• Légumes côté cour, légumes côté jardin

     

     

    Le melon charentais et Nikola Karabatic, handballeur.

     

     

    La botte d’asperges blanches d’Argenteuil et Aurélie Cantin, danseuse.

     

     

    Les choux Rodynda et Dottenfelder Dauer et Axelle Bretteil, mère de famille.

     

    Le potimarron et Catherine Le Runigo, peintre.

     

     

    Les épinards Junius et Jean-Pierre Bonnefon, un dur, un vrai, un tatoué

     

     

    Le poireau monstrueux d’Elbeuf et Jean-Claude Opec, maire d’une commune de Haute-Saône.

     

    Les myrtilles et Mayli M., journaliste.

    Amoureuse des bizarres rutabagas ou des étranges patates douces, la photographe Joëlle Dollé fait poser depuis quatre ans inconnus et célébrités pour révéler cette matière vivante.          

    Article publié dans le

    N°39 - septembre 2012

    J’ai rêvé d’une France 100% renouvelable

    C’est l’histoire d’un coup de foudre. Il y a quatre ans, Joëlle Dollé reçoit son premier panier bio… et découvre un tas de légumes « bizarres », du rutabaga au céleri rave en passant par la patate douce. « C’était incroyable, je les ai trouvés à la fois beaux, avec des formes magnifiques, et bons », se souvient-elle. « J’ai eu envie de partager ça et proposer un nouveau regard sur les légumes. » La photographe fait donc poser famille, voisins et amis. « A chaque fois, une alchimie se créait, ça m’a amusée. Dès que quelqu’un venait chez moi, je regardais ce que j’avais dans mon panier et on improvisait. » Des légumes anciens ou connus, peu importe. La série s’est créée au fil des rencontres et des saisons. Quelques personnalités aussi sont passées devant son objectif, comme le chef étoilé Alain Passard ou le jardinier et chroniqueur Claude Bureaux. Aujourd’hui un livre et une expo témoignent de l’aventure et chaque photo est accompagnée d’un petit texte historique ou d’une anecdote sur le légume sublimé. Place à la dégustation. —

    « Des légumes et des hommes », à Versailles jusqu’au 9 septembre, puis du 1er octobre au 31 décembre au Chai de Bercy, et à la foire de Paris du 26 octobre au 4 novembre.

    Sources de cet article

    - Le site Des légumes et des hommes

      Le rédacteur   Claire Baudiffier  pour Terraéco.net


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  •   Les éoliennes danoises sont bénéfiques pour les poissons

    28 août 2012,

    eoliennes_offshore_DNEoliennes danoises
    © C. Magdelaine / notre-planete.info

    L'effet positif des éoliennes sur l'environnement n'est plus à démontrer. Cependant, une nouvelle étude visant à étudier l'impact des parcs éoliens offshore sur la vie marine a révélé que cette source d'énergie renouvelable pouvait également être bénéfique pour les poissons.

    D'après les conclusions de cette étude, présentées dans un rapport publié par l'Institut national des ressources aquatiques (DTU Aqua) et intitulé « Effect of the Horns Rev 1 Offshore Wind Farm on Fish Communities. Follow-up Seven Years after Construction » (Effets du parc éolien offshore Horns Rev 1 sur les populations de poissons. Suivi sept ans après la construction), les éoliennes auraient un effet positif pour les poissons, certaines espèces ayant même vu leur population augmenter.

    Avec 80 énormes turbines situées dans des eaux relativement peu profondes regorgeant de poissons, le parc éolien Horns Rev 1 au Danemark est l'un des plus grands parcs éoliens offshore de la planète. Les chercheurs du DTU Aqua ont compilé et analysé des données concernant les poissons présents dans la zone en question. "Notre étude démontre que les turbines n'ont pas eu d'incidence néfaste sur les poissons de la région", explique Claus Stenberg, biologiste au DTU Aqua et principal auteur de l'étude.

    Les turbines de Horns Rev 1 sont implantées profondément dans le fond marin et sont entourées d'une barrière de protection constituée de rochers. Cette barrière a pour but de protéger les turbines contre l'érosion et d'empêcher les courants marins de creuser des tranchées dans le sable. Les chercheurs ont constaté que ces structures en pierre servaient également de récifs artificiels, offrant aux poissons des conditions de vie optimales. Non seulement les poissons y trouvent un abri et de la nourriture en abondance, mais cette zone attire en outre de plus en plus de poissons typiques des fonds rocheux. Autrement dit, les turbines ont créé un habitat pour plusieurs nouvelles espèces.

    "Plusieurs espèces qui affectionnent tout particulièrement les milieux récifaux, comme le rouquié, la loquette d'Europe et le lompe, se sont installées dans la région", explique le Dr Stenberg. "Plus on se rapproche des fondations des éoliennes et plus le nombre d'espèces observées est important." L'étude indique en outre que les éoliennes n'ont eu aucune incidence, positive ou négative, sur le lançon. En effet, ce dernier vit enfoui dans le sable fin et les éoliennes n'ont eu aucune influence ni sur la taille du grain de sable au fond, ni sur le nombre de lançons.

    D'après les chercheurs, il s'agit de la première étude qui évalue les incidences des éoliennes danoises sur les poissons. Cependant, ils ne pensent pas que les conclusions de cette étude pourront être répliquées dans les 11 parcs éoliens que comptent les eaux locales.

    "Le parc de Horns Rev est situé dans un environnement rude, où l'action des vagues est forte, ce qui signifie, par exemple, que les forêts d'algues, et les petits poissons qui y vivent, ne peuvent pas s'y installer. Nous nous attendons donc à ce que les effets positifs des récifs soient encore plus visibles dans un parc situé, par exemple, dans la zone plus abritée de Kattegat", explique le Dr Stenberg.

    Le chercheur du DTU Aqua poursuit en indiquant que, d'après l'étude, le parc de Horns Rev 1 est trop petit pour agir comme une véritable zone marine protégée (ZMP). En effet, durant leur vie, les poissons se déplacent dans une région beaucoup plus vaste que celle couverte par le parc éolien. "Mais il est permis de penser que plusieurs parcs situés à proximité les uns des autres pourraient avoir un effet positif combiné sur le frai et la survie des jeunes poissons, puisque des parcs éoliens situés en aval les uns des autres peuvent former une sorte de couloir de dispersion pour les oeufs et les larves", conclut-il.

    Auteur

    © Communautés européennes, 1990-2012 / CORDIS, http://cordis.europa.eu/

     notre-planete.info


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    C'est reparti ! A partir du 29 août, les installations olympiques de Londres reprennent du service pendant 15 jours pour les Jeux paralympiques. Pour Patrick Clastres, chercheur rattaché au Centre d'histoire de Sciences Po et spécialiste des JO*, ces jeux marquent cependant une nouvelle étape dans la prise de pouvoir du Comité international olympique. Il revient sur le mode de fonctionnement de cette institution singulière et opaque.

       28/08/2012 

    Corruption, dopages, tricheries, silences sur les manquements aux droits de l’homme des pays hôtes… le comité international olympique fait l’objet de nombreuses critiques. Comment fonctionne le CIO ?

    Patrick Clastres. Il y a une véritable opacité de l’institution olympique, que l’on retrouverait dans le cas de firmes transnationales. Par exemple, pour les chercheurs, les archives ne sont pas accessibles pour les 30 dernières années, et pour plus longtemps encore pour les membres en activité. C’est même le CIO qui finance l’essentiel de la recherche en sciences humaines, économie et droit dans le domaine du sport et de l’olympisme…ce qui en limite son indépendance. Il n’y a pas non plus - ou très peu - de tradition de journalisme d’investigation dans le sport ; c’est un des secteurs de l’information qui connaît la plus grande connivence. Le CIO verrouille d’ailleurs juridiquement toutes les informations qui peuvent le concerner. Depuis 1981, le CIO est une « organisation internationale non gouvernementale à but non lucratif à forme d’association dotée de la personnalité juridique dont le siège est à Lausanne » (une exception mondiale qui a ensuite été accordée à la FIFA). Cela donne aux dirigeants du CIO un statut protecteur qui les met en quelque sorte dans une position d’extra-territorialité puisque, en dehors de la Suisse, ils sont irresponsables pénalement pour tous les actes qu’ils commettent dans le cadre de leurs fonctions ! Cela a été vérifié lors du scandale de corruption pour les jeux de Salt Lake City (2002)**: Juan Antonio Samaranch, le président du CIO avait demandé à la justice américaine d’être auditionné en tant que simple témoin, ce qui lui a été accordé, et à bénéficier d’un sauf-conduit ! Résultat : l’enquête n’a pu remonter l’ensemble de la filière…

    Qui contrôle le CIO ?

    Personne. C’est un organisme qui vit et fonctionne sans aucun contrôle si ce n’est les rapports que la commission exécutive du CIO fait à l’assemblée générale du CIO dont les membres ont été cooptés ou, pour certains, élus à l’intérieur du monde sportif. Sous la présidence de Jacques Rogge, un audit financier a pour la première fois été conduit par une société privée mais seulement une partie extrêmement réduite de celui-ci a été publiée, ce qui ne nous permet pas de comprendre comment circule l’argent au sein du CIO. Les comités nationaux olympiques et les fédérations internationales sportives ne publient pas non plus les sommes qu’ils perçoivent du CIO, alors que celui-ci affirme que 90% des recettes de ses contrats leur sont reversés. Et les sommes sont considérables (exemple pour les JO de Londres : 1,6 milliard d'euros de sponsoring, et environ 4 milliards de droits de retransmission, ndlr). Par ailleurs, le CIO n’est soumis à aucun directoire politique dans le monde, alors même qu’il dispose dorénavant d’un statut d’observateur à l’ONU. En revanche, il finance un certain nombre d’actions humanitaires de nature sportive auprès d’agences onusiennes (PNUD, FAO, HCR). Des liens ont également été tissés avec le Conseil de l’Europe. L’argument de vente du CIO, ce sont les valeurs olympiques et l’idée que le sport est naturellement porteur de valeurs éducatives.

    Mais ces valeurs semblent de plus en plus céder le pas à une logique mercantile…

    Quand le CIO promeut les valeurs de la santé par le sport et qu’il contractualise avec Coca-Cola et Mc Donald’s on peut s’interroger sur la cohérence du projet olympique. Même chose concernant l’environnement et Dow Chemical…
    Par ailleurs, l’un des nouveaux chevaux de bataille du CIO est de diffuser gratuitement des manuels d’éducation sportive dans les écoles des pays hôtes des JO mais aussi des pays pauvres ou ultra-libéraux (à télécharger ici). On y trouve une version totalement idyllique du sport - notamment olympique - vu comme vecteur de prouesse, d’épanouissement, d’esprit d’équipe. Qu’une version positive de l’humanité soit diffusée en direction de la jeunesse ne peut déplaire. Mais on ne saurait en rester là. Il n’y est pas question de dopage, ni de corruption, ni de paris sportifs, ni de manipulations génétiques réalisées sur les athlètes, ni de profits colossaux, ni des discriminations dans le sport dont le CIO porte historiquement la responsabilité. Il y a encore moins de recul critique sur les institutions sportives elles-mêmes. Ce manuel a été diffusé en Grèce (mais avec une forte opposition des enseignants), il a très bien fonctionné en Chine, et sera sans doute distribué en Angleterre. Désormais, il est aussi diffusé dans les pays africains. En France, des tentatives sont esquissées qui se heurtent, pour l’heure, au concept de laïcité et au monde enseignant jaloux de son indépendance intellectuelle. Ce manuel (qui date de 2007) est financé, à hauteur d’un million d’euros, par une société de jeux vidéo qui se trouve par ailleurs être le sponsor des Jeux olympiques de la Jeunesse, initiés à Singapour en 2010.
    Il faut aussi savoir que de certains membres du CIO sont également des businessmen, de même que de nombreux managers employés par le CIO ont fait carrière dans des multinationales sous contrat avec le même CIO…

    C’est donc cette institution très opaque qui dicte sa loi aux pays qui accueillent les Jeux olympiques, comme on le voit cette année à Londres…

    C’est effectivement l’une des évolutions les plus récentes, qui date de cette dernière décennie. Mais un pas important a été franchi à Londres cette année. Désormais le CIO impose des contrats extrêmement sévères pour sécuriser l’engagement partenarial des grands sponsors. C’est pour cela que je dis que le CIO a désormais besoin d’une dictature ou d’un pays ultra libéral pour attribuer les jeux. Ce fut le cas de la Chine mais aussi de Londres où le Parlement a pris une loi d’exception qui donne au CIO toute autorité pendant la période des jeux, sur le territoire londonien, pour faire intervenir ses propres agents de sécurité. Ils pouvaient s’introduire dans les commerces, les entreprises et même chez les particuliers pour faire respecter les contrats de sponsoring ! Cela construit un droit très singulier, extérieur aux Etats, qui donne à une institution qui n’est contrôlée par personne, une capacité à agir sur le plan policier. De fait, je serai très agacé en tant que citoyen, si la France devait se porter candidate en abandonnant une partie de son pouvoir régalien. D’ailleurs, le fait que les lois françaises imposent au mouvement sportif un certain nombre de comportements éthiques constitue sans doute la principale explication à l’échec de la candidature de Paris pour les JO de 2012.

    Les JO de Londres se sont affichés comme les plus verts de l’histoire et la dimension environnementale fait aujourd’hui partie intégrante de l’Olympisme. Mais les JO de Sotchi en 2014 sont justement très décriés sur cette question là. Là encore faut-il y voir un manque de cohérence ?

    C’est de la communication avec une dose de culpabilité. Ce sont les JO de Sydney en 2000 qui se sont pour la première fois affichés comme « verts ». La contribution du sport au développement durable constitue désormais le troisième pilier de l’olympisme au même titre que les valeurs du sport et l’action caritative par le sport. Mais on peut dans ce cas s’étonner que les JO aient été accordés à Pékin ou Athènes, deux capitales qui ne sont pas des exemples en matière de pollution…L’argument du CIO est que les transports publics ont été améliorés, ce qui est vrai. Mais est-ce suffisant ? Quant à Sotchi, le cas est catastrophique car le site naturel protégé sur lequel les installations sont construites va être détruit (voir article lié). Il ne faut pas se leurrer, les JO de Sotchi sont les JO de Gazprom. En y ajoutant les mesures prises contre les libertés des populations du Caucase, Sotchi va fonctionner comme un mauvais signal en direction de tous ceux qui croient encore aux valeurs de l’olympisme.

    Pour contrer ces dérives, vous prônez l’intégration de la Déclaration universelle des droits de l’homme dans la Charte de l’Olympisme ou encore la création d’une agence mondiale anti-corruption dans le sport, à l’image de ce qui se pratique dans le dopage. Cela vous semble-t-il réalisable ?

    Disons que faire ces propositions permet surtout de montrer en

    Les pays hôtes s'engagent à promouvoir les droits de l'homme
    Le 29 août 2012, les représentants des gouvernements des pays hôtes des JO actuels et des prochains (Royaume-Uni, Russie, Brésil, Corée), ont signé un communiqué commun dans lequel ils s’engagent notamment à « promouvoir la sensibilisation, la compréhension et l'application de la Déclaration universelle des droits de l'homme envers ceux qui assistent et participent » aux Jeux olympiques et paralympiques. « Selon, l’article 23 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, tout le monde a le droit à des conditions équitables et satisfaisantes de travail, de rémunération ainsi qu’à créer et s'affilier à des syndicats. À la lumière du communiqué signé aujourd'hui, nous allons demander aux pays hôtes d'expliquer comment ils ont l'intention de protéger ces droits dans les chaînes d'approvisionnement olympiques », commente ainsi Jyrki Raina, le secrétaire général du syndicat européen IndustriALL.

    creux les insuffisances de la norme olympique. Mais je ne me fais pas d’illusion sur leur mise en œuvre. Sur la question des droits de l’homme, la Charte fait seulement référence à des « principes éthiques universels » qui ne sont absolument pas définis, qui donnent toute latitude au CIO et qui le dispense de prendre ses responsabilités devant d’autres instances internationales. Comme l’a dit Jacques Rogge, le CIO ne se considère pas comme l’ONU - ni d’ailleurs la Croix rouge ou l’Amnesty International - du Sport ! La plasticité de l’idéologie olympique et la posture de neutralité qu’adopte le CIO face à des pays comme la Chine laisse à ces derniers la possibilité de faire la démonstration que les droits de l’homme ne sont pas universels. Cela permet également aux Etats islamistes d’imposer le voile comme on a pu le voir à Londres. Cet universalisme mou est une défaite intellectuelle du CIO qui a des conséquences extrêmement graves sur le combat en faveur des libertés.
    Concernant l’agence mondiale contre la corruption dans le sport, elle se justifierait de part les paris sportifs ou la main mise des mafias sur certains clubs de sport. Il faut absolument que les Etats s’en mêlent. D’ailleurs au ministère des finances français, il existe une cellule dédiée à la corruption dans le secteur. Mais le CIO n’a évidemment pas intérêt à ce que les agences internationales se développent, ce qui affaiblirait son propre pouvoir…

     

    Les Jeux paralympiques qui vont s’ouvrir sont-ils victimes des mêmes dérives que les jeux olympiques « classiques » ?

    Depuis les JO de Pékin, les stades sont remplis pour les jeux paralympiques***. C’est donc devenu pour les partenaires un enjeu intéressant, qui permet aux sponsors d’afficher un partenariat plus éthique. Du côté des performances, on sait aussi qu’il y a du dopage, et que des nations commencent à miser dessus, tandis que des rumeurs font état d’athlètes n’hésitant pas à se mutiler pour pouvoir participer à ces jeux. On est à un moment de décollage médiatique de ces compétitions handisports : je pense que l’on va donc retrouver d’ici peu les mêmes travers…
    En séparant les hommes des femmes, les valides des athlètes handisport, les compétitions olympiques font donc échec à la diversité. C’est pour cela que je propose que l’on puisse organiser des épreuves communes, de relais, entre athlètes valides et non valides, mais aussi avec des seniors (plus de 50 ans), et entre hommes et femmes, pour que l’on ait des compétitions humainement progressistes. Ce qui n’empêchera pas le dopage, mais cette forme de dépassement collectif donnerait au moins une image de confraternité dans la compétition.

    *Patrick Clastres est agrégé d’histoire et docteur en histoire contemporaine. Ses travaux au sein du Centre d’histoire de Sciences Po portent sur l’histoire du sport et des jeux olympiques comme faits culturels et politiques. Il est l’auteur en 2008 de Jeux olympiques, Un siècle de passions (éd. Les quatre chemins, à reparaître prochainement sous format électronique), et les Mémoires de jeunesse de Pierre de Coubertin (Nouveau Monde éditions, 2008).

    ** En 1998, un scandale de corruption éclate concernant l’attribution des Jeux d’hiver de 2002 à Salt Lake city. Six membres du CIO seront exclus, quatre de leurs collègues démissionneront et dix autres recevront blâmes et avertissements.

    *** Le CIO a passé contrat avec le Comité international paralympique (CIP), l’organisme international qui gère le handisport depuis 1989. Le CIO soutient les Jeux paralympiques adossés aux JO mais en dehors d’eux.

    Propos recueillis par Béatrice Héraud
    © 2012 Novethic - Tous droits réservés

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  •   Dans l'horreur d'un abattoir qui fournit Mc Donald's et les cantines scolaires américaines

    24 août 2012, 11 h 44   notre-planete.info

    Comment nourrir une population grandissante qui adopte aveuglement une alimentation déséquilibrée basée sur la viande, les graisses et le sucre ? C'est possible en industrialisant le vivant comme en témoigne ce nouveau scandale dans un abattoir américain qui alimente notamment le géant Mc Donald's et les cantines scolaires des Etats-Unis.

    En Californie, aux Etats-Unis, des inspecteurs fédéraux du département de l'agriculture (USDA) viennent de stopper l'activité d'un important abattoir suite à des preuves « flagrantes de manipulation et de traitement inhumain d'animaux d'élevages »[1]. Cette inspection a été décidée suite à la divulgation de vidéos de juin 2012 prises en caméra cachée pendant deux semaines dans les installations de l'abattoir. Ces images ont été prises par un défenseur des droits des animaux membre de l'association Compassion Over Killing.

    Central Valley Meat (CVM) est une chaîne d'abattoirs d'une vingtaine d'années qui emploie des centaines de personnes pour un chiffre d'affaires évalué à plusieurs centaines de millions de dollars[2]. L'abattoir californien produit près de 300 tonnes de viande par semaine et fournit notamment Mc Donald's et In-N-Out Burgers mais aussi les cantines scolaires de l'Etat, certaines réserves indiennes, des banques alimentaires communautaires et même l'USDA !

    Des vidéos écœurantes

    Après avoir passé des années à s'engraisser dans des fermes à taille inhumaine, dans une logique de production industrielle, les vaches arrivent titubant dans les abattoirs du CVM. Mais le calvaire ne fait que commencer...

    Pour les obliger à se lever alors qu'elles sont dans un état de santé déplorable, les employés de la CVM leur envoient de multiples décharges électriques, en violation évidente des lois des Etats-Unis sur le bien-être animal. Malheureusement, certaines bêtes sont incapables de se lever, même sous la douleur de l'aiguillon électrique, elles sont alors abattues sur place dans des conditions de souffrance intense. Dans ce cas, les vaches peuvent avoir le museau écrasé au sol par les bottes des opérateurs qui répètent plusieurs fois leurs tentatives de mise à mort...

    Celles qui ont eu la force de suivre sont acheminées dans un étroit couloir bétonné où les employés de la CVM abusent des aiguillons électriques (certaines sont électrocutées plus de 40 fois !) et peuvent même asperger d'eau bouillante les animaux récalcitrant, ceci pendant plusieurs dizaines de minutes...

    Les bêtes parviennent enfin au stade final de leur calvaire mais l'horreur n'en finit pas... Fermement maintenus par une étreinte mécanique, les animaux devraient tous être étourdis avant d'être abattus. Ce n'est malheureusement pas le cas et les cadences infernales, d'une logique industrielle, ne permettent pas de s'y reprendre. Certaines bêtes sont ainsi hissées, encore vivantes, par des chaînes en gémissant de douleur et de frayeur alors qu'elles se vident de leur sang...

    Les réactions aux images insoutenables  (sur le site notre-planete.info )

    Peu avant la diffusion de la vidéo, In-N-Out Burgers, une chaîne de burgers américaine, avait déjà annoncé qu'elle avait résilié son contrat avec l'abattoir. La chaîne de fast foods Mc Donald's a également réagi à la décision de fermeture du département américain de l'agriculture en interrompant leur approvisionnement « dans l'attente de futures investigations » a déclaré un porte-parole de Mc Donald's. Toutefois, le roi du burger continue d'écouler la viande déjà achetée dans cet abattoir.

    En effet, les inspecteurs de l'USDA poursuivent leur enquête et doivent notamment déterminer si les animaux incapables de marcher et de se lever ont tout de même été vendus pour la consommation humaine, ce qui est interdit par les lois fédérales.

    Dans tous les cas, "L'USDA ne cautionne pas qu'un animal soit forcé à se déplacer à l'aide de stimuli électriques ou à l'aide d'aiguillons" ; "les tentatives multiples pour étourdir un animal sont inhumaines" ; "les chocs électriques doivent être employés aussi peu que possible".

    Quant à Central Valley Meat, la société semble avoir pris ces faits très au sérieux et a promis de corriger ses dysfonctionnements aussi vite que possible.

    Ne soyons pas naïfs, l'objectif est de pouvoir reprendre l'activité de mort le plus rapidement possible avec quelques ajustements réglementaires qui seront plus ou moins suivis d'effets dans la réalité. D'ailleurs, le président même de Central Valley Meat, Brian Coelho, s'étonne de ces révélations "surprenantes et inquiétantes parce que ces abattoirs sont sous contrôle permanent des inspecteurs de l'USDA." Chacun se renvoie la responsabilité...

    Une situation qu'explique Erica Meier, directrice de l'association Compassion Over Killing à l'origine de cette vidéo : "Ces abus à l'intérieur des abattoirs à travers le pays [USA] sont souvent commis sous le nez des inspecteurs gouvernementaux". Le manquement des inspecteurs de l'USDA à identifier et réprimander cette maltraitance inacceptable trahit le laxisme de l'USDA sur la question du bien-être animal, souligne t-elle.

    Et en France ?

    Ne nous y trompons pas, la France n'est pas épargnée par cette cruauté inacceptable, méconnue ou acceptée avec résignation voire indifférence par trop de consommateurs. En témoignent de nombreuses vidéos filmées par des associations de protection des animaux de ferme. En France aussi, les animaux peuvent être traités à coup de pied ou de bâton pour avancer. En France aussi, les animaux sont suspendus encore vivants et conscients alors qu'ils se vident de leurs entrailles en poussant des hurlements de douleur... A ce titre, un jugement est toujours en attente dans l'affaire opposant L214 et Charal.

    Rappelons que les abattoirs français sont interdits d'accès au public, aux journalistes et aux associations. Cette omerta, inadmissible est cautionnée par nos gouvernements successifs.

    Alors qu'environ 900 millions de personnes souffrent de la faim dans le monde et que plus d'un milliard et demi de personnes souffrent de surpoids ou d'obésité, il serait temps que notre consommation de viande diminue drastiquement pour le plus grand bien de notre santé, du vivant et de notre environnement.

    Notes

    1. USDA Suspends Central Valley Meat for Humane Handling Violations - USDA
    2. Central Valley Meat CO Inc - Manta

    Sources

    Auteur

    avatar Christophe Magdelaine / notre-planete.info - Tous droits réservés


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  • GRAIN publie un tableau de données sur plus de 400 cas d’accaparement des terres dans le monde

    GRAIN | 22 March 2012

    Victime de l’accaparement des terres en Ouganda (avec la permission de <a href="http://www.oxfamamerica.org/articles/land-grabs-take-a-sneak-peek">Oxfam America</a>)

    Victime de l’accaparement des terres en Ouganda (avec la permission de Oxfam America)

    GRAIN propose aujourd’hui un nouvel ensemble de données concernant 416 exemples récents d’accaparement à grande échelle, qui sont le fait d’investisseurs étrangers. Les terres dont s’emparent les investisseurs sont destinées à la production de cultures alimentaires et couvrent une superficie de près de 35 millions d’hectares dans 66 pays.

    Les données sont disponibles en format HTML ci-dessous et en format XLS, en PDF, et dans cette carte interactive créée par Varun Mangla / Circle of Blue.

    Nous n’avons pas la prétention d’avoir établi la liste complète de tous les accords fonciers existants. Nous nous sommes limités aux accords qui:

    • ont été lancés après 2006
    • n’ont pas été annulés
    • impliquent de vastes superficies
    • sont le fait d’investisseurs étrangers et
    • sont destinés à la production de cultures alimentaires

    Les accords ayant trait à la production de canne à sucre ou d’huile de palme ont été inclus, mais pas ceux qui ne concernent que la culture du jatropha ou du coton.

    Cet ensemble d’accords fournit une illustration saisissante de la rapidité avec laquelle l’agrobusiness s’est installée dans le monde entier depuis les crises financière et alimentaire de 2008, arrachant la production alimentaire des mains des paysans et des communautés locales.

    Ce tableau confirme que l’Afrique est bien la cible première de l’accaparement des terres, mais souligne également la place occupée dans ce drame par l’Amérique latine, l’Asie et l’Europe de l’Est. L’accaparement des terres agricoles est indéniablement un phénomène mondial.

    Autres jeux de données sur l’accaparement des terres publiés récemment par GRAIN :

    Ampleur du processus d’accaparement des terres agricoles par des intérêts étrangers pour la production alimentaire : Surface des terres agricoles vendues ou louées (décembre 2011). Un tableau montrant le pourcentage des surfaces accaparées par des étrangers – pour la production de cultures alimentaires et pour l’élevage – en termes de terres arables, terres agricoles et superficie totale par pays concerné.

    Les fonds de pension investissant dans les terres agricoles pour la production alimentaire (mise à jour : décembre 2011). Un tableau qui montre quels fonds de pension achètent des terres agricoles, où ils achètent et combien cela leur coûte.

    
L’accaparement des terres et la crise alimentaire mondiale – présentation (novembre 2011). Une présentation PowerPoint fournissant une vue d’ensemble de l’évolution de l’accaparement des terres. Comprend des cartes et des résumés de cas d’accaparement.


    Toutes ces données brossent un portrait très clair de l’identité des accapareurs. Si la majorité des 298 accapareurs dont nous parlons ici appartiennent au secteur agroalimentaire, les sociétés financières et les fonds souverains sont responsables de près d’un tiers des accords. Et très souvent, les intérêts des sociétés se chevauchent. Nous voyons ainsi que Cargill, l’une des plus grandes entreprises mondiales d’agrobusiness, a acquis des centaines de milliers d’hectares de terres agricoles par le biais de son fonds de couverture, Black River Asset Management.

    Les investisseurs basés en Europe et en Asie sont responsables d’environ les deux tiers des cas d’accaparement des terres inclus dans le tableau. C’est de la Chine et de l’Inde que viennent la plupart des accapareurs, ainsi que du Royaume-Uni et de l’Allemagne. Mais le Royaume-Uni, comme Singapour et Maurice, sert de paradis fiscal aux accapareurs et souvent, la véritable base active des sociétés est installée dans un autre pays. Dans le palmarès des accapareurs, il faut évidemment signaler les États-Unis, tout en haut de la liste avec 41 cas d’accaparement, et les Émirats Arabes Unis et l’Arabie Saoudite qui représentent, à eux deux, 39 cas.

    GRAIN tient à souligner que ce tableau a été compilé à partir de données dont nous avons connaissance, et que nous avons principalement recueillies sur le site Internet farmlandgrab.org. Les informations n’ont pas été vérifiées sur le terrain. De plus, il ne s’agit que d’un résumé qui ne peut, par définition, tenir compte de toutes les nuances et tous les détails de la réalité. Toutes les sources sont disponibles sur demande.

    Les données sont disponibles en format HTML ci-dessous et en format XLS et en PDF.

    Pour toute information complémentaire, veuillez contacter :

    Devlin Kuyek à Montréal, au Canada
    devlin@grain.org       +1 514 571 7702

    Renée Vellvé à Paris, en France
    renee@grain.org       +33 6 75073468

    Carlos Vicente à Marcos Paz, en Argentine
    carlos@grain.org      +549 11 63088809

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