•   Printemps arabe : derrière l'humanitaire le pétrolifère ?

    Dimanche 8 Avril 2012     Guy Sitbon - Marianne


    Les remugles du printemps arabe sont en train de ruiner des états arabes qui étaient déjà bien affaiblis, de la Syrie à la Lybie en passant par le Mali. Et si cette occurrence correspondait exactement aux voeux occidentaux qui préfèrent voir un émir complaisant ou docile qu'un nationaliste volontariste derrière un puit pétrole ? C'est la thèse de Guy Sitbon.   

    (Un rebelle libyen - Altaf Qadri/AP/SIPA)
    (Un rebelle libyen - Altaf Qadri/AP/SIPA)    
    L’Etat irakien n’existe plus, depuis près de dix ans. L’Etat syrien n’existe plus, son armée s’est métamorphosée en escadrons de la mort alaouites. L’Etat libyen n’existe plus remplacé par plusieurs centaines de groupuscules armés et d’une vingtaine de seigneurs de la guerre régionaux. L’Etat yéménite n’existe plus. On compte désormais deux Soudan en attendant les subdivisions. Le Mali est en voie de disparition.

    Jadis, les pays instables se régulaient par des putschs. Crise-coup de force-nouveau gouvernement. Les généraux-présidents passaient, la structure d’autorité restait en place. De nos jours, le modèle s’est donné un nouveau paradigme. Ce n’est plus seulement le gouvernement mais l’Etat tout entier qui disparaît corps et biens. La reconnaissance d’une des forces locales par telle ou telle autre puissance ne change rien à la donne. La reconnaissance du CNT libyen n’ajoute rien à sa zone d’influence, pas même dans la ville de Tripoli.

    Nous ne sommes peut-être qu’au tout début de ce processus de dissolution. Des dizaines d’Etats, spécialement en Afrique, ne tiennent (sur un fil) que par l’opération du Saint Esprit. Il suffirait d’un choc pour qu’ils fassent naufrage. L’Angola, le Nigéria (réservoirs pétroliers) feraient bien de numéroter leurs abattis.

    Un point commun aux victimes de cette hécatombe, le pétrole, nerf de la planète. Irak et Libye possèdent des réserves incommensurables. La Syrie, jadis dénommée « la Prusse de l’espace arabe », représentait l’axe autour duquel tous les conflits tournaient. Tous les trois ont sombré. Le dernier état pétrolier à tenir encore debout réside en Arabie Saoudite, aux frontières du chaudron yéménite.

    Les Etats coulent mais le pétrole se porte bien. Il a suffi de trois mois, en Libye, pour que les pipe-lines reviennent à leur débit régulier. En Irak, la production a retrouvé ses niveaux de 2003, sous Saddam Hussein. Seule différence : il n’y a plus d’état autour des puits pour mener cette stratégie de l’énergie si préjudiciable aux marchés consommateurs. Reste l’Iran et le Venezuela. Ils ne perdent rien pour attendre.

    L’Occident n’est intervenu militairement que dans deux pays : l’Irak et la Libye, deux énormes producteurs.

    Heureusement pour nous, les autres grosses réserves se situent souvent dans des pays minuscules, Qatar, Émirats arabes unis, Koweit, possessions de leurs émirs qui ne doivent la vie et la survie qu’à la tutelle occidentales. Leur population « nationale » dépasse rarement quelques milliers d’âmes; 90% des résidents, ou plus, sont immigrés. La vigueur de la famille régnante saoudienne serait réduite à pas grand-chose sans son alliance avec les Etats Unis.

    En matière de pétrole, l’idéal des Etats consommateurs est un puits au milieu d’un désert possédé personnellement par un émir. Autant d’émirs qu’on veut mais pas de peuple, pas de véritable puissance. Par une divine surprise, deux guerres ont pulvérisé deux mastodontes pétroliers mauvais coucheurs. Kadhafi, Saddam Hussein nous ont tenus à la gorge quarante années durant et plus. Toute honte bue, nous les recevions dans leur tente plantée à l’Elysée ou presque. Nous leur mangions dans la main. Nos armadas aidant, ils ont débarrassé le plancher. Finis au bout d’une corde ou d’un tuyau. Leurs successeurs ? Pas de successeurs. Rien de rien. Un rien salafiste et djihadiste sur les bords mais aussi démuni que divisé. Qu’ils continuent en s’entrégorger tout leur saoul, c’est tout le bien que leur souhaitent les consommateurs.

    Peut-on soupçonner les aviations française, britanniques, américaines, danoises, belges, néerlandaise, qatarie et consorts, d’avoir bombardé Kadhafi un œil en coin sur les puits de pétrole ? Quelle calomnie ! Nous avons mené une opération humanitaire. C’est entendu ? Humanitaro-humanitaire. Ça vous ferait mal, pour une fois, de nous créditer d’un bon sentiment ? Une fois, rien qu’une fois.

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  •    04/04/2012 à 19h43

    Présidentielle : les paradis fiscaux n’ont pas de soucis à se faire

    Plus d'options de partage
     

    Une plage aux Seychelles (Richard Lough/Reuters)

    Cent milliards sur cinq ans. C’est la somme à laquelle s’élève la fraude fiscale internationale, a calculé le CCFD-Terre solidaire. L’ONG a donc décidé de remettre un chèque de ce montant aux candidats, jeudi 5 avril, lors d’une tournée des QG de campagne. Elle compte saisir l’occasion pour leur demander quelques précisions sur leur programme de lutte contre l’évasion fiscale.

    1   Hollande et Bayrou, les imprécis

    François Hollande entend « renforcer les moyens de lutter contre la fraude fiscale », sans indiquer de quelle manière. Il promet également d’interdire aux banques françaises d’exercer dans les paradis fiscaux. Mais il ne précise pas quels sont les territoires concernés.

    François Bayrou fait preuve du même manque de précision, quand il parle de supprimer les paradis fiscaux. Qui est concerné ?

    La réponse ne va pas de soi. Au sommet du G20 de Cannes, cette année, Nicolas Sarkozy a épinglé 11 pays qui ne sont « pas dotés d’un cadre juridique adapté à l’échange d’informations fiscales » :

    • le Brunei,
    • le Vanuatu,
    • l’Uruguay,
    • Antigua-et-Barbuda,
    • La Barbade,
    • le Botswana,
    • le Panama,
    • les Seychelles,
    • Trinidad-et-Tobago.

    La Suisse et le Liechtenstein figurent de leur côté sur une « liste grise ».

    Le journaliste Antoine Peillon déplore une sélection partiale, comme celle annoncée à chaque G20, dans son livre d’enquête « Ces 600 milliards qui manquent à la France » (éd. Seuil) :

    « Ainsi, à la veille du G20 de Londres, Jersey, Guernesey et l’Ile de Man disparaissaient, comme par enchantement, de la “liste grise” [...]. Et, depuis 2010 l’organisation internationale Tax Justice Network s’étonne que le Luxembourg, la Suisse, l’Etat américain du Delaware ou la City de Londres ne figurent plus dans l’une des listes. »

    D’ailleurs, quand le CCFD-Terre solidaire dresse son propre inventaire, en 2009, il identifie 60 territoires récalcitrants. Qui vivent un peu de la corruption, un peu plus de l’argent du crime, et beaucoup de l’évasion fiscale.

    2  Sarkozy oublie les grandes entreprises

    « Les paradis fiscaux, c’est fini », avait juré Nicolas Sarkozy en 2009, à l’issue du G20 de Londres. Aujourd’hui, ses grandes intentions se sont dégonflées. Le Président propose de créer « un fichier national des fraudeurs sociaux et fiscaux » et un « FBI » de la lutte contre les fraudes.

    Le candidat UMP reste silencieux sur les entreprises multinationales et les banques internationales. Ce sont pourtant les plus grandes utilisatrices des paradis fiscaux.

    Le Conseil des prélèvements obligatoires a calculé le taux « implicite » d’imposition des entreprises en fonction de leur taille. Résultats : 8% pour les entreprises du CAC 40, contre 13% pour les entreprises de plus de 2 000 salariés et 30% pour les entreprises de moins de 9 salariés. La faible participation des entreprises du CAC représente un manque à gagner pour l’Etat de 8 milliards d’euros, selon le même rapport, cité par La Tribune.

    3  Joly, anti-secret bancaire

    Eva Joly est la seule à faire de la lutte contre les paradis fiscaux, le secret bancaire et la corruption une priorité de son programme. Elle propose des mesures concrètes pour faire reculer le secret bancaire. Moins pour s’attaquer à l’évasion fiscale des multinationales.

    4   Mélenchon demande des comptes

    Jean-Luc Mélenchon, lui, met en avant la transparence financière des entreprises. Pour Mathilde Dupré, chargée du plaidoyer Financement du développement au CCFD-Terre solidaire, c’est le nerf de la guerre :

    « La première étape pour lutter efficacement contre l’évasion fiscale est de renverser la charge de la preuve. Il revient aux entreprises de démontrer qu’elles n’utilisent pas les paradis fiscaux à des fins d’évasion fiscale.

    Comment l’entreprise BNP-Paribas explique t-elle par exemple la présence de 62 filiales au Luxembourg et de 27 filiales aux Iles Caïmans ?

    Autre exemple, Total qui n’avait pas payé d’impôt sur les bénéfices en France, l’année dernière, ne payera cette année que 300 millions d’euros, malgré quelques 12 milliards de bénéfices au niveau mondial. Ses dirigeants assurent que le groupe paye beaucoup d’impôts partout ailleurs. Certes, mais à l’heure actuelle, nous n’avons pas d’autre choix que de les croire sur parole car on ne connaît pas la liste exhaustive des filiales des entreprises multinationales. »

    Les pays du G20 ont demandé pour la première fois, dans leur déclaration de Cannes, « aux entreprises multinationales d’améliorer la transparence et de respecter pleinement les législations fiscales applicables ».

    Reste à le mettre en pratique : les 50 plus grosses entreprises européennes ont, selon le CCFD, en moyenne, plus de 20% de leurs filiales dans des paradis fiscaux. Et 26% pour les banques.


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  •  Cameroun : les terres de la discorde louées aux Américains

    Tribune des droits humains"

    (De Yaoundé) Une compagnie camerounaise, détenue par la firme américaineHerakles Farms, exploite des milliers d’hectares pour produire de l’huile de palme. Une implantation très critiquée par les observateurs locaux.

    Dans le Sud-ouest du Cameroun, plus de 73000 hectares de terres agricoles sont désormais loués au groupe agro-industriel américain Herakles Farms. Et cela au prix record de 1 dollar annuel l’hectare, selon un bail foncier dénoncé par les ONG locales qui crient au scandale.

    A travers leur filiale la SG Sustainable Oils Cameroon (Sgsoc), les dirigeants de la firme new-yorkaise comptent produire 400000 tonnes d’huile de palme brute et 40000 tonnes d’huile de palmiste par an.

    Pour Delilah Rothenberg, directrice du projet, il s’agit surtout de « réduire la dépendance du Cameroun aux pays d’importations » en produisant localement cette huile.

    Une intention louable, mais qui cacherait de graves conséquences selon le Centre pour l’Environnement et le Développement (CED), une ONG camerounaise.

    Dans son rapport publié en février, le CED dénonce un « accaparement des terres et des ressources » par la firme américaine.

    L’ONG s’inquiète avant tout de l’exode des populations. « Les activités de la Sgsoc vont créer certes 7500 emplois, mais la concession foncière va obliger plus de 25000 villageois à se déplacer » prévient Brendan Scharwtz, co-auteur de l’étude.

    Une menace que réfute Rotheberg, précisant que « seules les 1000 plantations cartographiées pour le projet seront exploitées », et que des « zones tampons seront créées afin que les activités ne se chevauchent avec les zones habitées. ».

    Quoiqu’il en soit, ce bail à rallonge est un coup dur pour les riverains qui ne pourront plus cultiver librement ces terres pendant les 99 prochaines années.

     Ressources rationnées

    Autre problème pointé par le rapport du CED : en acquérant ces terres, la firme américaine accapare aussi l’essentiel des ressources du sol et du sous-sol.

    « Le contrat de la Sgsoc lui accorde le droit d’utiliser, gratuitement, des quantités illimités d’eau dans sa concession foncière. L’entreprise jouit également d’un droit exclusif sur les autres ressources présentes sur l’exploitation, comme le bois, l’argile et le gravier ».

    Ces avantages excessifs n’ont pas manqué de susciter un profond mécontentement dans la région.

    En 2011, des jeunes de la localité sont descendus dans les rues pour bloquer les bulldozers en guise de protestation.

    Une ONG locale, le Struggle to Economise Future Environnement (SEFE), a déposé un recours auprès de la justice, pour obtenir un moratoire sur la plantation de la Sgsoc.

    Dans cette attente, la justice camerounaise a ordonné l’arrêt des activités d’Herakles en août dernier, avec une astreinte de 500000 francs CFA [env. 760 euros] par jour en cas de violation.

    Seulement, le jugement n’a pas été respecté et le juge a même été dessaisi du dossier.

    Mais pour Rothenberg, là encore il n’y a pas matière à polémiquer :

    « Cette affaire judiciaire a été résolue. Il convient de noter que l’engagement de toutes les parties prenantes est important pour nous, et c’est pourquoi nous avons formé une équipe de développement communautaire local pour mieux faire comprendre l’intérêt du projet et maintenir le dialogue avec les populations ».

    Environnement menacé

    Le CED s’inquiète aussi des conséquences écologiques du projet. Brendan Schwartz s’inquiète :

    « Cet espace abrite des douzaines d’espèces animales et végétales en voie d’extinction. Le projet va interrompre la protection et la croissance de la faune sauvage »

    Il craint aussi l’utilisation de produits chimiques toxiques. Certes Herakles Farms s’est engagé à préserver les forêts à haute valeur pour la conservation, en limitant l’utilisation des polluants et le gaspillage des ressources naturelles.

    La firme indique même que depuis le début de ses activités, le braconnage a baissé parce qu’elle a recruté des villageois chasseurs.

    Mais malgré toutes ces bonnes intentions affichées, le problème de l’accaparement des terres camerounaises – facilité par le gouvernement Biya - par des firmes étrangères n’en n’est qu’à ses débuts.

    Dans l’Est du pays, un paysan de 58 ans vient d’être condamné à 2 ans de prison pour avoir refusé de céder ses terres aux Chinois.


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  • additifs alimentaires

    Les additifs alimentaires sont des produits ajoutés à la nourriture.
    Ils doivent être écrit sur l’emballage, dans la liste des ingrédients.

    La définition officielle d’un additif alimentaire est une substance habituellement non consommée comme aliment en soi et habituellement non utilisée comme ingrédient caractéristique dans l’alimentation, possédant ou non une valeur nutritive, et dont l’adjonction intentionnelle aux denrées alimentaires, dans un but technologique au stade de leur fabrication, transformation, préparation, traitement, conditionnement, transport ou entreposage, a pour effet, ou peut raisonnablement être estimée avoir pour effet, qu’elle devient elle-même ou que ses dérivés deviennent, directement ou indirectement, un composant des denrées alimentaires.

    Les additifs alimentaires sont des produits ajoutés aux produits alimentaires dans le but d’en améliorer la conservation, l’aspect, le goût, etc.

    Les colorants alimentaires, les conservateurs, les émulsifiants, épaississants, stabilisants, gélifiants, les exhausteurs de goût et les édulcorants sont des additifs alimentaires. 

    On peut classer les additifs alimentaires dans trois catégories :

     Les additifs inoffensifs pour la santé.

     Les additifs avec une polémique : certains rapports de santé dans le monde considèrent que l’additif comporte un danger et d’autres non.

     Les additifs dangereux pour la santé. 

    La liste des additifs alimentaires dangereux pour votre santé :

     Le Propylène Glycol E1520 ou Anti-gel pourrait être dangereux.
    Voici des informations complémentaires :
    Le seul cas ou le Propylène Glycol est utilise comme antigel, c’est pour obtenir un antigel très cher, utilisable dans les chambres froides alimentaire, la ou une fuite non détectée ne doit pas contaminer la nourriture.
    Associer antigel et Propylène Glycol sans explication, est trompeur. En effet le public a dans l’esprit que l’antigel est très dangereux, car le seul qu’il manipule est celui de voiture hautement toxique a base d’éthylène glycol (éthylène =/= propylène). L’utilisation de Propylène Glycol comme antigel certifié pour l’agro alimentaire, est un point pour sa non toxicité. Le Propylène Glycol est aussi beaucoup utilise dans les produit de beauté et comme excipient de médicament.
    Il est aussi utilise pour fabriquer, depuis des décennies, la fumée dans la discothèque ou le cinéma (le Propylène Glycol se vaporise a 55-60°), sans jamais avoir eu de problème d’intoxication rapporté.
    Le seul rapport connu a ce jour sur le Propylène Glycol est celui de l’INRS (Institut National de Recherche et de Sécurité) il date de 1994 et conclu en substance, de la non toxicité du produit aussi bien pour l’ingestion en forte dose, l’inhalation et le contact cutané. (inrs.fr/INRS-PUB/inrs01.nsf/inrs01_catalog_view_view/91018D65A315739CC1256CE8005A622A/$FILE/ft226.pdf)

     Le Polyvinylpyrrolidone E1201 et E1202 : il permet de lier des agents de turbidité dans une boisson.
    Risque pour la santé : des fausses couches et des cancers.

     Diphényle E230 : un conservateur de synthèse également utilisé comme pesticide, interdit en Australie.
    Risque pour la santé : des nausées, une irritation des yeux, allergies, etc.

     L’aspartame E951 : il est très utilisé dans les produits lights (boisson, gateaux, chewing-gum, etc.)
    Risque pour la santé : des troubles digestifs, des maux de tête, insomnies, prise de poids, douleurs articulaires, trous de mémoire, crises de panique, infertilité, etc.

     Acide Cyclamique E952 et sels de Na, Ca : édulcorant de synthèse pour remplacer le sucre.
    Risque pour la santé : Cancers (Additif interdit aux Etats-Unis en 1970, autorisé au Canada et dans d’autres pays.)

     Sucralose E955 : édulcorant 600 fois plus sucrant que le sucre.
    Risque pour la santé : problèmes de foie et de reins.

     Saccharine E954 et sels Na, K, Ca : édulcorant 300 fois plus sucrant que le sucre.
    Risque pour la santé : de nombreuses allergies.

     Sel d’aspartame E962 et Acésulfame-K : fonction similaire à l’aspartame et à acesulfame-k.
    Risque pour la santé : voir les risques pour l’aspartame e951 et l’acésulfame k.

     Xylitol E967 : édulcorant de synthèse reconnu comme cancérigène aux Etats-Unis par la Food and Drug Administration.
    Risque pour la santé : problèmes de reins, évanouissement, acidose, problème d’orientation, etc.

     Acide benzoïque E210 : c’est un conservateur chimique.
    Risque pour la santé : des problèmes de croissance, insomnies, trouble du comportement, etc.

     Acesulfame-k E950 : édulcorant 200 fois plus sucrant que le sucre. Il serait plus dangereux que la saccharine et l’aspartame.
    Risque pour la santé : hausse de cholestérol, cancers, problèmes aux poumons, hypoglycémie, etc.

     Azodicarbonamide E927a ou Azoformamide : additif interdit en Australie et en Allemagne.
    Risque pour la santé : asthme, hyperactivité, insomnies, etc.

     Cire de polyéthylène oxydée E914 : Utilisé comme agent d’enrobage pour traiter les agrumes, légumes, fruits.
    Risque pour la santé : de gros risques si on on ne lave pas les fruits/légumes et également ses propres mains.

     Esters de l’acide montanique E912 : cire végétale utilisé comme agent d’enrobage.
    Risque pour la santé : des allergies.

     Gallate de propyle E310 : un antioxydant de synthèse.
    Risque pour la santé : problème au foie, hyperactivité, cancers, allergies, etc.

     Cire microcristalline E905 : issu du pétrole ou lignite, présent dans les chewing-gums et de nombreuses confiseries.
    Risque pour la santé : problème d’absorption de vitamines et de minéraux, problème au niveau des lymphes et du foie.

     Diméthylpolysiloxane E900 : huile de silicone anti-mousse.
    Risque pour la santé : problèmes au niveau du foie, des reins, cancers.

     Ponceau 4r E124 : c’est un colorant rouge.
    Risque pour la santé : de l’urticaire, asthme, hyperactivité, etc.

     Glycine E640 : support pour additif de synthèse qui peut remplacer le sel.
    Risque pour la santé : retard de croissance, augmentation du taux de mortalité.

     Ethyl matol E637 : cf maltol e636
    Risque pour la santé : voir maltol.

     Maltol E636 : exhausteur de goût.
    Risque pour la santé : des risques de destruction des globules rouges.

     Acide inosinique E630 : exhausteur de goût.
    Risque pour la santé : problème d’asthme, réactions cutanées, allergies, etc.

     Guanylate disodique E627 : exhausteur de goût pour stimuler l’appétit.
    Risque pour la santé : irritation des muqueuses, de l’asthme, etc.

     Glutamate monosodique E621 ou GMS : exhausteur de goût de synthèse très utilisé.
    Risque pour la santé : destruction des neurones.

     Silicate de magnésium E553a : un anti-agglomérant.
    Risque pour la santé : problèmes au niveau de la respiration.

     Talc E553b : un anti-agglomérant.
    Risque pour la santé : problème au niveau de la respiration.

     Silicate aluminosodique E554 : anti-agglomérant utilisé comme colorant.
    Risque pour la santé : alzheimer, problèmes au placenta.

     Acide glutamique E620 : additif très utilisé, pour remplacer le sel.
    Risque pour la santé : asthme, problème de sensibilité du dos et des bras, problème cardiovasculaires.

     Poly phosphates de calcium E544 : utilisé pour augmenter la masse des aliments, interdit en Australie.
    Risque pour la santé : allergies, problèmes de digestion.

     Gallate d’octyle E311 : un antioxydant de synthèse.
    Risque pour la santé : de l’urticaire, des allergies, problème concernant les hémoglobines, etc.

     Phosphates d’aluminium acide sodique E541 : utilisé dans les patisseries, présenté comme neurotoxique.
    Risque pour la santé : problèmes de reins, alzheimer, problèmes de coeur, etc.

     Sulfate d’aluminium E520 : un dérivé de l’aluminium.
    Risque pour la santé : nocif pour les reins, alzheimer

     Monostérate de sorbinate E491 : un anti-moussant utilisé comme colorant par exemple.
    Risque pour la santé : lésion(s) d’organe(s), diarrhées, etc.

     Sucroesters E473 : antioxydant, présent dans de la nourriture pour bébé.
    Risque pour la santé : problèmes de digestion et diarrhées.

     Céllulose microcristalline E460 : un épaississant.
    Risque pour la santé : cancérigène ou non (nombreux tests en contradiction)

     Polysorbate 20 E432 : support de synthèse utilisé dans les desserts.
    Risque pour la santé : problèmes de calculs rénaux, des tumeurs, allergies, etc.

     Edta E385 : un antioxydant, il est utilisé en médecine pour traiter un empoisonnements aux métaux lourds
    Risque pour la santé : problème de digestion, coagulation du sang, etc.

     Gélatine E441 : très utilisé dans les laitages et bonbons.
    Risque pour la santé : nombreuses allergies, asthme.

    D’autres additifs alimentaire à éviter  :

    E214, E235, E474, E472f, E542, E545, E555, E556, E628, E472e, E472d, E472c, E472b, E380, E284, E200, E180, E285, E472a, E629, E631, E632, E521, E522, E523, E525, E517, E518, E515, E513, E514, E512, E510, E508, E507, E469, E509, E496, E495, E492, E493, E477, E479b, E450a, E421, E430, E425, E320, E321, E154, E155, E102, E120, E123, etc.

    Cette liste n’est pas exhaustive, il existe d’autres additifs alimentaires qui sont dangereux pour le bien-être des personnes !


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  •   Petits patrons en colère : « Les banques nous euthanasient »


    Patricia Koch (Martin Untersinger/Rue89)

    (De Sentheim et Fellering) Eux aussi, ce sont des invisibles. Mis à genoux par la crise et acculés par des banques qui ne veulent plus prêter, ils ont tout de même décidé de crier.

    Ce sont des chefs d'entreprises de la région de Mulhouse. En début d'année, ils ont créé un collectif pour se faire entendre. Deux mois plus tard, au rythme de plusieurs ralliements par jour, ce collectif rassemble près de 300 TPE (très petites entreprises) et PME (petites et moyennes entreprises) venues de toute la France.

    Ils protestent contre l'attitude des banques, qui ont fermé du jour au lendemain le robinet du crédit, menaçant la survie des petites et moyennes structures qui tentent de se relever de la crise.

    Rue89 a recontré deux de ces patrons en colère :

    • Patricia Koch est à la tête d'une petite entreprise d'usinage et emploie six personnes. Parmi ses clients : Alstom ou la centrale de Fessenheim ;
    • Gérard Weber dirige depuis 39 ans une compagnie de transport, forte de 60 salariés.

    Des entreprises qui se relèvent, une crise qui revient

    Aujourd'hui, normalement, ces entreprises pourraient bien se porter : leurs carnets de commande ont retrouvé des couleurs. Mais elles sont bloquées faute de financements. Gérard Weber évoque une situation commerciale actuelle « meilleure qu'en 2008, avant la crise ! ». Patricia Koch explique :

    « Alors que toutes les prévisions sont bonnes, j'ai été obligée de laisser tomber un appel d'offre. Avec le boulot que j'avais, j'aurais pu prendre six personnes. »

    Ces entreprises ont besoin d'un soutien immédiat, alors que se profile déjà selon eux la prochaine crise. Patricia Koch :

    « On était archi-surbookés pendant un an et demi, mais ça fait quinze jours que les carnets de commandes commencent à dégringoler. Ça a un relent de 2008, on entre à nouveau dans une crise terrible ! »

    Deux années de déficit dues à la crise

    Patricia Koch lit la lettre que lui a envoyée le cabinet de Nicolas Sarkozy (Martin Untersinger/Rue89)

    Pour ces deux entreprises, la crise économique a tapé fort. « D'un jour à l'autre, on n'a plus eu de boulot », explique Patricia Koch. Résultat : deux années de déficit.

    Même chose pour Gérard Weber. Après deux exercices de pertes, celui qui se terminera en juin prochain est sur la voie de l'équilibre :

    « Nous ne sommes pas morts, mais très convalescents. Même si contrairement à certains confrères qui descendent, nous avons stabilisé notre chiffre d'affaire. »

    « Les banquiers nous ont tués, tous ! »

    Les chefs d'entreprise comptaient sur les banques pour les aider à passer ce cap difficile, notamment pour investir. Patricia accuse :

    « [Les banquiers] nous ont laissés tomber, ils nous ont lessivés, ils nous ont essorés, ils nous ont tués, tous ! »

    Facilités de paiements pour les entreprises

    Ligne de Dailly : la banque avance l'argent 80% dès l'émission de la facture et règle le reste quand la facture est acquittée.

    Escompte : l'achat de factures que la banque règle avant le client moyennant agios.

    Pire, les banques ont cessé de financer leur besoin en fonds de roulement (BFR), cette caisse nécessaire aux entreprises pour leur fonctionnement quotidien.

    Sous forme de lignes d'escompte, de découvert ou de « Dailly », toutes les facilités de paiement ont été interrompues. Patricia tempête :

    « On a besoin d'argent pour nos BFR. “Vous rigolez”, qu'ils nous disaient, il faut faire du bénéfice. Ils ont coulé le monde et ils voudraient qu'on fasse du bénéfice ! »

    Il y a tout juste quatre ans, Weber disposait de 600 000 euros par semaine. Aujourd'hui, il ne lui en reste que 15 000, pour financer un BFR de 700 000 euros. « On se retrouve seul, on travaille sans filet », explique-t-il.

    « Pour embaucher, il faut pouvoir assumer le BFR, et qui peut le faire ? Les banques ! Mais elles ne le font pas. Les banques sont en train de nous euthanasier ! »

    La fille de Weber, qui devrait bientôt prendre la tête de l'entreprise, intervient :

    « On nous parle comme si on était des imbéciles à partir du moment où on a perdu de l'argent. Mais pendant 37 ans on a été bons à payer ! »

    Des entreprises paralysées, sans trésorerie

    Ce robinet asséché paralyse la vie des entreprises, explique Patricia Koch :

    « Je voudrais acheter deux machines. J'en ai commandé une, mais je me débrouille toute seule pour la financer, 42 000 euros ! Et il m'en faudrait une autre à 250 000 ! Je voudrais embaucher des jeunes, mais je me pose la question... »

    Gérard Weber fait le même constat : pour lui, embaucher, acheter des machines ou renouveler sa flotte est impossible. Il ne peut pas avancer l'argent lui-même, pris par des frais plus urgents (autoroute, gazole...).

    Double peine : les entreprises, comme les Etats, sont évaluées par des agences de notation (Banque de France) ou des structures privées (Coface). Ces dernières font partie de l'ensemble du phénomène délétère que doivent affronter ces entrepreneurs.


    Gérard Weber devant un de ses camions (Martin Untersinger/Rue89)

    Patricia Koch raconte comment une traite d'un de ses fournisseurs a été refusée par sa banque le matin, alors que cette dernière savait qu'un virement quinze fois supérieur devait arriver l'après-midi même. La traite a finalement été acquittée le même jour : mais la Banque de France n'a retenu que le rejet et a abaissé sa note.

    Conséquence : sa crédibilité auprès de ses fournisseurs est entachée, et elle doit désormais payer à la livraison, « au cul du camion »... Avec une trésorerie inexistante.

    « C'est le serpent qui se mord la queue ! On s'enfonce tous les jours un peu plus. »

    Obligées de rogner sur leurs fonds propres

    L'entreprise Weber, peu avant la crise, avait fait plusieurs investissements lourds. Avec le ralentissement de son activité, il est devenu difficile d'y faire face. Faute de soutien des banques, elle a été obligée de rogner sur ses capitaux propres, la « réserve légale » de l'entreprise :

    « Puisque nous avons mangé nos capitaux propres, on ne répond plus aux normes nationales de capacité financière. »

    Ces normes imposent un montant minimum, nécessaire pour renouveler les autorisations de circuler de ses camions, qui expirent le 30 mars.

    Gérard doit trouver une solution, sinon, dans deux semaines, ses soixante salariés seront au chômage.

    « Que l'Etat prenne la main ! »

    Ils n'attendent pas grand-chose de cette année d'élection et du pouvoir politique en général. Gérard :

    « Je n'ai plus qu'une confiance limitée dans les politiques. Je ne crois pas au communisme... mais au communisme économique. Il faut recadrer l'argent. »

    Des banques encadrées par « Bâle III »
    La réforme bancaire de Bâle III (en septembre 2010), qui réunissait le Conseil de stabilité financière et le G20, oblige les banques à augmenter leurs fonds propres, leur « réserve d'argent frais », afin de limiter le recours à l'argent public en cas de faillite. Cela contraint également le crédit. La fédération bancaire française avertissait à l'époque que ces accords allaient « peser inévitablement sur le financement de l'économie et notamment le volume et le coût du crédit ».

    Même s'ils applaudissent la proposition de François Hollande de créer une banque publique d'investissement et de favoriser les PME, ils ne se font guère d'illusion.

    Paradoxalement, ils ne voient que l'Etat pour les sortir de l'ornière. Patricia détaille :

    « On veut que l'Etat prenne la main. A 100 %. C'est simple, c'est ce qu'ils ont fait pour les banques : on emprunte à la BCE et on prête aux banques.

    Eh bien pour une fois ce ne sera pas pour les banques, ce sera pour les TPE et les PME. Une fois qu'un pôle de financement a été mis en place, on veut que les commissions de décision d'octroi de prêts soient chapeautées par des chefs d'entreprise en activité. »

    On a souvent recommandé à ces entrepreneurs de tourner vers Oséo, l'entreprise publique chargée du financement des PME, mais « Oséo ne fait rien s'il n'y a pas une banque qui vous aide », rappelle Gérard.


    Patricia dans son usine (Martin Untersinger/Rue89)

    « Si je craque, je suis foutu »

    Les chefs d'entreprise sont de plus en plus inquiets, pour eux-mêmes, leur entreprise, leurs salariés. Et ne sont pas près de voir la fin du tunnel. « Il faut trois mois pour descendre en enfer, mais trois ans pour en sortir », s'inquiète Gérard Weber :

    « J'ai géré cette entreprise de façon trop paternaliste. L'argent n'a jamais été mon moteur. C'était une erreur. Je ne savais pas qu'il fallait thésauriser pour les coups difficiles, on se disait qu'on était travailleur et que ça suffirait. Aujourd'hui, ça ne l'est plus. »


    Des copeaux de métal sur une machine de l'entreprise de Patricia (Martin Untersinger/Rue89)

    « A force d'attendre, on meurt ! », s'alarme Patricia Koch.

    Weber, lui, reconnaît qu'il y a des jours où il a « envie de baisser les bras » :

    « Si mon entreprise s'arrête, je passerai des jours compliqués. J'ai signé des cautions, si elles sont activées, je passerai le reste de ma vie sous le seuil de pauvreté. Si je craque je suis foutu, jusqu'à la fin de mes jours. »

    « Que des patrons sortent dans la rue, ça ne s'est jamais vu ! », tempête-t-il. C'est chose faite, il y a quelques semaines dans les rues de Mulhouse.

    Plusieurs actions sont prévues dans les prochaines semaines, afin qu'on entende parler de ces patrons en colère. « Je pense qu'on parlera de nous sérieusement », avertit Patricia Koch.


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  •  Le couple et le chiot gratuit du Bénin

     

    Leur histoire. On leur donne un chiot mais ils doivent payer les frais de transport pour le faire venir de l'étranger.

    Le scénario : « Une jeune femme habitant au Bénin voulait nous donner un chiot car celui-ci souffrait de la chaleur.

    Elle nous laissait en revanche payer les frais de transport via Western Union, qui s'élevaient à 100 euros.

    Le jour de la livraison, nous avons reçu un appel de la “propriétaire” expliquant que le chien était coincé à la douane car ses vaccins n'étaient pas à jour... et qu'elle était dans l'impossibilité de payer.

    Bonne poire, nous nous engageons à verser 70 euros supplémentaires. Le lendemain, à l'heure de la livraison, le scénario recommence, la proprio nous rappelle en nous disant qu'elle a de nouveau besoin d'argent. C'est à ce moment que nous avons compris l'arnaque... J'imagine que nous ne sommes pas les seuls à avoir été piégés. »

    Conseils. Heu... Comment vous expliquer... N'envoyez jamais d'argent par mandat cash à l'étranger... Jamais !

     

    Son histoire. Adama (le prénom a été modifié) ne sait pas si son sac Lous Vuitton est une contrefaçon.

    Scénario. « Je voulais absolument un sac de marque. J'ai vu sur eBay que les Louis Vuitton étaient abordables.

    Je me doutais que la plupart était des faux mais j'ai choisi celui qui me paraissait le plus “vrai” ! Il m'a coûté 250 euros.

    Sur le site de la marque, le modèle coûte plus de 500 euros. Je n'ai eu aucune surprise lors de la réception, mais j'avoue que je ne sais toujours pas avec certitude si celui-ci est un vrai.

    Et je n'irai pas en boutique pour vérifier auprès d'une vendeuse, j'ai trop peur de la réponse. »

    Conseils. Acheter des produits de luxe sur des sites de ventes d'occasion reste risqué. Rien ne vous prouve que vous recevrez bien le sac qui était en photo (sans doute un vrai ! ).

    Certes, eBay s'est engagé à lutter contre la contrefaçon, notamment en supprimant les annonces suspectes, en vérifiant l'identité des vendeurs d'objets potentiellement contrefaits et en limitant leur volume de ventes.

    Mais cela reste quasiment difficile pour le site de gérer correctement ce type de délit. Ebay met également à la disposition des marques des outils gratuits permettant de signaler les annonces suspectes.


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  •  Luc trompé par une clause Paypal 

    Son histoire. Luc (le prénom a été modifié) s'est fait arnaquer par son acheteur via les clauses très restrictives de Paypal.

    Le scénario. « Je décide de vendre mon MP3 sur eBay. Un acheteur me contacte et me propose de me payer via Paypal, en me précisant bien qu'il ne veut pas être livré à l'adresse postale indiquée dans Paypal, mais à l'adresse d'un ami.

    En confiance, je lui donne mes coordonnées Paypal et dès le lendemain je reçois la notification de paiement de 250 euros. Je prépare et envoie alors le colis via Colissimo et lui donne le numéro de suivi.

    Le lendemain, je reçois la confirmation que le colis est bien arrivé chez son ami. Pour moi, l'histoire est close. Sauf qu'une semaine plus tard, l'acheteur ouvre un litige sur Paypal en expliquant que son ami n'a rien reçu.

    En accord avec Paypal, il récupère les 250 euros. Pour montrer ma bonne foi, je transmets toutes les preuves en ma possession (dont celle du dépôt de colis au domicile de son ami).

    Un mois plus tard, Paypal confirme que rien ne prouve formellement que le colis est bien arrivé au domicile de l'acheteur. Je leur ai envoyé trois e-mails, rien n'y a fait. Pour eux, je suis responsable car je n'ai pas respecté les clauses Paypal. Je peux dire adieu à mon argent. »

    Pourquoi l'arnaque est possible. Une clause Paypal stipule que l'objet doit être obligatoirement livré à l'adresse postale indiquée sur le compte de l'acheteur, le tout envoyé en lettre ou colis recommandé. En cas de non-respect de l'une de ces deux règles, l'acheteur peut, en tout légalité, récupérer son argent.

    Conseils. Sachez que sur eBay, le vendeur ne peut pas refuser un virement Paypal. Il doit donc respecter scrupuleusement ces deux clauses. Pensez à vérifier l'identité des acheteurs Paypal grâce aux certifications existantes.

      Patrick et l'enceinte cassée 

    Son histoire. Patrick (le prénom a été modifié) a vendu deux enceintes, son acheteur les a échangées contre le même modèle cassé, les a renvoyées à PriceMinister pour non-fonctionnement et a pu se faire rembourser.

    Le scénario. « J'ai mis en vente deux enceintes d'occasion pour 75 euros. L'acheteur les reçoit mais ensuite, par le biais de PriceMinister, il m'envoie un email qui m'explique que les enceintes ne fonctionnent pas.

    Je n'ai plus de nouvelles jusqu'à ce que les enceintes soient renvoyées au site pour inspection. Le problème, c'est que celui-ci reçoit bien des enceintes du même modèle, mais cassées en deux !


    Une enceinte audio (Morguefile-Ricetek)

    Logiquement, PriceMinister donne raison à l'acheteur. Le colis m'est donc renvoyé, les enceintes sont inutilisables, la facture que j'avais envoyée n'y est plus...

    PriceMinister fait la sourde oreille en disant qu'il ne peut pas revenir sur sa décision. Evidemment, je n'ai pas de photos ni de preuve de ce que j'ai envoyé. J'ai perdu mes enceintes et mon argent... »

    Réponse de PriceMinister. Steven Harel, directeur du back office de Priceminister, explique :

    « Lorsqu'il y a ce genre de problème, nous demandons le numéro de série du produit au vendeur pour vérifier qu'il correspond bien avec celui qui nous a été retourné.

    Si ce n'est pas le cas, nous demandons à l'acheteur une déclaration sur l'honneur certifiant qu'il a bien reçu le produit qu'il décrit. Si celui-ci ment, cette procédure le dissuade et il disparaît. Par la suite, nous remboursons le vendeur.

    Sur 40 000 à 50 000 ventes par jour, nous recensons environ 1 000 réclamations par jour (dont 300 qui posent problème). »

      Michèle et le smartphone changé en pierre

    Son histoire. Michèle (le prénom a été modifié) a reçu un autre objet à la place de celui commandé.

    Scénario. « Je devais recevoir par La Poste un smartphone, dégoté sur Le Bon Coin. C'était une bonne affaire à moitié prix.

    A l'arrivée du colis à mon domicile, je signe l'accusé de réception et le remets au facteur. Je me précipite pour l'ouvrir et là, c'est le choc. En lieu et place du téléphone, je découvre une pierre, entourée de papier.

    J'ai voulu me retourner contre le vendeur, qui avait tout simplement résilié sa ligne. Je n'avais que son numéro de téléphone... Je suis bien allée déposer plainte au commissariat mais on m'a bien fait comprendre qu'on ne pouvait pas faire grand chose pour moi. »

    Conseils. Exigez d'ouvrir le colis devant le facteur ou à La Poste avant de signer l'accusé de réception. Si le contenu ne correspond pas à ce qui était prévu, refusez-le en précisant la raison. Prenez le colis en photo puis allez déposer plainte au commissariat ou à la gendarmerie.


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  •   L'accès à l'eau potable selon l'ONU : des chiffres très éloignés de la réalité

    15 mars 2012,

    puits_artisanalPuits artisanal
    © Entre deux eaux

    L'association humanitaire SOLIDARITES INTERNATIONAL est très loin de partager le satisfecit de l'UNICEF et de l'OMS. Dans un communiqué commun[1] diffusé le 6 mars, les deux agences onusiennes se félicitent d'avoir atteint, et même dépassé, la "cible des Objectifs du Millénaires pour le Développement (OMD) relative à l'eau". Selon elles, 89 % de la planète a aujourd'hui accès à l'eau potable. Même si d'énormes progrès ont été observés en la matière, cette annonce faite à la veille du 6e Forum Mondial de l'Eau à Marseille, reste très éloignée d'une réalité qui concerne des milliards de personnes, privées d'accès durable à l'eau potable et à l'assainissement.

    D'après le rapport Progrès en matière d'eau potable et d'assainissement 2012 publié par l'OMS et l'UNICEF, 89 % de la population mondiale, soit 6,1 milliards de personnes, a accès à des sources améliorées d'eau potable.

    Une bien belle annonce à la veille du 6e Forum Mondial de l'Eau, dont on pourrait se réjouir si la réalité n'était pas toute autre. Comme l'indique justement le présent rapport : "Nombre de ces sources ne sont pas entretenues correctement et ne fournissent pas une eau potable et saine. Conséquence, le nombre d'êtres humains qui boivent une eau sûre est probablement surestimé."
    ''Les experts de l'OMS et de l'UNICEF le savent, explique Grégory Bulit, référent Eau, hygiène & assainissement dans le domaine de l'accès à l'eau, à l'hygiène et à l'assainissement, à largement relativiser ces chiffres trop beaux pour de SOLIDARITES INTERNATIONAL, une source d'eau améliorée, protégée de toute contamination -en particulier de matières fécales- lors de sa construction, ne signifie pas qu'elle le reste. Se pose ainsi la question de la réelle qualité de l'eau, mais aussi celle de son stockage, source là aussi de contamination, celle de l'accès à cette eau, en termes de prix et de distance, sans parler des méthodes de collecte des données utilisées pour dresser un tel état des lieux de l'accès à l'eau potable."
    Autant d'éléments qui amènent SOLIDARITES INTERNATIONAL, dont les équipes humanitaires sont reconnues pour leur expertise et leur savoir-faire être vrais.

    "Le problème de l'eau potable ne concerne pas des millions de personnes, mais des milliards" (Gérard Payen, conseiller pour l'eau & l'assainissement du secrétaire général des Nations Unies)

    Illustration de ce décalage avec la réalité, l'Afghanistan ferait partie, selon le rapport, des pays où les objectifs ont été atteints. Pourtant, seule 27% de la population a accès à une source d'eau améliorée (source : AHDR 2011), soit la part la plus basse du monde.
    D'après l'étude la plus récente, effectuée par Gérard Payen, conseiller pour l'eau & l'assainissement du secrétaire général des Nations Unies : "Le nombre de personnes qui ont besoin d'une eau véritablement potable, non malsaine, non insalubre, une eau qui n'est pas trop loin de leur domicile, qui leur permet de se rendre à l'école et d'aller travailler, une eau qui n'est pas trop chère... ne se compte pas en millions de personnes, mais en milliards." Selon l'auteur, environ 1,9 milliards de personnes n'ont d'autre choix que de boire une eau dangereuse pour leur santé. Le nombre de celles qui boivent une eau de qualité douteuse dépasse les 3 milliards, soit près de la moitié de la planète.

    "Dans un environnement insalubre, une eau potable ne le reste pas longtemps"

    Il est également impossible d'annoncer avoir atteint ses objectifs tout en reconnaissant dans le même temps "le retard persistant dans le domaine de l'assainissement", pourtant étroitement lié. "Dans un environnement insalubre, une eau potable ne le reste pas longtemps, insiste Jean-Marc Leblanc, expert lui aussi Eau, hygiène & assainissement chez SOLIDARITES INTERNATIONAL. Or aujourd'hui, 2,5 milliards de personnes ne disposent pas d'installations sanitaires et 1,1 milliards défèquent encore à l'air libre. (...) En zone urbaine, les personnes qui utilisent des puits boivent une eau souvent contaminée par les infiltrations d'eaux usées dans le sol," ajoute Gérard Payen.'
    Résultat, les maladies liées à l'eau non potable et à un environnement insalubre sont la première cause de mortalité au monde, avec 3,6 millions de victimes par an, soit 7 personnes qui meurent chaque minute.

    "Mettre fin à ce fléau silencieux, c'est déjà commencer par revoir les chiffres de référence cités par les Nations Unies" (Alain Boinet à Ban Ki-moon)

    "La qualité de l'action réalisée par l'UNICEF et l'OMS, en partenariat avec les acteurs humanitaires, dans le domaine de l'accès à l'eau potable et à l'assainissement dans le monde, est indéniable. Mais cette annonce, qui intervient à la veille du 6e Forum Mondial de l'Eau, est surprenante, déclare Alain Boinet, directeur fondateur de SOLIDARITES INTERNATIONAL. Les ONG, dont la nôtre, sont présentes au FME, précisément pour que les décideurs prennent la mesure de l'urgence de l'accès à l'eau potable et à l'assainissement, et des décisions en conséquence."

    "Nous proposons à Ban Ki-moon, Secrétaire Général des Nations Unies, de revoir sérieusement les chiffres de référence cités par l'ONU et de centrer leur évaluation sur l'accès réel à l'eau potable. Parce qu'il s'agit d'une question de vie ou de mort pour des millions de personnes, il faut aussi faire de l'accès durable à l'eau potable, à l'hygiène et à l'assainissement, une priorité à part entière des OMD. Nous demandons également l'augmentation des fonds de l'aide publique au développement affectés à l'accès à l'eau potable et à l'assainissement, ainsi que l'accroissement des fonds dédiés aux crises humanitaires et à la transition vers la reconstruction puis le développement."

    Notes

    1. Objectifs du Millénaire pour le développement: la cible concernant l'accès à l'eau est atteinte - ONU

    Auteur     SOLIDARITES INTERNATIONAL


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  • 14 mars 2012,

    megot_mousse© C. Magdelaine / notre-planete.info

    Beaucoup d'écologistes fument. Dans certains groupes, cette habitude est systématique et peu de milieux de vie alternatifs échappent à ce fléau. Quelle logique y a-t-il à lutter contre l'usage des pesticides, la déforestation, la pollution de l'eau, des sols et de l'air ou prôner l'alimentation biologique, quand même on empoisonne son corps et l'environnement avec ses cigarettes ? Réflexions…

    Paris, 14h10, Place de la République – Il pleut. Un passant jette nonchalamment son mégot dans le caniveau, avant de s'engouffrer dans les couloirs du métro. Ce mégot contient nicotine, phénols et métaux lourds. Quelques minutes suffiront à la pluie pour l'emporter dans les profondeurs des égouts parisiens où il relarguera ses produits chimiques dans l'eau et le sol. Dans le meilleur des cas, il sera capté par les opérations de dégrillage en station d'épuration et incinéré. Dans le pire des cas, il rejoindra la mer où il polluera l'eau et son écosystème. Il pourra également s'additionner aux mégots enterrés par les touristes sur les plages du littoral.

    Le mégot, pollueur invisible de tous les jours

    Cette scène de vie est devenue banale. Depuis le 1er janvier 2008, la France interdit de fumer dans les espaces publics fermés. Les fumeurs se retrouvent donc souvent à l'extérieur. Il leur semble alors naturel de jeter leurs cigarettes un peu n'importe où. Celles-ci sont emportées par les eaux pluviales ou le vent. Elles finissent leur vie au pied des arbres, ancrées dans la terre, dans les égouts ou les rivières. Par respect, peu de gens jettent encore leurs détritus dans la rue ou la nature. Alors pourquoi les fumeurs continuent-ils à disséminer leurs mégots partout ? « Parce qu'un mégot, ça pue », répondront-ils, ou encore « ce n'est pas de ma faute s'il n'y a pas de poubelle ! ».

    La réalité est bien là : un mégot contient tellement de saletés qu'il ne peut être que répugnant. Le plus polluant dans un mégot provient des produits issus de la combustion de la cigarette et qui restent dans le filtre. Lorsque l'on sait que la fumée de cigarette constitue un mélange de gaz et de particules contenant plus de 4000 substances chimiques, dont au moins 250 sont nocives et plus de 50 sont cancérigènes, il est facile d'imaginer la pollution microscopique relâchée par un mégot. Ne pariez pas sur le tabac bio pour diminuer ces substances nocives. Celles-ci sont principalement ajoutées comme agents de texture et de saveur. Elles peuvent également être formées lors de la combustion.

    Un filtre est formé d'acétate de cellulose non biodégradable mais photodégradable. Sous l'action des ultraviolets, il se décomposera en petits morceaux. Mais les polluants qu'il contient ne disparaissent pas toujours, ils sont essentiellement dilués dans l'eau et les sols. Un mégot fait tache pendant longtemps : une cigarette avec filtre met 1 à 3 ans pour se décomposer. Un paquet de cigarette jeté négligemment mettra quant à lui 6 mois pour disparaître.

    Un danger pour la forêt

    Les cigarettes mal éteintes sont à l'origine de plusieurs feux de forêts chaque année. Selon les statistiques incendie dans les Bouches du Rhône, 16 % des départs d'incendies sont dus aux mégots jetés par les conducteurs de voitures et près de 14 % par les promeneurs qui éteignent mal leurs mégots. Mais le principal problème reste la déforestation.

    Selon une étude réalisée en 1999, 200 000 hectares de forêts et de terrains boisés sont coupés chaque année à cause de la culture du tabac[1]. Cela représente près de 5 % de la déforestation totale dans les pays en développement où existent des plantations de tabac. Et encore, c'est sans compter les autres utilisations du bois liées au tabac. En effet, il faut ajouter à ces200 000 hectares les quantités considérables de bois nécessaires au séchage. Dans beaucoup de pays en développement, le bois sert de combustible pour sécher les feuilles de tabac et construire des séchoirs à l'air chaud ou à l'air naturel. Le séchage à l'air chaud dure une semaine et nécessite environ 20 kg de bois pour sécher 1 kg de tabac. Il constitue le principal mode de séchage du tabac avec environ 6 tonnes traitées sur 10.

    Dans la partie septentrionale de l'Afrique, c'est plus de 140 000 hectares de terrains boisés indigènes qui disparaissent chaque année pour servir de combustible pour le séchage du tabac, ce qui correspond à 12 % de la déforestation annuelle totale dans la région[2].

    Une culture peu regardante de l'environnement

    La culture du tabac est pratiquée dans plus de 125 pays. Environ trois quart de la production provient de pays en développement. En plus des pesticides, le traitement du tabac implique des dangers pour les travailleurs sous-payés.

    Les chercheurs commencent à s'intéresser à la question. Outre la recherche visant à trouver des solutions de rechange à la culture du tabac, le programme de Recherche pour la lutte mondiale contre le tabac (RMCT) s'intéresse aux conditions de travail et aux effets de la culture du tabac sur la santé des ouvriers qui travaillent sur les grandes exploitations agricoles.

    Des déchets considérables, au royaume du suremballage

    D'après une étude parue dans l'International Journal of Environmental Research and Public Health[3], les mégots représentent 845 000 tonnes de déchets chaque année, soit le poids de plus de 140 000 éléphants !

    En 1995, l'industrie mondiale du tabac a généré environ 2,3 millions de tonnes de déchets industriels et 209 000 tonnes de déchets chimiques d'après une étude menée par les chercheurs Novotny et Zhao[4]. Ce chiffre ne comprend pas les emballages de cigarettes, les briquets, les allumettes et autres produits dérivés. Si la fabrication des cigarettes nécessite beaucoup de papier, son emballage réclame également le sien ! Il y a plus. Le paquet contient du papier d'aluminium autour des cigarettes. Et le tout est enrobé d'un film plastique. Bienvenue au royaume du suremballage !

    Un geste bientôt réellement sanctionné ?

    Dès cet été, jeter un mégot sur les trottoirs parisien sera passible d'une amende de 35 euros. Cette sanction a été développée dans le cadre de la campagne « Paris met les pollueurs à l'amende ». La capitale mettra en place, sur les poubelles, de 15 000 à 20 000 cendriers supplémentaires. A terme, l'objectif est d'équiper chaque poubelle d'un tel éteignoir. Espérons alors que notre scène de vie banale en devienne un peu plus exceptionnelle !

    Références

    1. Geist HJ. Global assessment of deforestation related to tobacco farming. Tobacco Control, 1999, 8:18–28.
    2. Geist HJ. How tobacco farming contributes to tropical deforestation. In: ,Abedian et al. eds. The Economics of Tobacco Control: Towards an Optimal Policy Mix. Cape Town, Applied Fiscal Research Centre, 1998.
    3. Novotny TE, Zhao F. Consumption and production waste: another externality of tobacco use. Tobacco Control, 1999, 8:75–80.
    4. T.E. Novotny & al., 2009. Cigarettes Butts and the Case for an Environmental Policy on Hazardous Cigarette Waste. Int. J. Environ. Res. Public Health, 6(5).

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  • Une autre crise de la dette à venir?

    Lundi 26 Mars 2012      Philippe Murer - Tribune (Marianne)

    La bourse de Francfort lanc )e un contrat à terme sur les obligations françaises à dix ans : « Un outil de spéculation de masse contre la France », selon Philippe Murer, professeur vacataire à La Sorbonne, dont nous publions ici la tribune.

     

    (Bourse de Francfort - TRAPPE/CARO FOTOS/SIPA)
    (Bourse de Francfort - TRAPPE/CARO FOTOS/SIPA) 
    Création d’un instrument de spéculation de masse sur la dette française : gare à la prochaine crise de la dette européenne

    L’information est parue hier dans Les Echos, la bourse de Francfort (Eurex) est en train de créer un instrument de spéculation de masse sur la dette française. Date de démarrage : le 16 Avril. Cet instrument avait disparu il y a quelques années pour cause de manque d’intérêt des investisseurs. Si la crise européenne revenait, il est clair que le succès serait au rendez-vous pour Eurex car les spéculateurs s’en donneraient à cœur joie. Que font nos politiques censés lutter contre la spéculation financière?

    En effet, Eurex va lancer un contrat sur les obligations françaises à 10 ans le 16 Avril 2012. Explications.

    Un contrat à terme sur obligation d'Etat c'est la possibilité d'acheter à terme ou de vendre à terme (terme de 3 mois généralement) une obligation d'état, ici à 10 ans.
    Quand le contrat à terme qui vaut par exemple 100 monte à 100.7, cela fera varier le prix des obligations françaises à peu près du même pourcentage de 0.7% : si les obligations françaises à 10 ans valant 100 montaient seulement de 0.5% à 100.5 par exemple, des arbitragistes viendraient « faire » de l’argent sans risque en « arbitrant ». Ils achèteraient les obligations Françaises à 100.5, « vendraient » des contrats à terme à 100.7. A la fin de vie du contrat à terme, ils auraient ainsi le droit de livrer les obligations à 100.7 en les ayant achetées à 100.5 : ils encaisseraient ainsi 0.2% (j’ai à peine simplifié le raisonnement des arbitragistes pour que ceci reste compréhensible pour les non financiers).
    Les arbitragistes peuvent miser des milliards s’il y a un écart de 0.1% non justifiés car ils sont sûrs de gagner de l’argent en arbitrant : c’est mathématique. Les obligations de l’Etat français et les contrats à terme varieront donc de façon identique.

    « Acheter » 1 contrat à terme sur obligations française revient en terme de risque à parier 100.000 euros à la hausse sur les obligations françaises.
    Réciproquement, « vendre » 1 contrat à terme sur obligations française revient en terme de risque à parier 100.000 euros à la baisse sur les obligations françaises.

    Avantages pour qui ?

    Les avantages pour les traders sont multiples:

    - Ils paient des frais ridicules avec ces contrats (1 à 2 euros pour 100 000 euros misés !) pour parier sur de la dette française à 10 ans.

    - Les Traders n’avancent que 3 000 euros d’argent frais pour miser sur 100 000 euros d’obligations. Ainsi leur « effet de levier » est de 33 ! Ils peuvent donc jouer gros en misant petit.

    - Ils peuvent aussi parier facilement à la baisse sur la dette française. Il suffit pour cela de « vendre » les contrats à terme ce qui est beaucoup plus difficile et coûteux sur les obligations d’Etat françaises.


    L’intérêt de la bourse de Francfort est de faire du Chiffre d’affaires : Eurex touche des commissions pour chaque nouveau produit traité. Ces commissions sont très faibles mais vu les volumes traités, cela devient tout à fait rentable pour l’opérateur. Ainsi, il se traite 700 000 contrats à terme Allemand « Bund » sur les obligations allemandes à 10 ans, chaque jour: cela représente un montant de 70 Milliards d’euros d’obligations allemandes traitées implicitement sur les contrats à terme « Bund » !

    Les avantage pour les intermédiaires financiers sont les mêmes : si on suppose que traiter un contrat leur permet de faire un chiffre d’affaire de 1 euro, cela représente un CA de 700 000 euros par jour.

    En revanche, c’est un problème pour l’Etat français en période de crise :

    - Cet instrument permet aux spéculateurs de parier très facilement à la baisse, pour des montants considérables s’ils le souhaitent

    - Cet instrument permet aux spéculateurs de ne presque pas payer de frais pour parier : 1 à 2 euros pour parier 100 000 euros soit 0.002% de frais au maximum !

    - Cet instrument permet aux spéculateurs de jouer avec effet de levier : un spéculateur qui dispose de 1 000 000 euros d’argent liquide peut parier sur un montant de 33 000 000 d’euros de dette française!

    Les fondamentalistes de Marché diront que « cela améliore l’efficience des Marchés » et permet à l’Etat d’emprunter à des taux d’intérêts moins cher » : ceci est faux et n’a jamais été prouvé.

    Eventuellement, cela procure un léger avantage à l’Etat français quand les Marchés financiers ont confiance dans la solidité de la France. En cas de nouvelle crise et de défiance envers la France comme en Novembre 2011, la possibilité laissée aux spéculateurs de miser à la baisse, en masse et avec des coûts très faibles est un danger évident pour la dette française. La spéculation pourra ainsi se déchaîner. Au-delà des grandes déclarations de pourfendre la spéculation financière, il n’y a pas de pilote dans l’avion.
     
    Philippe Murer est professeur de finance vacataire à la Sorbonne et membre du www.ForumDemocratique.fr

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