle peut se nourrir d'herbe, et vous non.

    Le blé moderne provoque donc, chez un nombre alarmant de personnes, des problèmes digestifs et des réactions d'intolérance (maladie cœliaque), ou du moins d'hypersensibilité, qui se traduisent par des ballonnements, de la constipation, des maux de tête, des insomnies, de la fatigue chronique, de la dépression, des os fragiles, etc.

    Certains, comme la spécialiste suisse Elke Arod, vous diront que 80 % de la population est intolérante au blé. (1)

    D'autres, comme Julien Venesson, auteur du livre qui vient de paraître « Gluten : comment le blé moderne nous intoxique », note que « six pour cent au moins de la population seraient touchés, certains chercheurs avancent même le chiffre de 35 % ». (2)

    Mais ce qui est sûr, c'est qu'il n'est pas étonnant qu'un nombre de plus en plus grands de personnes se tournent vers le régime « sans gluten ».

    Ce n'est pas une « mode », ni un problème « psychologique ». Le blé moderne est vraiment une nourriture étrangère à l'être humain et, pour certains, cela revient à essayer de manger du plastique.

    Manger sans gluten permet alors vraiment des améliorations de la santé, et il est tout à fait possible que ce soit le cas pour vous également si vous essayez.

    Les céréales ne sont ni bénéfiques, ni même nécessaires

    Vous vous souvenez que, dans ma précédente lettre sur l'apparition de l'agriculture, j'avais expliqué que le blé n'était de toutes façons pas un aliment naturel ni nécessaire à l'être humain. Pendant des millions d'années, nos ancêtres ont évité les céréales, car elles contiennent des anti-nutriments qui bloquent l'absorption des minéraux.

    La propagande gouvernementale mondiale, incitant les populations à mettre les céréales complètes au centre de leur régime alimentaire est donc dépourvue de bon sens, mais aussi de bases scientifiques.

    C'est parce qu'ils se sont massivement tournés vers les céréales, qui sont des « calories vides » que les Américains, puis les Européens, et aujourd'hui les autres populations du monde, connaissent ces épouvantables épidémies d'obésité, de diabète, de maladies cardiovasculaires, devenues aujourd'hui la première cause de mortalité au monde. Ce n'est pas parce que l'on mange « trop gras » ou « trop salé ».

    Tout le monde peut, s'il le souhaite, manger sans gluten

    Manger sans gluten, donc sans blé, ne peut vous faire aucun mal. Bien au contraire, car vous serez obligé de remplacer le blé, le pain, les pâtes, etc., par d'autres aliments de meilleure qualité nutritive.

    Tout le monde peut donc, s'il le souhaite démarrer un régime sans gluten. Mais il est évident que les personnes intolérantes au gluten (maladie coeliaque, 1 % de la population), ou souffrant de « sensibilité au gluten », ce qui est beaucoup plus courant, en bénéficieront encore plus que les autres puisqu'elles verront aussi les symptômes de leur maladie disparaître.

    C'est pourquoi je vous prépare actuellement une prochaine lettre sur les principes d'un régime sans gluten. A noter que, comme vous l'aurez déjà compris, ce régime a la particularité d'être plus agréable à suivre qu'une alimentation normale, puisqu'il remplace des aliments peu nutritifs et au fond sans grande qualité gustative, par des aliments meilleurs pour la santé et... meilleurs au goût.

    A votre santé !

    Jean-Marc Dupuis  (Santé Nature Innovation)


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    Published: 02 Aug 2013
    Posted in: China | France | Russia
       
     

    Sud Ouest | le 02/08/2013

    De l'argent sale russe et chinois dans le vignoble français ?

    Par Mathieu Hervé, SudOuest.fr

    La cellule de renseignement chargée de la lutte contre le blanchiment de capitaux Tracfin met en garde contre "la montée des risques dans le secteur vitivinicole"

    Des achats de propriétés viticoles en France servent-ils à blanchir de l'argent sale via des montages financiers complexes ? C'est une hypothèse très sérieusement évoquée par Tracfin, le service de renseignement financier du ministère de l'Economie chargé de la lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme ou la fraude fiscale. La cellule de Bercy met en garde contre certains investissements russes et chinois dans le vignoble français.

    Comme chaque année, Tracfin publie son rapport annuel, un épais dossier de 130 pages (il est disponible ici dans son intégralité). Mais l'une des spécificités de ce rapport 2012, duquel ressort "une vulnérabilité accrue des entreprises en difficulté aux pratiques frauduleuses et au risque d’ingérence de capitaux criminels", est le focus effectué sur les risques concernant le secteur vitivinicole. Même si le secteur des spiritueux est depuis longtemps très surveillé, il fait l'objet cette fois de ce qui est appelé dans le jargon une "typologie".

    Une "typologie" est une mise en garde : Tracfin a relevé un ensemble de pratiques de plus en plus systématiques qui éveillent des soupçons de blanchiment d'argent sale. "Les signalements réceptionnés par le Service mentionnent notamment des investisseurs russes, chinois et ukrainiens dans ce secteur jusqu’à présent majoritairement dominé par des groupes familiaux français." Les mouvements de capitaux russes et ukrainiens sont scrupuleusement examinés depuis des années. Mais concernant la Chine, c'est beaucoup plus nouveau.

    Aucun nom n'est cité par Tracfin et aucune réputation n'est pour l'heure entachée. Mais on ne peut s'empêcher de songer que plusieurs dizaines de châteaux bordelais ou bourguignons sont passés dans les mains d'investisseurs chinois, du continent ou de Hong-Kong, ces dernières années. Le phénomène a débuté en 2008 à Bordeaux.

    Existe-t-il des procédures déjà ouvertes concernant des châteaux à Bordeaux ou sa région ? Contactée par SudOuest.fr, la cellule Tracfin "ne confirme ni n'infirme que certains dossiers ont fait l'objet d'une transmission (ndlr : l'ouverture d'une procédure judiciaire)" dans le Sud-Ouest.

    "Nous sommes très discrets sur ce point, c'est délicat, il y a de forts enjeux. Les investissements et flux chinois sont très complexes en France, énormément de services de l’État travaillent dessus. Pour notre part, à Tracfin, nous sommes un service administratif anti-blanchiment basé sur la confiance avec nos déclarants et nous entendons protéger au maximum la confidentialité de nos échanges lors des signalements" (ndlr : les déclarants sont des banques, notaires, agents financiers ou autres : lorsqu'ils constatent l'existence d'un montage financier suspect dans le cadre de leurs activités, ils en font état auprès de Tracfin).

    On en revient donc au rapport annuel 2012 de Tracfin qui appelle à "une vigilance croissante" : "Les investigations menées par Tracfin ont fait apparaître l’utilisation de montages juridiques complexes de sociétés en cascades installées dans des pays à fiscalité privilégiée. Des sociétés de droits français, dont l’objet social est la "prise de participation dans toutes entreprises existantes ou à créer" et qui se portent acquéreuses des domaines vitivinicoles en déficit d’exploitation, peuvent être créées avec un actionnariat composé de sociétés étrangères dont le siège est situé dans des pays à fiscalité privilégiée. Le Service a ainsi noté la recrudescence de cas de montages juridiques. Au cas présent : une holding chypriote détenue par une société écran basée dans un pays à fiscalité privilégiée, appartenant à une personne physique de nationalité russe qui apparaît comme étant, in fine, le bénéficiaire effectif de cet investissement. Néanmoins, si la Russie est un investisseur de premier plan dans le secteur vitivinicole, les investigations effectuées par le Service ont fait apparaître l’émergence croissante des investisseurs en lien avec la Chine."

    Jean-Marc Figuet, professeur d'économie à l'Université Bordeaux IV n'est pas étonné par la mise en garde de Tracfin. "Le secteur viticole bordelais est en pleine mutation depuis une dizaine d'années. L'explosion des exportations vers la Chine a suscité l'engouement des investisseurs en tous genres". Rappelons que le montant annuel des exportations française de vins et spiritueux européens vers la Chine dépasse le milliard d'euros et que la France est le premier exportateur européen vers la Chine, avec 140 millions de litres de vin vendus en 2012.

    "Avec une quarantaine de châteaux de Bordeaux passés sous pavillon chinois ces dernières années, le nombre reste minime, en revanche le taux de croissance est spectaculaire", reprend Jean-Marc Figuet. "Ces soupçons concernant des montages financiers destinés à blanchir de l'argent sale sont légitimes : avec une propriété agricole, il est possible d'avoir un déficit d'exploitation, pour faire ensuite glisser des flux financiers vers un siège social qui n'est pas basé en France. On a vu l'importance de Chypre pour les Russes. C'est la même chose avec Hong-Kong pour les Chinois : c'est leur paradis fiscal. Ce n'est pas pour rien si Christie's vient d'ouvrir un bureau à Hong-Kong spécialisé dans l'acquisition de propriétés viticoles. L'une des difficultés est d'identifier les transactions frauduleuses, car elles ne le sont pas toutes, évidemment. L'autre difficulté est, à la source, de savoir vraiment qui achète le bien, via souvent de multiples sociétés écrans. A ce titre, lors de l'acte d'achat d'une propriété viticole, les notaires, avocats et banques ont un grand rôle d'alerte à jouer".


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  •   01/08/2013 

    Contrat « zéro heure » : travailler et n’être payé que s’il y a des clients, possible en France ?

    Elsa Fayner | Journaliste Rue 89
     

      Une horloge en chocolat (Emily Jones/Flickr/CC) 

      Même Buckingham Palace s’y est mis. Durant l’été, la résidence de la famille royale à Londres s’ouvre à la visite, et embauche pour ce faire 350 salariés à temps partiel. A temps parfois très partiel, révélait mardi le site du Guardian : les nouvelles recrues signent des contrats « zéro heure ».

      Selon ceux-ci, les personnes embauchées n’ont aucune heure de travail assurée : tout dépend de la fréquentation. Le contrat – d’une durée de trois à quatre mois – stipule par ailleurs qu’elles n’ont pas le droit de travailler pour un autre employeur, histoire d’être toujours disponibles.

      Deux jours après avoir découvert que la chaîne de magasins de sports Sports Direct appliquait la même méthode à ses 20 000 salariés, le Guardian a également épinglé la Tate Gallery et une chaîne de cinéma bien connue outre-Manche, Cineworld.

    Une telle flexibilité est-elle possible en France ?

    Vais-je travailler demain ?

      L’été, Buckingham Palace emploie des personnes comme vendeurs dans les boutiques de souvenirs, guides (cette année, il y aura une exposition de bijoux royaux par exemple), ou encore agents d’accueil. Le Guardian a pu lire une copie du contrat proposé par le palais, qui date de 2009. La formule qui nous intéresse est alambiquée :

    « Vos heures de travail seront déterminées par le manager et seront tributaires des exigences appliquées aux assistants de vente à Buckingham Palace et, ce, tant que de besoin. »

    Autrement dit, aucune durée minimum de travail n’est garantie, comme le confirme la porte-parole du palais contactée par le quotidien britannique. La porte-parole a cependant refusé de parler de « contrat zéro heure », arguant du fait que les employés bénéficient, les jours où ils sont en poste, de certains avantages : un déjeuner gratuit, un uniforme, des congés payés, etc.

    Le Bureau des statistiques nationales estime que 200 000 travailleurs ont signé un tel contrat en Grande-Bretagne. Mais, d’après le Guardian, « les experts pensent aujourd’hui que ce chiffre est bien plus élevé ».

    Or, le problème, c’est que ces contrats exposent les employés à des réductions soudaines des temps de travail prévus à un moment donné, quand il ne s’agit pas d’annulation pure et simple et ce, à la discrétion des responsables.

    Des dizaines d’employés qui ont signé ces contrats ont également raconté au Guardian que s’ils n’étaient pas disponibles le jour où le manager les appelait, il était peu probable que des heures leur soient à nouveau proposées dans le mois.

    En France, au moins 24 heures par semaine

    A Lille, dans un hôtel quatre étoiles qui accueille le temps d’une nuit des hommes d’affaires, les femmes de chambre étaient employées – en 2006, au moment d’un reportage – par un prestataire extérieur. Chaque soir, elles apprenaient combien d’heures elles auraient le lendemain pour nettoyer les chambres une fois les clients partis et avant que les nouveaux n’arrivent. Une, deux, trois, quatre heures ? Tout dépendait du taux de remplissage de l’hôtel.

    C’est la situation qui, dans l’Hexagone, se rapproche le plus du cas britannique. Comment est-elle possible ? Suffit-il d’être employé à temps partiel ?

    Non, répond Stéphane Béal, directeur du département droit social du cabinet d’avocats Fidal. En France, quand un salarié est embauché à temps partiel, l’employeur doit préciser dans le contrat :

    • le nombre d’heures travaillées (sinon c’est considéré comme un temps plein, d’office) : l’Accord national interprofessionnel, conclu le 11 janvier 2013, impose en outre un minimum de 24 heures par semaine, sauf dérogations – à venir – pour certains secteurs ;
    • la répartition de ces heures : dans la semaine (« Vous travaillerez les lundi, jeudi et vendredi » par exemple), et dans la journée (« Vous travaillerez entre 11 heures et 14 heures. »).

    Prévenir le salarié au moins sept jours avant

    Cette répartition peut cependant varier d’une semaine à l’autre. Quand cette possibilité est bien mentionnée dans le contrat de travail, le salarié doit motiver son refus s’il ne peut venir au nouvel horaire fixé : une obligation familiale impérieuse, un enseignement scolaire, un travail chez un autre employeur, etc.

    En revanche, quand la possibilité n’est pas indiquée dans le contrat, le salarié peut refuser le changement d’horaire ponctuel sans avoir à se justifier. En théorie.

    Quoi qu’il en soit, en cas de changement, le salarié doit en être prévenu au moins sept jours à l’avance, voire trois si un accord collectif a été signé dans la branche.

    Bref, le contrat a temps partiel n’explique pas la situation des femmes de chambre à Lille : elles devraient sinon être prévenues au minimum trois jours à l’avance des changements d’horaires et effectuer un nombre d’heures total fixe chaque mois.

    Des extras aux contrats « zéro heure »

    Pourrait-il s’agir alors de « CDD d’usage », ce qu’on appelle aussi les « extras » ? Quand un traiteur veut embaucher une dizaine d’extras pour une soirée, il signe avec eux un contrat, un CDD, qui fixe le début et la fin de la mission, explique l’avocat Stéphane Béal. Seuls certains secteurs peuvent y avoir recours.

    Il existe une liste, établie par décret, de certains de ces secteurs (hôtellerie, restauration, enseignement, déménagement, etc.). Mais cela ne signifie pas que tous les emplois de ces secteurs puissent être concernés. Surtout, c’est avant tout l’existence d’un usage constant, c’est-à-dire ancien, bien établi et admis comme tel dans la profession, qui fonde la possibilité de recourir à de tels contrats dans un secteur.

    Il se peut donc que les femmes de chambre de Lille aient été employées sous cette forme-là, en CDD d’usage reconduits. Normalement, un CDD ne doit pas être conclu si l’emploi est lié à l’activité normale et permanente de l’entreprise, faute de quoi il peut être requalifié en CDI.

    Sauf pour les CDD d’usage : il a été admis que des contrats de ce type se succédant régulièrement pendant plusieurs années ne devaient pas être requalifiés en CDI. Par exemple, raconte le site RFsocial, dans le secteur de l’audiovisuel, un salarié qui avait été occupé en CDD d’usage d’octobre 1995 à juin 2000 n’a pas obtenu la requalification de ses contrats en CDI.

    La situation de ces extras-là n’est finalement pas très éloignée de celle des « zéro heure » de Buckingham Palace, si ce n’est qu’elle est limitée à certains secteurs. En revanche, en France, il est interdit d’interdire de travailler pour un autre employeur (sauf pour un concurrent). L’honneur est sauf.


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  •  Signaler les nids-de-poule avec son portable et 9 autres idées à importer

    Pascal Riché | Cofondateur Rue 89 (sur le site vous trouverez bien d'autres idées)

    Des câbles pour demander l’arrêt du bus, un drive-in pour faire sa vidange, des interrupteurs sur les prises... Suite de notre tour du monde des bonnes pratiques.

    91 Brader les produits bientôt périmés

    Japon, Etats-Unis, etc.

    Au Japon, raconte dans un commentaire Yoaken, les supermarchés ont pris l’habitude, pour éviter le gaspillage (et permettre aux ménages modestes de faire des économies par la même occasion) de baisser les prix jusqu’à 50% des produits arrivant presque à la date de péremption.

    C’est une pratique que j’ai constatée également aux Etats-Unis : des gros autocollants « -30% » ou « -50% » ornent certains poissons ou morceaux de viande sous emballage.

    Déjà dans certains magasins français...
    Sur Twitter, @AudelineLem nous signale que la chaîne U pratique déjà ces réductions. « Pas mal de supermarchés le font déjà », commente aussi notre riverain Gwanana ; et Xahendir dit déjà avoir vu « des barquettes de légumes préparés (carottes râpées par exemple) » soldées. Déjà importé, donc : -(

    Au Japon, cette pratique touche aussi les légumes un peu défraîchis : ils sont mis sur un stand à côté, à moitié prix. Les yaourts également :

    « Ils sont à -20% puis -30%, tout comme le lait et d’autres produits périssables. Lorsqu’ils vont être périmés dans les deux ou trois jours qui suivent, ils sont mis à -50%. Pareil pour la viande ou le poisson qui sont à -50% la veille de leur date de péremption. »

    Idem pour les produits « traiteur » :

    « Tous les produits “traiteur” ne sont à 100% de leur prix que pendant quatre à six heures (suivant les plats) après leur sortie des cuisines. On peut voir le personnel travailler à travers les vitres, tout est frais et fait sur place.

    A chaque nouvelle heure qui passe, un employé vérifie l’heure de fabrication et colle un “sticker” : -10% puis -20%, puis -30%, puis -50%. A la fin de la journée, il y a peu de choix dans les rayons “traiteur”, mais tout est à -50%. »

    92 Pas de priorité à droite

    Etats-Unis  Aux Etats-Unis, la priorité à droite n’existe pas. La règle adoptée semble complexe, mais elle est assez instinctive :

    • celui qui roule sur l’avenue a toujours la priorité sur celui qui vient de la petite rue adjacente. « Tout le monde le sait et c’est plus sûr », témoigne Lucas, qui vit dans l’Ohio ;
    • si les deux voies qui se croisent sont de même taille, on s’arrête et le premier arrivé au carrefour est le premier à passer. Si deux véhicules arrivent en même temps, c’est celui de droite qui passe d’abord ;
    • si votre voie débouche sur une autre rue mais ne la traverse pas (comme dans un T), vous devez céder le passage aux véhicules qui circulent.

    Généralement, dans les villes, aux croisements de deux rues similaires, l’arrêt est clairement demandé aux automobilistes, grâce à quatre panneaux stop.


    Un carrefour à quatre stops à Washington, parmi des centaines (Google street view)

    Alexandre trouve que là où le principe du « four-way stop » devient « carrément génial », c’est quand il y a une panne des feux de signalisation à une intersection :

    « La règle du “four-way stop” s’applique alors et il n’y a jamais de bordel. »

    Jamais ? Je confirme (après six ans de conduite aux Etats-Unis), malgré ce qu’ont pu en dire certains humoristes.

    Pour Lucas, l’absence de priorité à droite a une conséquence bien concrète :

    « Pas d’accidents dus à des abus de priorité à droite comme c’est le cas souvent en France. »

    En France, c’est vrai que la priorité à droite force sans cesse à faire travailler les neurones : « Hein ? C’est vraiment lui qui a la priorité, lui qui sort de cette ruelle ridicule ? ? ? » Ou pire chez certains : « Merde, ma droite, elle est où ? »....

    93 Des câbles pour demander l’arrêt du bus

    Canada et Etats-Unis   Seer a vécu dans plusieurs villes en France, où elle devait prendre le bus pour se déplacer : Orléans, Strasbourg, Paris. Elle se souvient que les demandes d’arrêt étaient compliquées aux heures de pointe quand on n’avait aucun bouton rouge accessible depuis sa place.

    Elle vit aujourd’hui à Mississauga, au Canada, et n’a plus ce problème :

    « On peut demander l’arrêt en tirant sur un câble qui court le long de la fenêtre. C’est pratique, plus simple et plus efficace que de mettre des boutons partout comme dans les bus strasbourgeois récents. »

    « Yellow bus bell »    Un grand film de Jon Par

    94 Des interrupteurs sur les prises électriques

    Nouvelle-Zélande

    Marine vit en Nouvelle-Zélande. Elle trouve très ingénieux d’avoir imposé des interrupteurs sur toutes les prises électriques. Une lumière s’allume quand le courant passe. 

    Une prise électrique en Nouvelle-10 bonnes idées à importer (suite)Zélande (Marine Roudié pour Rue89)

    « Nous consommons moins d’énergie et cela limite les risques d’électrocution et de faire sauter les fusibles ! »

    L’interrupteur permet de couper l’électricité sans avoir à enlever la prise.

    Bon, le revers de la médaille : il faut souvent vérifier que deux interrupteurs au lieu d’un sont sur la position « on »... Mais cela ne gène pas trop Marine :

    « Ce n’est pas plus gênant que les multiprises avec interrupteurs que nous avons en France. Cela devient une habitude. »

    95 Faire sa vidange en drive-in

    Allemagne et Etats-Unis    Pierre-Jean, en Allemagne :

    « Nous connaissons le fast-food drive-in, le cinéma drive-in et même le supermarché drive-in. Les Allemands, grands amateurs de voitures devant l’Eternel, ont trouvé la solution pour les entretenir proprement et simplement : la vidange drive-in.

    Souvent associé à des stations d’essence et de lavage, il s’agit d’un bâtiment avec cinq ou six fosses, au-dessus desquelles le conducteur place sa voiture. Il reste à son volant tandis qu’un employé vide le carter d’huile et qu’un autre le remplit avec un genre de pistolet. L’opération ne dure pas plus de cinq minutes et se paie par la fenêtre.

    Grâce à l’énorme débit de ces ateliers, la vidange + filtre ne coûte pas plus de 30 euros même pour une grosse berline. Ainsi paré, le véhicule peut retourner brûler de l’asphalte sur les fameuses autoroutes sans limitation de vitesse. »

    La vidange en drive-in est également courante aux Etats-Unis. On en profite pour tester les phares, vérifier le filtre à air, l’état des pneus, etc. Le tout en quelques minutes.

    96 Des sacs-poubelle pour le compost

    Gatineau (Canada)    A Gatineau, dans la banlieue d’Ottawa, chaque habitant dispose de trois poubelles, explique Cathy :

    • une poubelle « normale » pour les ordures ménagères ;
    • une poubelle pour les recyclables (plastique, papier, verre, etc.) ;
    • un sac pour le compost (épluchures de fruits et légumes, sachets de thé, coquilles d’œufs, mouchoirs en papier...).

    Un seul camion, muni de deux compartiments, ramasse les matières en alternance chaque semaine : matières compostables et recyclables ou matières compostables et ordures ménagères.

    « Le compost ainsi fabriqué est redistribué aux habitants de la ville qui le souhaitent ou utilisé par la ville pour les massifs de fleurs. »

    Au final, les ordures ménagères non-recyclables sont rares, témoigne Cathy :

    « Nous avons été surpris d’avoir ainsi zéro déchet, pour deux semaines de séjour. Nous n’avons utilisé que les recyclables et le sac à compost.
    C’est hypersimple plutôt que les bacs à compost compliqués chez nous pour les citadins. »

    Le système existe aussi dans certaines communautés de Montréal ou de Québec.

    97 Des barbecues jetables

    Suisse  Un BBQ jetable

    Lucie vante les barbecues jetables qu’elle trouve en Suisse :

    « Une barquette alu contenant des charbons qu’on enflamme (taille : environ 40x40 cm).

    Une fois les saucisses cuites, il ne reste que la barquette alu : super pratique ! »

    (Notre riverain Trillium signale en commentaire : « Des amis en ont récemment acheté un au fin fond du Maine-et-Loire »... En France, donc !)

    98 Des zones fumeurs dans la rue

    Japon  Notre riverain Thomas écrit :

    10 bonnes idées à importer (suite)« Au Japon, on trouve des zones fumeurs un peu partout, personne ne fume dans la rue en marchant. A l’aéroport de Narita (Tokyo) par exemple quand on sort pour en griller une il faut aller dans une des nombreuses petites zones réservées ; à l’intérieur il y a des cendriers avec d’énormes hottes aspirantes.

    Dans la rue idem il y a des endroits réservés aux fumeurs avec des cendriers installés tout autour. »

     Une zone fumeurs à Tokyo en 2006 (Roy Garner//REX/SIPA)

     99 Des péages pour les voitures dont le volant est de l’autre côté

    Japon Une idée inattendue, proposée par Michel :

    « Au Japon, les “kèkes” aiment bien avoir des voitures avec le volant à gauche, pour frimer. (En effet, comme en Grande-Bretagne et en Thailande, au Japon, on roule à gauche, donc volant à droite).

    Juste pour eux, les sociétés d’autoroutes ont équipé tous leurs péages d’au moins un guichet à gauche.

    Nous qui avons tant de touristes et de camions provenant d’Irlande et du Royaume-Uni, nous ne sommes même pas foutus de faire la même chose à nos péages d’autoroutes. Ne serait-ce pas la moindre des courtoisies ? »

    100  Une appli pour aider à réparer les rues

    Belgique 

    Découverte à Bruxelles par Romain, une application pour smartphone, « Fix my street », assez pratique.

    Elle permet aux citoyens d’aider la collectivité locale à réparer les rues.

    10 bonnes idées à importer (suite)« Ils envoient, avec leur mobile, les photos des nids-de-poule sur la chaussée, trottoirs abîmés, marquages en mauvais état, pistes cyclables partiellement effacées ou revêtements dégradés…

    En précisant la localisation de la photo, vous permettez de renseigner les services de la voirie sur les réparations qu’il y a à effectuer. »

    Sur Twitter, Louis Lepioufle (@LouisLep) nous signale le dispositif « expérimental » de Paris, « Dans ma rue » : une appli et un site inspirés de « Fix my street » et lancés début juillet. 

    Une marmotte nichée dans un nid-de-poule, dans le Montana (Etats-Unis) en mars 2010 (Zack Clothier/Rex Fea/REX/SIPA)


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    Le régime alimentaire européen n'est pas soutenable, car il requiert trop d'eau.

     Les produits alimentaires représentent en effet 84 % de l'empreinte en eau de l'Europe, d'après la revue Ecological indicators.

      En diminuant les consommations de viande, de graisses animales et de sucre, on pourrait réduire cette empreinte de 23 %.

      Un changement qui serait à la fois bon pour la ligne et pour l'environnement.

     Alternatives économiques (13 juin 2013)


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  •   à lire sur Plos one (en anglais) 31/07/2013 

    Etude : les préservatifs sont bons pour la santé des vagins

    •     Signalé par  Renée Greusard   (Rue 89)   

    On savait déjà que les préservatifs protègent du sida et autres maladies sexuellement transmissibles. Voici une nouvelle raison de sortir couverts comme disent les campagnes qui promeuvent l’objet en latex. Selon une étude chinoise publiée dans la revue Plos one, le latex permettrait d’augmenter la présence dans le vagin de bactéries positives, les lactobacilles.

    Pour mener à bien cette étude, 164 femmes mariées et sexuellement actives ont été observées. Parmi elles 43,9% ont toujours utilisé des préservatifs, 34,8% un stérilet et 21,3% ont utilisé la méthode ogino.

    Résultat ? Les chercheurs ont découvert des taux de Lactobacilles différents dans chaque groupe de femmes. 95,8 % de celles qui avaient utilisé le préservatif était « colonisées » contre 84,2% chez celles sous stérilet et 88,6% chez celles qui n’avaient rien utilisé.

    De bien gentilles bactéries qui protègent des infections

    Or, plus il y a de Lactobacilles, plus on est content. Ces gentilles bactéries limitent en effet le développement de la vaginose bactérienne, ce déséquilibre de la flore vaginale qui provoque des infections, des démangeaisons, des pertes et des odeurs désagréables.

    Les Lactobacilles aident le vagin à maintenir son acidité qui peut être perturbée par les rapports sexuels et le sperme (bien moins acide que le vagin). En effet, le vagin présente en moyenne un pH de 4,5. Quand celui du sperme se situe plutôt entre 7 et 8. Si vous (aussi) aviez oublié vos cours de biologie, un PH neutre est de 7 (comme celui de l’eau).

    Pour protéger ces fameuses bactéries, les gynécologues conseillent d’ailleurs souvent de ne pas trop abuser de la toilette intime. En cas de toilette trop fréquente, on les détruit tout simplement. Ce qui laisse la voie libre aux mycoses et autres choses désagréables.

    Le préservatif très utilisé en Chine

    L’étude prend tout son sens en Chine où, racontent les auteurs de l’étude, de par la politique de restriction des naissances, 90% des femmes utilisent des moyens contraceptifs. Et sur ces 90%, plus de la moitié utilisent des contraceptions non hormonales (préservatif, stérilet et méthode ogino). Un chiffre élevé comparé à d’autres pays qui s’explique notamment par la facilité d’accès à ces moyens de contraception en Chine.

    En France par exemple, le moyen contraceptif le plus utilisé est la pilule. Et dans une récente étude de l’Ined [PDF] sur les Français et la contraception, on pouvait ainsi lire que le modèle contraceptif y est assez figé :

    « Le modèle contraceptif français apparaît peu flexible, restant caractérisé par un recours important au préservatif en début de vie sexuelle, l’utilisation de la pilule dès que la vie sexuelle se régularise et le recours au stérilet quand les couples ont eu les enfants qu’ils désiraient. »


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