• Culture de l'ananas

     COSTA RICA : Ananas, un fruit exotique mais pas éthique 

      Allez sur le site de Peuples Solidaires pour signer une pétition et vous informer plus avant.

     « Production efficace, harmonie avec l’environnement et politique d’emploi en soutien aux travailleurs » : tels sont les piliers de la « philosophie » affichée par le Groupe Acón. Mais ceci ne semble être qu’une image de façade : selon notre partenaire, le SITRAP, il s’agit là de l’une des entreprises les plus virulentes au Costa Rica en matière de répression syndicale. Pablo López peut en témoigner.Depuis un licenciement abusif en juillet 2010, il ne peut plus trouver d’emploi, victime de la pratique dite de la « liste noire ». Devant l’extrême précarité de sa situation, le SITRAP en appelle à la solidarité internationale afin de demander au Groupe Acón de réintégrer ce travailleur et de cesser ses pratiques antisyndicales.

    Le Costa Rica est le premier exportateur d’ananas au monde. Il fournit 75% des ananas d’exportation, depuis qu’est arrivé sur le marché l’ananas « Gold Extra Sweet », qui a les faveurs des pays consommateurs.

      La main d’œuvre migrante : le secret du marché de l’ananas

    Le secteur de l’ananas au Costa Rica emploie environ 75% de personnes migrantes, en majorité des hommes célibataires originaires du Nicaragua. Cela permet d’avoir accès à une main d’œuvre bon marché et flexible. Souvent sans papiers, sans permis de travail ou titre de séjour, les migrant-e-s sont de fait dans une situation vulnérable. A la moindre activité syndicale, on peut les licencier.

    Piña Fruit est une plantation qui appartient au Groupe Acón, entreprise de capital costaricain présente dans la Province de Limón et connue pour être la plus grande entreprise de production d’ananas du pays. Elle approvisionne notamment Wal-Mart et Tesco, deux géants de la grande distribution. Pablo, nicaraguayen d’origine arrivé au Costa Rica en 1992, commence à y travailler le 27 septembre 2004. Le 2 juin 2006, il y créé avec un petit groupe une section syndicale du SITRAP. Au fil des ans, il devient un représentant syndical reconnu. Il suit de nombreux cas : persécution syndicale, licenciements abusifs et baisses de salaire n’ont plus de secret pour lui. Il participe à plusieurs réunions de négociation avec Grupo Acón, le Ministère du travail, ou encore avec Tesco, en tant que membre du Comité syndical de base de la plantation de Piña Fruit. Particulièrement sensible à la protection des droits des migrant-e-s, il lui a même fallu parfois intervenir contre la police de la migration qui mène des opérations dans la plantation visant à intimider les migrant-e-s syndiqué-e-s.

    Intimidation, licenciement, précarisation

    Cette forte activité syndicale ne plait évidemment pas à la direction du Groupe Acón. Entre 2006 et 2010, Pablo est victime d’intimidations en tous genres. Afin de le pousser à démissionner ou à renoncer à ses activités syndicales, il connait plusieurs baisses de salaires. Il est également muté à un poste moins rémunéré sans être consulté. A plusieurs reprises, on lui impose de changer ses horaires et de travailler la nuit ou pendant les jours de repos, et ce sans compensation. Stigmatisé, menacé et poussé vers la sortie, Pablo est mis à rude épreuve sur le plan psychologique et professionnel. Quand il a voulu se présenter aux élections du Comité permanent de la plantation, et devant son succès prévisible, l’entreprise empêche illégalement son élection.


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