•   Comprendre les étiquettes : qu’est-ce que le E211, ou benzoate de sodium (21/06/2013)

     
    (Crédit photo : K. Shimada - Wikimédia)
    « Terra eco » vous aide à décrypter les étiquettes et à choisir vos aliments. Au tour du benzoate de sodium, appelé aussi E211.

    Où le trouve-t-on ? Cet additif est rare. On ne le trouve que dans 36 des 7700 produits courants référencés dans la base collaborative Open Food Facts. Il est utilisé dans la fabrication de nombreux sodas (encore eux !), dans les sauces et le tarama.

    A quoi sert-il ? C’est un produit de synthèse, obtenu à partir d’acide benzoïque. On le trouve à l’état naturel dans de nombreux fruits et légumes.

    Comment est-il fabriqué ? Il est obtenu lors de la synthèse de l’acide nitrique.

    Effet indésirable : « Des études montrent que cet additif pourrait être impliqué dans le syndrome d’hyperactivité et des troubles de l’attention », nous rappelle Jean-Michel Lecerf, chef du service nutrition de l’Institut Pasteur de Lille. Ce que confirme Aurèle Clémencin, directeur scientifique de l’Institut Notéo qui ajoute : « L’Agence américaine de sécurité et de santé indique qu’il peut aussi engendrer des effets sur le système rénal ou hépatique. Dans une moindre mesure, cet additif peut aussi perturber le système digestif. »

    Précaution d’usage : « Il faut veiller à limiter sa consommation », recommande Jean-Michel Lecerf. De même pour l’institut Noteo, qui confère à cet additif une note de 8,7/20 « avec une consommation devant être raisonnable ».


    Terra eco vous aide à décrypter les étiquettes et à choisir vos aliments. Retrouvez la liste des additifs décryptés par ici, et nos explications sur la gélatine (E428 et E441) , le nitrite de sodium (E250), le carraghénane (E407), le glutamate monosodique (E621) et le nitrite de sodium, la saccharine de sodium (E954iv). A venir, l’amidon modifié (E1403).


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  •   Plus de 40 entreprises, essentiellement européennes, ont adopté un plan sécurité anti incendie après l'effondrement du Rana Plaza au Bangladesh. Plusieurs grandes marques américaines, notamment WalMart et Gap, ont choisi de lancer leur propre initiative. Syndicats et ONG dénoncent l'insuffisance de ce projet et demandent au gouvernement de faire pression sur le Bangladesh.

      Les grandes chaines américaines de magasins -WalMart, Gap, JC Penney, Sears, Target...- ont lancé leur propre plan d'amélioration des conditions de travail au Bangladesh. Après l'effondrement de l'immeuble du Rana Plaza le 24 avril, qui a tué plus de 1100 employés, 45 groupes majoritairement européens ont signé un accord sur la sécurité des usines et des immeubles. Cette convention mise au point avec les fédérations internationales des syndicats Industri ALL Global Union et Uni Global Union renforce le rôle des inspecteurs indépendants et donne la possibilité aux employés de refuser de travailler si les conditions de sécurité ne sont pas respectées. Si les leaders du textile H&M, Benetton, Zara, Carrefour, ou encore Camaïeu s'y sont ralliés, les entreprises américaines sont très peu nombreuse. Seules les directions de PVH (Calvin Klein et Tommy Hilfiger), la chaine Abercrombie et Fitch, Sean John (Collection de Puff Daddy ) et le canadien Joe Fresh se sont engagés aux côtés de leurs confrères européens. WalMart, le numéro un mondial des hypermarchés, a refusé tout net. Les autres grands magasins JC Penney, Sears, Target...ont adopté la même stratégie, ainsi que le californien GAP.

    Un accord "trop contraignant"

    Les raisons de ce refus? Matthew Shay, le patron de la puissante NRF (National Retail Federation), l'organisme patronal représentant 3,6 millions de commerçants, explique que l’accord "s'éloigne des solutions de bon sens" et s'inspire trop "de l'agenda de certains intérêts spéciaux". En clair, Matthew Shay vise les syndicats. Les entreprises membres de la NRF, de l'American Apparel and Footwear Association et de la Retail Industry Leaders Association s'inquiètent des obligations juridiques et financières inscrites dans l'accord international. Les américains craignent en effet que la Cour de justice des Etats-Unis s'empare du sujet et exige des efforts trop contraignants. L'avocat Johan Lubbe, expert en travail international au cabinet juridique Littler Mendelson, a été retenu par la NRF pour défendre le dossier à Washington début juin, devant la commission des relations internationales du Sénat. Le lobbyiste estime que l'accord sur la sécurité signé par plus de 40 groupes industriels "transfère un trop grand nombre de responsabilités" aux entreprises, et trop peu aux autorités du Bangladesh. « Une mauvaise interprétation juridique " en cas de manquement d’un sous-traitant « pourrait ouvrir la porte à des obligations financières supplémentaires", a-t-il expliqué aux Sénateurs.

    Faire pression sur le Bangladesh

    Les groupes américains préfèrent donc mettre sur pied leur propre plan, avec l'aide du Bipartisan Policy Center, un think tank animé par deux anciens sénateurs de l'Etat du Maine, le démocrate George Mitchell et la républicaine modérée Olympia Snowe. Ils devraient dévoiler au mois de juillet les grandes lignes du projet. Cette intiative a été critiquée par l'élu démocrate Robert Menendez, président du comité des affaires étrangères au Sénat. "Pourquoi seulement une poignée d'américains ont- ils signé l'accord IndustriALL? Nous avons besoin de créer un standard global pour éviter de s’en tenir à des obligations minimales,"a-t-il commenté. Quant à Tom Grinter, porte parole d'IndustriALL-Union à Genève, il estime également que la plan est " une mauvaise excuse pour maintenir le statut quo. Les entreprises ne veulent pas financer de vraies inspections". Un avis partagé par Celeste Drake, experte de questions au syndicat AFL CIO, qui reste "sceptique" sur les vrais motifs des américains. "Le Bipartisan Policy Center n'a invité aucun syndicat aux discussions, remarque-t-elle. Il ne donne pas de garanties solides aux employés pour refuser de travailler dans des conditions dangereuses."
    Syndicalistes et représentants des ONG (International Labor Rights Forum, Workers Rights Consortium) s’adressent aujourd’hui à la Maison Blanche pour arbitrer. Car Washington dispose d’une arme commerciale : le Bangladesh bénéficie en effet d'un statut préférentiel appelé « Generalized System of Preferences » pour exporter vers les Etats-Unis et ce statut arrive à échéance. L'AFL CIO demande à ce qu'il ne soit pas renouvelé du fait du "climat social déplorable" qui règne dans le pays.

      Caroline Crosdale à New York
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