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    Mozambique : du manioc à la place du charbon


    Et si le manioc, en plus d'être un aliment de base en Afrique, devenait une alternative au charbon utilisé dans les réchauds ? Au Mozambique, ce projet initié par des sociétés danoises et américaines a su séduire plusieurs centaines de familles qui se servent désormais de cette plante pour alimenter leurs nouveaux poêles.

    Un réchaud écologique utilisant du manioc à la place du charbon dans des pays en développement, et permettant à ses vendeurs d'obtenir des crédits carbones : c'est l'idée d'un groupe formé de trois sociétés, la banque Bank of America Merrill Lynch, la société américaine de capital-risque Cleanstar, et la firme danoise Novozymes. Ce trio commercialise en Afrique, et au Mozambique notamment, des poêles qui en visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre dans des pays en développement, lui permet de réduire son propre bilan carbone en emmagasinant des crédits au fil de ses ventes.

    Aux mois d'avril et mai dernier, 200 réchauds ont ainsi été achetés à Maputo, la capitale du Mozambique. Toutefois ce projet risque de rencontrer des obstacles, et le chercheur britannique Joseph Hanlon, spécialiste de l'économie locale, ne croit pas en un développement à grande échelle de ce poêle écologique. "Les pays en développement croulent sous les centaines, voire les milliers de tentatives d'améliorer les poêles. Ça marche à petite échelle mais n'est jamais largement adopté. Et il y a beaucoup de raisons à ça. Changer les méthodes de cuisson est difficile. Les appareils trop techniques marchent rarement", explique-t-il à l'AFP.

    Mais Abyd Karmali, directeur pour le marché carbone du cabinet d'analyse financière BoA Merrill Lynch, se montre lui plus optimiste. Ce réchaud, affirme-t-il, "est le premier vraiment complet. Du point de vue de l'environnement, il apporte une vraie réduction des gaz à effet de serre". 85% de l'énergie aujourd'hui consommée au Mozambique est issue du bois. Les familles cuisinent avec un réchaud à charbon qui en plus de provoquer des risques de maladies respiratoires, coûte de plus en plus cher. Le prix du charbon a en effet doublé en seulement trois ans.

    Des terres peu exploitées au Mozambique

    Le poêle commercialisé par le trio américain et danois fonctionne avec de l'éthanol de manioc produit par la société Novozymes dans une raffinerie de la ville portuaire mozambicaine Beira. Un carburant vendu dans le magasin Cleanstar de Maputo. Mais ce projet n'a pas tout de suite convaincu le gouvernement du pays, qui se méfie des biocarburants et de leur impact sur la crise alimentaire. Le Mozambique souffre déjà beaucoup de son très faible taux d'exploitation de ses terres arables. Le pays en cultive aujourd'hui moins de 10%. De la nourriture doit alors être importée.

    Néanmoins, le ministre de l'Agriculture Jose Pachecoil a fini par conclure qu'il n'y avait "pas de contradiction entre produire de la nourriture et produire pour l'agro-industrie". Le Mozambique "est vaste", souligne-t-il.


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  • Du quinoa pour lutter contre la faim dans le monde

    Le président bolivien Evo Morales a proposé de développer la culture du quinoa pour lutter contre la faim dans le monde.

    Lors d’une visite à l'Organisation des Nations Unies pour l'Agriculture et l'Alimentation (la FAO) à Rome, le président bolivien Evo Morales a évoqué le quinoa, une plante respectueuse de l’environnement qui, selon lui, permettrait de lutter contre la faim dans le monde. "Face à la crise alimentaire mondiale, les peuples andins disposent de plusieurs solutions et l'une d'elles est le quinoa", a déclaré M. Morales cité par l'AFP. La FAO a d’ores et déjà lancé un programme visant à encourager l'utilisation du quinoa, considéré par les scientifiques comme l'un des aliments les plus sains et complets.

    M. Morales a ainsi été désigné "ambassadeur spécial" de l'Organisation pour promouvoir le quinoa, présenté comme "un super aliment" et qualifié de  "graine d'or" par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). En effet, cette "pseudo-céréale" qui appartient à la famille des betteraves et des épinards (les Chénopodiacées) possède de nombreuses qualités nutritives : elle ne contient pas de gluten, est pauvre en lipides mais riche en fer, en oméga-3 et en protéines tout en étant particulièrement digeste. Pour aller plus loin encore, les Nations Unies ont même déclaré 2013 "Année internationale du quinoa" en hommage au fait que les populations andines ont su préserver cet aliment cultivé depuis 7.000 ans et qui était à la base de l'alimentation de civilisations anciennes comme celle des Incas.

    Egalement plébiscité par les écologistes, ce véritable symbole des produits biologiques est cultivé selon des méthodes de production jugées respectueuses de l'environnement. "Elle est aussi considérée comme l'aliment idéal pour les astronautes", a déclaré M. Morales, qui fut dans son enfance un petit cultivateur de quinoa. "Nous voulons populariser son utilisation en raison de ses qualités nutritionnelles", a ainsi expliqué le directeur général de la FAO, le Brésilien José Graziano da Silva.


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  • Le gouvernement australien a annoncé ce vendredi que 294 des plus grands pollueurs du pays devront payer une taxe carbone. Celle-ci sera mise en place dès le mois de juillet prochain dans le but de réduire les émissions de gaz à effet de serre.

    La semaine dernière, le Brésil donnait le tournis aux écologistes, cette fois c'est au tour de l'Australie. A moins d'une semaine du sommet Rio+20, le gouvernement australien multiplie les annonces "vertes". Après avoir consterné les protecteurs de la nature en proposant de réguler les crocodiles marins par un tourisme "chasseur", le pays prend ses responsabilités en matière de pollution atmosphérique. Malgré la faible popularité de la taxe carbone, Julia Gillard, Premier ministre, citée par le Winnipeg Free Press, a maintenu qu'il était essentiel de réaliser l'objectif de 2020 : faire chuter les émissions de gaz à effet de serre de 5% par rapport aux niveaux de 2000. Les entreprises et les gouvernements locaux qui produisent annuellement plus de 25.000 tonnes de dioxyde de carbone, ou l'équivalent d'autres gaz carboniques, devront donc payer une taxe de 23 dollars australiens (environ 18 euros) pour chaque tonne de dioxyde de carbone produite et ce, à partir du 1er juillet. BHP Billiton, la plus grande entreprise minière au monde, et Macquarie Generation, l'une des plus grandes centrales électriques d'Australie, sont sur la liste des futurs payeurs, tout comme les gouvernements locaux qui possèdent des décharges émettrices de méthane. L'industrie agricole, troisième plus gros pollueur d'Australie, devrait en revanche être exemptée de cette taxe, au vu des difficultés à mesurer les émissions produites par les fermes. Greg Combet, ministre du Changement Climatique, a déclaré que le nombre de pollueurs-payeurs pourrait changer dans les mois à venir, en fonction de l'augmentation ou de la diminution de leurs émissions de gaz à effet de serre.

    L'Australie est l'un des pays qui émet le plus de gaz à effet de serre au monde (en nombre par habitant). Une propension à polluer liée à sa forte dépendance aux abondantes réserves de charbon du pays : une ressource-clé pour sa production d'électricité.


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  • Rajat Gupta, ex-administrateur de Goldman Sachs et ancienne star de Wall Street, a été jugé coupable de délit d’initié vendredi à New York, au terme d’un des plus gros scandales financiers des dernières années aux Etats-Unis.

    Ce jugement signe la chute de l’un des plus parfaits symboles de la réussite à l’américaine: né en Inde, Rajat Gupta, monté en 20 ans à la tête du cabinet de consultant McKinsey, était considéré comme le premier Indo-Américain aux manettes d’un groupe international.

    Au terme de trois semaines de procès et moins de deux jours de délibération du jury, le financier de 63 ans est resté stoïque à l’écoute du verdict: coupable de quatre des six chefs d’accusation que la justice lui imputait, avec la perspective de 25 ans de prison à la clé. Il devrait faire appel, selon son avocat, Gary Naftalis. «Ce n’est que le premier round», a d’ailleurs déclaré Me Naftalis à l’extérieur du tribunal.

    La «une» des magazines

    Celui qui il n’y a pas si longtemps faisait les «une» des magazines a été reconnu coupable d’avoir fourni des informations confidentielles sur la banque Goldman Sachs, alors qu’il siégeait à son conseil d’administration, à son ami et partenaire en affaires, le milliardaire d’origine sri-lankaise Raj Rajaratnam, qui se serait appuyé sur ces conseils pour réaliser des opérations financières.

    C’est dans le cadre de l’enquête de la police fédérale (FBI) sur ce dernier, fondateur du fonds d’investissement Galleon, que Rajat Gupta avait été arrêté en 2011. Depuis, son complice a lui-même été condamné, écopant de 11 ans de prison en octobre. Selon les procureurs, Rajat Gupta aurait tiré un bénéfice financier non spécifié de cette transmission d’informations à M. Rajaratnam.

    Un message fort

    Le procureur de Manhattan, Preet Bharara, a salué cette décision dans un communiqué. Rajat Gupta« a connu la réussite et acquis une stature remarquable, mais il a tout brisé».

    Pour Robert Khuzami, un responsable du gendarme de la Bourse américaine, la SEC, «le verdict de culpabilité prononcé aujourd’hui envoie un message très fort au monde de l’entreprise et à Wall Street: ceux qui commettent des délits d’initié doivent s’attendre à être poursuivis avec toute la rigueur de la loi».

    Une série de procès, dont celui-ci est l’un des plus saillants, a résulté d’une grande enquête officielle sur les délits d’initié à Wall Street.


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  •   Certains poissons d'aquarium sont mutilés et transformés pour être attractifs

     

    flowerhorn_aquariumPoisson hybride Flower Horn
    DR

    Quand nous étions petits nos parents étaient obligés de nous acheter des poissons rouges pour nous faire plaisir mais aujourd'hui des poissons multicolores, avec des nageoires improbables se sont imposés... Une véritable maroquinerie ! Or nous sommes face à des êtres vivants que des hommes vernissent, passent à la soude... Pour le seul plaisir de nos yeux, en toute impunité, depuis plus de dix ans !

    Des salons de coiffures aux poissons « arc-en-ciel », il n'y a qu'un pas !

    Les poissons ne sont certes pas des animaux domestiques très affectueux mais depuis quelques années ils sont sujets à un phénomène de mode. Face à cet engouement, des éleveurs peu scrupuleux utilisent des méthodes pouvant quelque fois être qualifiées de barbares, afin d'obtenir des poissons originaux, aux couleurs chatoyantes, aux formes dilatées, drapées...

    Pour obtenir des colorations qui n'existent pas naturellement, outre les hybridations et mutations, certains se prennent pour des Léonard de Vinci dont les toiles ne sont rien d'autres que des êtres vivants. Pour obtenir des « toiles » vierges, il faut de prime abord plonger les poissons dans de la soude. En effet, ce produit dissout le mucus recouvrant et protégeant le corps des poissons. Cette technique entraine une mortalité pouvant s'élever à 80%, mais les poissons sont si prolifiques...
    Autre méthode, mais moins pratiquée, car les résultats sont moins probants pour obtenir des sujets blancs : sélectionner et élever des sujets albinos. Ensuite dans les deux cas le traitement est le même, injection de colorants sous la peau pour avoir une coloration homogène. Toutefois les éleveurs n'obtiennent pas toujours une coloration homogène dès la première injection, une seconde, voir une troisième peuvent être nécessaires.
    Normalement peu colorés, des espèces deviennent très « tendances » avec des couleurs allant du vert à l'orange, en passant par le bleu. Ce traitement affaiblit et réduit la durée de vie des poissons-martyrs. Cette coloration est de plus éphémère, elle dure le temps de tromper le futur acquéreur qui se retrouve avec un poisson décoloré quelques mois plus tard, payé deux à trois plus cher. Voici quelques espèces victimes de cette pratique : Chanda rancya avec 6 à 7 colorations différentes sur le dos et le ventre, Corydoras aeneus et aeneus albinos, Barbus tetrazona rouge, Colisa sota, Discus, ...

    Des poissons fluo ou tatoués à votre nom ? Mais si ça existe !

    Des techniques scientifiques sont également détournées pour servir ces intérêts « esthétiques ». Ainsi, depuis quelques années, le Glofish ou poisson-zèbre, un poisson qui devient fluorescent sous une lampe à ultraviolet, est de plus en plus apprécié. Ce spécimen, génétiquement modifié aux Etats-Unis, avait été à la base « mis au point » par les scientifiques pour détecter la pollution, ..., puis les esprits mercantiles ont eu le dessus.

    Autre recherche, autre dérive, les scientifiques ont conçu un marquage à l'aide d'un laser de faible intensité et d'un colorant pour suivre la croissance des poissons d'élevage. Aujourd'hui les éleveurs asiatiques proposent des poissons tatoués à votre nom, à celui de votre entreprise, avec une fleur, ... La technique est malheureusement aisée, il suffit de maintenir le poisson en place sur un linge humide pendant qu'il se fait graver les éléments issus de l'imagination de son futur propriétaire.

    Que pouvons-nous faire contre ces pratiques ?

    Si vous aussi vous souhaitez vous mettre à l'aquariophilie, n'hésitez pas à multiplier les vérifications. Les résultats obtenus par ces transformations sont « peut-être » très jolies mais elles n'ont rien de naturelles. Un appel au boycott de l'achat de ces poissons a été lancés par des aquariophiles responsables afin d'interdire ces pratiques qui n'ont que trop duré. Mais les démarches pour obtenir une règlementation en la matière n'en sont qu'à leurs balbutiements. Toutefois à notre niveau, pour repérer ces dérives, avant d'acheter en animalerie, il faut vérifier les descriptions des étiquettes. Des termes comme « voile » pour désigner de grandes nageoires, ou encore « baloon » et « jumbo » pour décrire un corps déformé, font forcément références à des animaux génétiquement modifiés. Au niveau de la couleur, les abus sont plus difficiles à repérer. Les étiquettes portant les indications « couleur » ou « fluorescent » sont toutefois à proscrire. A proscrire également, les hybrides comme le Luohan, le poisson-perroquet, ...

    Auteure   Gaelle Naze    notre-planete.info


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  •   Près d'un tiers de la nourriture est gaspillée dans les pays industrialisés

    © Jonathan Bloom, Nick Saltmarsh / FAO

    Alors que près d'un milliard de personnes souffrent de faim chronique dans le monde, le gaspillage et les pertes alimentaires sont considérables, notamment dans les pays industrialisés où le gâchis alimentaire représente plus de 30% de la production alimentaire.

    C'est le sujet traité à l'occasion du dernier webinar organisé par le Barilla Center for Food and Nutrition et intitulé "Gaspillage alimentaire : comment le réduire du champ à la table", diffusé le 23 mai dernier. Parmi les rapporteurs, Andrea Segrè, président de Last Minute Market ; Tristram Stuart, écrivain et activiste engagé contre le gaspillage alimentaire ; Jean Schwab, responsable de la National Food Recovery Initiative de l'Agence de Protection de l'Environnement (EPA) des États-Unis.

    Plus de 30% de la production totale destinée à la consommation est gaspillée entre les pertes alimentaires qui se produisent le long de la filière, les déchets de production et le gaspillage domestique, ce ne sont pas moins de 222 millions de tonnes de nourriture qui sont jetées chaque année dans les pays industrialisés. Cette quantité suffirait à nourrir toute la population de l'Afrique Sub-saharienne (230 millions d'habitants).

    En Europe, le gaspillage s'élève à 89 millions de tonnes, soit 180 kg par habitant et par an.

    Aux Etats-Unis, un peu moins de 35 millions de tonnes de nourritures ont été jetées. 97 % de ces déchets organiques n'ont pas été valorisés, c'est-à-dire qu'ils ont fini dans une décharge ou un incinérateur.

    Au niveau mondial, 1,3 milliards de tonnes de nourriture sont ainsi gaspillées. C'est encore plus insupportable si l'on considère que près d'un milliard de personnes n'ont pas accès à des ressources alimentaires suffisantes. Le plus grand gaspillage domestique par habitant revient au Royaume-Uni, avec 110 kg par personne, arrivent ensuite les États-Unis (109 kg) et l'Italie (108 kg), puis la France qui arrive donc en 4ème position (avec 99 kg), l'Allemagne (82 kg) et la Suède (72 kg). En termes économiques, le gaspillage moyen quotidien d'une famille américaine de quatre personnes est de 4,4 dollars, ce qui suffirait pour nourrir une famille entière dans un pays en voie de développement.

    Ce phénomène est complexe et il faut bien distinguer pertes et gaspillage alimentaires.

    Les pertes sont beaucoup plus importantes dans les pays en voie de développement, notamment pendant la récolte et lors du processus de traitement, souvent le résultat de compétences techniques limitées, de récoltes prématurées, inefficaces et arriérées, de stockage dans des environnements infestés par les insectes et les microorganismes et d'absence d'une logistique en mesure de garantir la "chaîne du froid".

    En revanche, les gaspillages alimentaires se produisent durant la transformation industrielle, la distribution et la consommation finale. On compte parmi eux les choix intentionnels selon lesquels de la nourriture parfaitement comestible est éliminée et « jetée à la poubelle ». Le phénomène de gaspillage est plus important justement dans les pays industrialisés, et ce pour des raisons économiques, des règlementations en matière alimentaire ou de rentabilité des opérations de récolte et d'un manque de connaissances de la part des consommateurs qui souvent ne disposent pas d'informations adéquates pour la lecture correcte des étiquettes ou pour la conservation et la réutilisation des aliments. En effet, contrairement aux pertes, le gaspillage se concentre dans les phases en aval de la filière, par conséquent dans l'industrie alimentaire (39% du gaspillage total en Europe), dans la distribution (5% du gaspillage total en Europe), et dans la vente et la consommation des ménages (42% du gaspillage total en Europe).
    Toutefois, la crise économique actuelle a contribué à réduire ce phénomène, poussant les familles à prêter plus d'attention pour éviter les gaspillages, et cela dès les moments d'achat.

    Le sujet du gaspillage alimentaire sera au cœur du débat même à l'occasion du 4ème Forum International sur l'Alimentation et la Nutrition que le Barilla Center for Food & Nutrition organisera à Milan, les 28 et 29 novembre 2012.

    Que pouvons-nous faire ?

    Le gâchis alimentaire s'intègre dans le cadre plus général de notre société de surconsommation où l'on achète sans vraiment réfléchir. Pourtant, l'acte d'achat n'est jamais anodin et entretient trop souvent un système irresponsable qui met gravement en péril notre support de vie. En effet, le consommateur succombe trop souvent aux sirènes du marketing agroalimentaire. Ainsi, nous achetons des produits alimentaires qui nous sont inutiles et coûteux, pire, ce sont souvent ces mêmes produits qui sont préjudiciables à notre santé.

    D'une manière générale, il faut éviter d'avoir "les yeux plus gros que le ventre" : les promotions, les prix spéciaux sur les lots, les coupons de réduction, les gagdets "donnés" avec les produits alimentaires ne devraient pas être les principaux critères de choix ! A vouloir faire une bonne affaire ou se faire plaisir, on entasse des produits qui se périment et peuvent contribuer à déséquilibrer notre régime alimentaire. Plus censés, l'achat en vrac (qui tend à se démocratiser), et l'achat réfléchi ("en ai-je vraiment besoin ?") demeurent de bons moyens, simples, de faire des économies, de générer moins de déchets et d'ajuster au mieux la quantité de nourriture dont nous avons vraiment besoin tout en contribuant à préserver notre santé.

    Des gestes éco-citoyens sur l'alimentation vous sont proposés sur notre dossier dédié.

    Notes

    Le Barilla Center for Food & Nutrition est une plate-forme de réflexion et de propositions à l'approche multidisciplinaire qui aborde l'univers de la nutrition et de l'alimentation en embrassant les différentes thématiques qui s'y rapportent : économie, médecine, nutrition, sociologie et environnement. L'organisme garant des travaux du Barilla Center for Food & Nutrition est l'Advisory Board, composé des membres suivants : Barbara Buchner, directrice de Climate Policy Initiative, Venise, Claude Fischler, sociologue, Ellen Gustafson, activiste, John Reilly, économiste, Gabriele Riccardi, endocrinologue, Camillo Ricordi, scientifique de l'Université de Miami et Umberto Veronesi, cancérologue. Mario Monti a été membre de l'Advisory Board jusqu'en novembre 2011.

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    avatar Christophe Magdelaine / notre-planete.info - Tous droits réservés  notre-planete.info

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  •  Cosmétiques : une crise sanitaire généralisée et silencieuse

    CosmétiquesCosmétiques contenant des composés chimiques préoccupants
    © C. Magdelaine / notre-planete.info

    Nous les utilisons chaque jour pour notre hygiène et pourtant... Nos cosmétiques contiennent de nombreux composés chimiques qui, au fil du temps, imprègnent notre organisme. Si, chaque composé chimique, pris individuellement semble inoffensif, la multiplication de ceux-ci dans de nombreux produits appliqués quotidiennement favorise "l'effet cocktail" et leur accumulation persistante dans notre corps (urines, sang, cordon ombilical, lait maternel...). Les conséquences sur la santé, ne sont malheureusement pas anodines comme en témoignent la progression inquiétante des cancers, des maladies chroniques, des allergies... Dans le même temps la fertilité diminue dramatiquement, les troubles neurocomportementaux (autisme, hyperactivité) explosent et de nouvelles maladies émergent (hypersensibilité chimique, fibromyalgie...). Une véritable "épidémie mondiale" qui provoque 63 % des décès dans le monde (88 % en Europe) selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS)
    Sans oublier la pollution généralisée de l'environnement.

    Nous vous proposons de découvrir ici quelques uns des ingrédients chimiques les plus préoccupants pour que vous puissiez les traquer et les éviter !

    Depuis 1998, en Europe, tous les fabricants de cosmétiques sont tenus de suivre la nomenclature internationale des ingrédients cosmétiques (INCI) qui les oblige à préciser, sur l'emballage de leurs produits, la liste complète des ingrédients (sous leur appellation commune) dans l'ordre décroissant de leur quantité.
    De plus, depuis fin août 2006, la Commission Européenne exige des industriels qu'ils répondent à toute demande de renseignements (téléphonique, écrite ou via Internet) provenant d'un consommateur sur les effets indésirables de leurs produits, comme les réactions allergiques. N'hésitez pas à faire valoir votre droit.

    Enfin, nous vous proposons une liste restreinte de fabricants de cosmétiques qui s'engagent à respecter notre santé et notre environnement.

    Les composés chimiques à éviter dans les cosmétiques

    Alkylphénols

    nonylphénol ; nonoxynol ; octylphénol ; O-phénylphénol ; propylphénol ; amylphénol ; heptylphénol, dodécylphénol ; méthylphénol (ou crésol) ; éthylpénol (ou xylénol) ; 4-tert-octylphenol

    Les alkylphénols sont présents dans les détergents, les cosmétiques, les produits de nettoyage et une large gamme de produits industriels.

    Outre leurs effets très graves sur les milieux aquatiques, l'Union Européenne reconnait un risque potentiel pour la fertilité et pour le foetus. D'ailleurs, le nonylphénol est un ingrédient actif de certains spermicides. De surcroît, les alkylphénols sont des perturbateurs endocriniens[1] qui altèrent les hormones, les organes reproducteurs et stimulent les cellules cancéreuses du sein.

    Ingrédient interdit dans les produits certifiés Cosmébio.

    Source    Les alkylphénols - Sabotage hormonal

    BHA   E320

    Antioxydant et conservateur couramment utilisé dans les aliments (ex : chewing-gums), les emballages alimentaires et les cosmétiques. Le BHA affecte les hormones et les organes reproducteurs chez les rats.

    Source

    Ethers de glycol  2-phénoxyéthanol (EGphE) ; phénoxytol

    Les éthers de glycol sont des solvants utilisés massivement dans l'industrie depuis les années 60. On les trouve aujourd'hui dans de nombreux produits professionnels : peintures, colles, encre, vernis ; mais également dans des produits de consommation courante : nettoyants ménagers, cosmétiques et médicaments. Il sert de solvant pour d'autres conservateurs (comme les parabènes) et quelques fois de parfum.

    Le phénoxyéthanol est allergisant et peut induire eczémas et urticaires. Il pourrait également engendrer des effets neurotoxiques et des troubles neurologiques, car il passe le derme et même le placenta. Enfin, Le phénoxyéthanol est suspecté d'être à l'origine de risques cancérogènes et de troubles de la reproduction chez l'homme.

    Sources

    Filtres UV

    benzophenone-3, 2-benzoyl-5-methoxyphenol ; 2-hydroxy-4-methoxybenzophenone ; (2-hydroxy-4-methoxyphenyl) phenylmethanone ; methanone, (2-hydroxy-4-methoxyphenyl) phenyl- ; (2-hydroxy-4-methoxyphenyl) phenyl- methanone ; oxybenzone (benzophenone-3) ; oxybenzone 6; methanone, (2hydroxy4methoxyphenyl) phenyl ; b3 ; durascreen ; solaquin

    Ces filtres courants dans les cosmétiques sont des allergisants, des perturbateurs endocriniens et affectent la qualité de l'environnement.

    Source     OXYBENZONE - Skin Deep® Cosmetics Database

    Formaldéhyde

    Formol ; Formalin ; Formic aldehyde ; Paraform ; Methanal ; Methyl aldehyde ; Methylene oxide ; Oxymethylene ; Oxomethane ; DMDM hydantoin ; Diazolidinyl urea ; Imidazolidinyl urea, Methenamine ; quarternium-15

    Connu sous le nom de formol lorsqu'il est dissout dans l'eau, le formaldéhyde est un Composé Organique Volatil (COV). Il est utilisé comme conservateur antimicrobien.

    Le formaldéhyde est cancérogène par inhalation (selon CIRC), allergisant et irritant (pour les yeux qu'il peut brûler et les bronches en cas d'inhalation). Or, le formaldéhyde contenu dans les cosmétiques pourrait s'en dégager en petites quantités sous forme de gaz résiduel et ensuite être inhalé.
    Les formaldéhydes sont maintenant remplacés en partie par les parabènes, également nocifs pour la santé, on ne les retrouve plus que dans les vernis à ongles.

    Sources

    Huiles et cires de silicone

    Dimethicone ; Cetyl dimethicone copolyol ; Phenyl trimethicone ; Stearyl dimethicone

    Ces substances entièrement synthétiques, dérivées du silicium et contenant des atomes d'oxygène, sont employées dans une multitude de produits.
    La Dimethicone est l'une des matières premières les plus utilisées pour les formules de protection de la peau, de soins capillaires et de rouges à lèvres.

    Si elles sont préférables aux huiles minérales, elles restent nocives pour l'environnement et donc indirectement pour notre santé. Par ailleurs, dans les shampooings, elles auraient tendance à étouffer le cuir chevelu.

    Ingrédient interdit dans les produits certifiés Cosmébio.

    Lyral

    Hydroxyisohexyl 3-cyclohexene carboxaldehyde

    Utilisé dans certains savons (Le Petit Marseillais notamment), il s'agit d'un parfum à l'origine de réactions allergiques.

    Source   Allergie de contact au Lyral : il faut l'être au parfum ! - allergique.org

    Parabène

    E214 à E219 ; butylparaben ; methylparaben ; ethylparaben ; propylparaben ; isopropylparaben ; N-propyl p-hydroxybenzoate (E216) ; P-hydroxybenzoate ; N-butyl p-hydroxybenzoate ; Ethyl p-hydroxybenzoate ; Méthyl p-hydroxybenzoate (E218)

    Le parabène est employé dans de très nombreux cosmétiques, produits alimentaires et médicaments pour ses propriétés antibactérienne et antifongique. A l'origine, les parabènes sont apparus pour remplacer d'autres conservateurs comme les formaldéhydes, jugés dangereux.

    Les parabènes peuvent provoquer des allergies (urticaire, dermatite), un veillissement accéléré de la peau avec le soleil. Mais ce qui est plus inquiétant c'est leur capacité à être assimilés par l'organisme.
    Ainsi, plusieurs études ont montré que les parabènes interféraient avec les récepteurs hormonaux et perturbaient l'équilibre endocrinien. De plus, les parabènes pourraient s'accumuler dans le tissu mammaire et favoriser le cancer du sein.

    Une proposition de loi visant à interdire deux substances de la famille des parabènes : butylparabène et du propylparabène a été adoptée le 3 mai 2011 à l'Assemblée Nationale.

    Ingrédient interdit dans les produits certifiés Cosmébio.

    Source    La vérité sur les parabènes - Rebelle-Santé

    PolyEthylene Glycol (PEG)

    PEG-6 ; PEG-8 ; PEG-40 ; PEG-100 ; PEG-150 ...

    Le nombre qui suit la forme abrégée indique le poids moléculaire. Un nombre inférieur à 500 signale une consistance liquide, un chiffre supérieur à 500 une graisse ou une cire.

    Cette famille de composés chimiques de synthèse se retrouvent dans de nombreux cosmétiques (y compris dans les dentifrices comme Sensodyn) en tant qu'agents tensioactifs, détergents, émulsifiants, revitalisants ou humectants pour la peau.

    Outre le fait qu'ils sont extrêmement polluants à produire et contaminent durablement l'environnement, ils contiennent de nombreuses impuretés toxiques (oxyde d'éthylène, 1,4-dioxane, composés aromatiques polycycliques, métaux lourds...). A ce titre, ils sont déconseillés pour des personnes ayant une peau abimée.
    Enfin, ces impuretés sont reconnues cancérigènes dans de nombreux cancers dont, une nouvelle fois, celui du sein.

    Ingrédient interdit dans les produits certifiés Cosmébio.

    Source

    Perfluorés (PFOA, PFOS)

    Il s'agit d'une famille de polymères halogénés utilisés comme revêtement anti-adhérent dans les ustensiles de cuisson (poêle traitée au téflon), les textiles et les produits traités anti-tâches, les emballages et les cosmétiques. Une étude danoise publiée en 2009 les rend responsables de la baisse du nombre de spermatozoïdes chez l'homme.

    Source

    Phtalates

    Parfum ; fragrance ; Diisodecylphtalate (DIDP)

    Il s'agit d'un dérivé du naphtalène, hydrocarbure aromatique utilisé dans les matières plastiques et produit à partir du goudron de houille ou du pétrole. Les phtalates sont utilisés comme parfum en cosmétique et leur présence est dissimulée par le terme générique de "parfum" ou "fragrance" : un cocktail de dizaines produits chimiques non identifiés. Ils n'apparaissent donc pas clairement dans la liste des ingrédients.

    Les phtalates ne semblent pas s'accumuler dans l'organisme. Toutefois, ils exercent, via leurs métabolites, un pouvoir de perturbation endocrine provoquant des atteintes à la reproduction, des malformations des organes, l'obésité, des pubertés précoces ou des cancers du sein et des testicules.

    Certains phatalates sont déjà interdits dans les cosmétiques : phtalate de butyle benzyle, phtalate de l'ester dipentylique, phtalate de l'acide 1,2-benzène-dicarboxylique, phtalate de di-n-pentyle et d'isopentyle, phtalate de di-n-pentyle, phtalate de diisopentyle, phtalate de bis, phtalate de dibutyle.

    Concernant le diéthylphtalate (DEP), différentes évaluations menées au niveau européen ont toutes conclu à son innocuité pour un usage cosmétique.

    Attention ! Des produits estampillés Cosmébio peuvent contenir des phtalates (ex : gel douche bio Ushuaïa). Ainsi que des grandes marques comme Nivéa ou Mixa.

    Source

    Sodium Laureth Sulfate

    Sodium Laureth Sulfate ; Sodium Lauryl Sulfate ; Laurylsulfate de Sodium

    Le Sodium Laureth Sulfate et le Sodium Lauryl Sulfate sont massivement employés dans de nombreux produits de toilette et d'entretien : savons, shampoings, détergents, dentifrices... Ce sont des agents moussants chimiquement connus en tant que tensioactifs (principe actif qui disperse les corps gras dans l'eau).

    Or, le Sodium Laureth Sulfate est un composé puissant, qui a longtemps été utilisé dans les produits de nettoyage industriel et qui l'est encore chez les mécaniciens pour nettoyer les moteurs de voiture. En effet, c'est un détergent efficace et très peu coûteux pour nettoyer les taches les plus difficiles à traiter. Ainsi, il a pris la place du savon alors que même dans les laboratoires la manipulation de cet élément est très délicate et nécessite une grande protection de la peau. Un composant qui envahit pourtant les produits cosmétiques, ainsi que les shampoings.

    Son utilisation fréquente élimine la protection de la peau et l'expose aux maladies. Utilisé dans les shampoings, il fragilise le cuir chevelu, favorise la formation des pellicules, provoque des irritations, des démangeaisons, emmêle les cheveux, les rend fourchus et peut même entrainer une perte de cheveux (le comble !).
    Malheureusement, le sodium laureth sulfate est également absorbé par l'organisme et agit alors comme un perturbateur hormonal dont les conséquences peuvent être lourdes : syndrome prémenstruel et symptômes de la ménopause, baisse de la fertilité masculine, cancers féminins, dont le cancer du sein.

    L'utilisation de laureth sulfate de sodium est particulièrement déconseillé chez les enfants. En effet, son application cutanée peut affecter le développement des yeux avec des dommages irréversibles.

    Enfin il convient d'être très vigilant : des produits dits naturels et même des produits certifiés Cosmébio contiennent du Sodium Laureth Sulfate (comme les produits L'Arbre Vert). Le mieux c'est encore de vérifier les étiquettes...

    Sources

    Triclosan

    Cloxifenolum, Irgasan, Lexol 300, Aquasept, Gamophen, TCL, DP300, éther de diphényle d'hydroxyle 2.4.4 ; Trichlorine-2

    Le triclosan est un produit de synthèse utilisé depuis plus de 30 ans comme anti-bactérien, antifongique, antiviral, antitartre et agent de conservation. Il est présent dans de nombreux produits notamment désignés comme "antibactériens" ou "anti-microbiens" : produits contre l'acné, produits de premiers soins, savon, dentifrice, rince-bouche, lotion hydratante, crème à raser, déodorant, éponges et serviettes de nettoyage démaquillantes...

    Outre le fait qu'il contamine l'environnement et qu'il contribue à l'augmentation de la résistance des bactéries aux antibiotiques, le triclosan peut perturber le fonctionnement de la thyroïde chez l'humain. De plus, il se dégrade en composés toxiques, cancérigènes, bioaccumulables et persistants. Chez l'Homme, on retrouve du triclosan dans le sang, l'urine ou même le lait maternel.

    Sources

    Notes

    1. Les perturbateurs endocriniens ont la capacité d'interférer, seul ou en cocktail, avec le fonctionnement normal des hormones des êtres vivants. Cette interférence a des conséquences variées sur la santé et le développement du sujet exposé qui peuvent n'apparaître que longtemps après l'exposition ou chez sa descendance. La période d'exposition joue un rôle prépondérant : elle est plus critique au stade embryonnaire. Les impacts potentiels que les chercheurs recensent en premier lieu chez l'animal sont multiples : mauvais fonctionnement de la thyroïde, baisse de fertilité, diminution des éclosions, malformations grossières à la naissance, anomalies du métabolisme, féminisation des mâles, masculinisation des femelles, anomalies de comportement, déficits immunitaires (Réseau Santé Environnement).

    Quelques marques de cosmétiques que nous recommandons

    Quelques rares marques de cosmétiques font l'effort de respecter l'environnement et la santé des consommateurs. En effet, de trop nombreuses marques de cosmétiques utilisent des arguments marketings trompeurs et profitent de leur image rassurante et écologique pour continuer de fabriquer des produits dangereux pour notre santé : elles doivent être évitées, tout comme de nombreuses marques de cosmétiques vendues en pharmacies.
    Enfin, rappelons qu'il faut toujours bien vérifier les ingrédients qui entrent dans la composition d'un produit avant de l'acheter.
    Par défaut, nous déconseillons donc les marques qui ne sont pas listées ci-dessous.

    • Weleda. Créé en 1921, le laboratoire Weleda fabrique des médicaments (homéopathiques) et des cosmétiques naturels et bio (majoritairement issus d'une agriculture bio-dynamique) sous le label NATRUE. En matière de cosmétiques, il propose une large gamme de soins : huiles de massage et de beauté, soins du visage, laits pour le corps, crèmes de douche, déodorants, savons, dentifrices, soins pour hommes, etc.
    • Douce Nature

    En savoir plus & sources

    Auteur   Christophe MAGDELAINE, responsable du site   notre-planete.info


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